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Pourquoi l’économie française est menacée par un retour de l’immobilisme
©FRED DUFOUR / AFP

Edito

La France aborde l’année 2019 sous le signe de la sinistrose qui contraste avec l’euphorie qu’elle avait connue douze mois plus tôt. Tout se passe comme si le pays s’enfonçait dans un puits sans fond sans espoir de retour.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les premiers sondages d’opinion de janvier indiquent une sorte de désespérance loin des véritables réalités. Nos compatriotes sont persuadés d’une baisse de leur pouvoir d’achat et ne croient nullement à la possibilité d’une amélioration dans l’avenir. Ils se montrent particulièrement inquiets pour leurs retraites et ne trouvent pas dans la multiplication des couacs gouvernementaux de raisons de croire dans la parole des dirigeants. Ainsi la tenue prochaine du grand débat, qui devrait permettre l’expression populaire la plus large engendre un scepticisme d’autant plus grand que Chantal Jouanneau qui devait l’animer, a déjà donné sa démission, pour cause de contestation de son salaire. La persistance des manifestations des gilets jaunes continue de créer un malaise profond dans une opinion qui continue de soutenir encore la fronde, alors que les dégâts sur l’activité se font de plus en plus sentir. Le bilan commercial du mois de décembre en porte les stigmates et janvier ne s’annonce pas meilleur. Il s’ensuit une exaspération de plus en plus forte, qui conduit le gouvernement à maintenir un dispositif policier impressionnant pour tenter de  contrôler les manifestations et d’éviter que l’échauffement es esprits ne finisse par faire couler le sang, ce qui aurait des conséquences incalculables.

Dans ce contexte, l’économie française amorce un décrochage par rapport à nos voisins européens depuis le deuxième trimestre 2018 qui s’est accentué depuis. L’inquiétude se fait jour en particulier en Allemagne, où le Premier Ministre Edouard Philippe a tenté de rassurer les chefs d’entreprise d’Outre-Rhin réunis à Cologne, qui commencent à douter de l’attractivité de notre pays. Il s’agit de dissiper le sentiment qui se répand selon lequel les réformes en cours sont menacées par la fronde des gilets jaunes. Déjà le sentiment prévaut que les transformations entreprises depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, qu’il s’agisse du marché du travail, de la fiscalité du capital, de l’éducation et de la formation, ne pourront faire sentir leur plein effet d’ici la fin du quinquennat, compte tenu de la lenteur de la mise en œuvre et du byzantinisme administratif propre à notre pays. Mais il y a plus grave : les autres projets envisagés paraissent menacés. Déjà la réforme institutionnelle a été repoussée. L’examen du projet de loi sur l’organisation territoriale et des métropoles est reporté. Officiellement le texte de loi sur la fonction publique est toujours au programme, mais rien ne dit qu’il sortira des arcanes de la discussion parlementaire. Tout se passe comme si le gouvernement avait décidé que le statu quo en la matière étalt la voie de la sagesse par crainte de susciter des mouvements d’opinion qu’il ne maîtriserait pas. Car l’opinion continue de réclamer à cors et à cris des réformes, mais toujours pour les autres. C’et ainsi qu’une majorité parait favorable à l’idée d’une réforme des retraites avec un système par points, mais refuse catégoriquement que l’on tienne compte de l’évolution démographique en reculant l’âge de la retraite, ce qui serait indispensable si l’on veut éviter un naufrage financier. Aujourd’hui, les Français sont tétanisés devant le changement qu’ils réclament, en se cramponnant sur leur situation présente, par crainte que toute modification se fasse à leur détriment. Conséquence :  on ne touche pas à la dépense publique qui va continuer de dériver et les déficits de se creuser : une perspective bien sombre pour une année 2019 qu’on souhaitera vite oublier si l’on ne parvient pas à modifier la trajectoire qu’elle est en train de prendre.

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