"Oncle Vania fait les trois huit" de Jacques Hadjaje : une bonne idée, très bien mise en oeuvre<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Oncle Vania fait les trois huit" de Jacques Hadjaje : une bonne idée, très bien mise en oeuvre
©Pierre Dolzani

Atlanti-Culture

Yolène Bahu pour Culture-Tops

Yolène Bahu est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

THEATRE

Oncle Vania fait les trois huit
de Jacques Hadjaje
Mise en scène: Anne Didon et Jacques Hadjaje
Avec: Ariane Bassery, Isabelle Brochard, Sébastien Desjours, Anne Dolan, Delphine Lequenne, Laurent Morteau et Jacques Hadjaje en alternance avec Pierre Hiessler
Durée 1h30

INFORMATIONS

Théâtre de Belleville
 94 rue du Faubourd du temple à Paris, 75011 
du mercredi au samedi à 21h15
jusqu’au 31 mars
Réservations : 01 48 06 72 34/ www.theatredebelleville.com

RECOMMANDATION 

       EXCELLENT

THEME 

Durant toute une année, des ouvriers et la comptable d’une entreprise française de robinetterie se retrouvent pour monter une pièce de théâtre: Oncle Vania, de Tchekhov. Mais l’entreprise bat de l’aile, jusqu’à finalement être menacée de fermeture. Dès lors, prendre du temps pour répéter une pièce de théâtre a-t-il encore un sens pour ces ouvriers, comédiens amateurs?

POINTS FORTS

Jacques Hadjaje parvient très subtilement à aborder la condition ouvrière, où les répétitions d’une pièce de théâtre servent de porte voix à des envies de dignité, à des aspirations à autre chose qu’un destin semblant tout tracé, à des personnes qui veulent rêver.
Chaque personnage a été pensé très soigneusement: tous différents, mais tous aussi touchants, avec des histoires personnelles que l’on descelle au fur et à mesure, laissant apparaître leurs forces et faiblesses. Le tout est porté par un jeu de comédiens particulièrement naturels et agréables. Une troupe vraiment remarquable.
Au delà de l’émotion véhiculée, certains moments de la pièce sont aussi d’une joyeuseté salvatrice, comme par exemple lorsque les actrices se lâchent sur la chanson de France Gall: «  Si on t'organise une vie bien dirigée, Où tu t'oublieras vite [...] Résiste, prouve que tu existes »


POINTS FAIBLES

Je n’en vois pas.

EN  DEUX MOTS

Alors que nous sommes, en France, dans un contexte inédit avec le mouvement des Gilets Jaunes, souvent inaudible et extrême, nous sommes en revanche, avec cette pièce, très loin d’une approche clivante et clichée, bien au contraire. Comme quoi, l’art fait bien plus passer des messages que beaucoup de longs discours...

UN EXTRAIT


Ou plutôt deux:
« mon communisme à moi, c’est d’avoir confiance ».

«  aujourd’hui je sais que le destin, ça n’existe pas. C’est une invention de ceux qui veulent toujours avoir raison ».

L’AUTEUR 

Né à Alger dans une famille juive, Jacques Hadjadj arrive en France en 1962, à l’âge de 7 ans. Les mots, et notamment la poésie française, prennent une place très importante pour lui, enfant, et ce, alors qu’il raconte ne pas avoir été bien accueilli par certains instituteurs en France, faisant naître en lui le sentiment d’être un étranger.

Le théâtre se révèle finalement à lui alors qu’il est âgé de 22 ans.

Il joue de nombreux spectacles, sous la direction de Georges Werler, Nicolas Serreau, Gilbert Rouvière, Patrice Kerbrat etc...

Il écrit "Entre-temps, j’ai continué à vivre" et "Dis-leur que la vérité est belle", ainsi que "Adèle a ses raisons". Il reçoit plusieurs bourses d’écriture : Centre national du Livre (2000 et 2011), DMDTS (2003), Beaumarchais-SACD (2012).

Il met en scène "L’Echange" de Claudel au CDN de Nancy, "À propos d’aquarium" d’après Karl Valentin, "Innocentines" de René de Obaldia et plusieurs créations d’auteurs contemporains. Il assure également la mise en scène de ses textes. Il enseigne dans plusieurs écoles de formation d’acteur (Ecole Claude Mathieu, Paris...) et donne des stages sur le travail de clown (La Manufacture, Lausanne). 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !