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Panique à Matignon : non M.Edouard Philippe, tout n’est pas permis contre Mediapart !
©ALAIN JOCARD / AFP

Scandale d’État ?

Le Premier ministre est dans le pétrin et il s’en dépatouille comme un manche.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L’affaire Benalla ressemble aux matrioschkas, ces poupées gigognes russes qui ont la particularité d’en cacher plusieurs, identiques et plus petites, à l’intérieur de leurs corps. Ainsi l’affaire Benalla peut cacher un scandale Benalla qui peut à son tour cacher une autre affaire Benalla. 

La dernière en date de ces poupées est un enregistrement que s’est procuré Mediapart. On y entend Benalla discuter avec son ami Vincent Crase, autre barbouze élyséenne. L’ancien garde du corps de Macron se félicite d’avoir toujours le soutien du « patron » qui lui aurait dit : « tu vas les bouffer car tu es le meilleur ».

Puis les deux hommes évoquent le moyen de dissimuler les traces d’un contrat qu’ils signent - étant encore à l’Elysée ! - avec un oligarque russe lié aux réseaux mafieux et proche de Poutine. 

En bonne logique la police a demandé à Mediapart de lui remettre l’enregistrement. Demande qui a été évidemment acceptée. Puis – et là on plonge dans le tordu – des flics ont débarqué au siège du site pour le perquisitionner. On leur a bien sûr fermé la porte au nez : la protection des sources est un droit inaliénable des journalistes.

Cette perquisition imbécile a été ordonnée par Matignon. Edouard Philippe voulait certainement savoir qui avait « balancé » l’enregistrement. Il y a le feu à Matignon. La cheffe de la sécurité du Premier ministre connaît en effet Benalla et l’a reçu chez elle. Pour couronner le tout, son petit ami est un copain proche de l’ex-garde du corps de Macron ! Sait-elle des choses sur l’enregistrement ?

On comprend les frayeurs d’Edouard Philippe. Il a le même « patron » que Benalla ! Les colères de Jupiter sont célèbres. Chez Edouard Philippe la panique se double d’une incompétence crasse. Personne ne lui a dit que sa demande de perquisition était moralement et juridiquement illégitime ?

Depuis 18 mois qu’il est au pouvoir on a la triste impression qu’autour du Roi-Soleil gravitent de curieuses planètes et de non moins curieux astres : des bras cassés, des caves (comme on disait au siècle dernier), des pieds nickelés et des amateurs incompétents. Le seul qui émerge du lot c’est le grand, l’unique, l’irremplaçable Alexandre Benalla.

Il s’est parjuré devant le Sénat : pas de poursuites. Il a cherché à faire disparaître des preuves de son implication dans le contrat russe : toujours pas de poursuites. Aucun doute, Macron a raison : Benalla est le meilleur !

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