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Quand le tourisme se rit de la morosité de la conjoncture et devient un moteur de croissance
©LUDOVIC MARIN / AFP

Edito

Malgré les menaces qui agitent la planète et rendent certaines régions inhospitalières, le tourisme poursuit sa marche en avant.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’an dernier, il a progressé presque deux fois plus vite que l’activité économique. On a dénombré un milliard quatre cent millions de vacanciers, en augmentation de six pour cent sur l’année précédente, alors que la performance de la croissance mondiale se limitait à 3,7%. Il connait une expansion régulière qui dépasse les prévisions. La barre des cinq cents millions a été franchie en 1995, le milliard en 2010 et l’on pourrait s’approcher du deuxième milliard à l’aube des années 2030. Certes, l’accroissement de la population mondiale joue son rôle, mais surtout le progrès économique des nations intermédiaires ouvre l’accès aux activités de loisirs à de nouvelles couches de population dont le niveau de vie s’élève régulièrement. C’est le cas notamment de la Chine et de l’Inde au sein de la grande famille des émergents, compte tenu de leur taille.

Pour l’instant, c’est un atout pour l’Europe qui capte près de la moitié du tourisme mondial avec 713 millions d’individus l’an dernier, et qui tend à prendre une place de plus en plus grande, alors qu’elle est aujourd’hui une des régions le moins dynamiques de la planète. L’Asie vient en deuxième position avec 343 millions et l’Amérique à la troisième avec 217 millions.   Toute se conjugue pour afficher l’optimisme pour l’avenir : une amélioration régulière des revenus des classes moyennes, des conditions de transport qui réduisent les coûts, notamment sur les billets d’avion, l’essor des paquebots géants, des visas plus faciles à obtenir notamment et d’une façon générale les avantages offerts par la mondialisation.

Le tourisme offre un champ très large au développement, car pour l’instant 95% de son activité sont concentrés seulement sur cinq pour cent du globe. Les côtes méditerranéennes attirent une population maximum, alors que le réchauffement climatique laisse peser une menace sur certaines régions qui deviennent inondables. Mais surtout, on voit naître aussi au sein des populations des sites les plus visités, un sentiment de dépossession de leurs territoires au profit de groupes qui occupent provisoirement les lieux au moment où ils sont le plus agréables, mai qui enlèvent aux autochtones la douceur de vivre qu’ils chérissaient. Un début de rébellion est perceptible : il prend la forme de mesures de restrictions de la circulation automobile, ou de l’accès aux musées. Car le déferlement de populations à Venise, au Mont Saint Michel, au Louvre ou au château de Versailles atteint déjà ses limites physiques, alors que les prévisions laissent entendre que les flux continueront de progresser. L’an dernier, tous les records ont été battus pour la France avec 90 millions de visiteurs, et l’on annonce déjà cent millions en 2020. Avec des mouvements contrastés. On observe une disparition des petits hôtels familiaux dans les villes petites et moyennes – six cents établissements ont mis la clé sous la porte l’an dernier, souvent parce que leurs exploitants prenaient leur retraite. En revanche, on observe une concentration dans les métropoles de la capacité hôtelière. Au total, le tourisme a entraîné un chiffre d’affaires de cinquante milliards d’euros l’an dernier, ce qui en fait un poste important de la balance des paiements. Avec un espoir : celui que le mouvement des gilets jaunes ait conduit à une prise de conscience pour mieux valoriser la France des territoires délaissés qui offrent pourtant des opportunités de mises en valeur pour le tourisme, à condition  que les investisseurs répondent à une demande qui va continuer de croitre et embellir.

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