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Demi saut dans l'inconnu : à moitié vide, à moitié plein: quel verre choisiront  les Français ?
©GUILLAUME SOUVANT / AFP

Au delà des gilets jaunes

Les annonces d'Emmanuel Macron lundi soir au JT ont convaincu un certain nombre de Français, mais nombreux sont aussi ceux qui considèrent que ces mesures sont insatisfaisantes...

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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De quel côté la balance va-t-elle pencher ? On s'arrête ou on continue ? La question ne semblait pas se poser sur les ronds points où campent les Gilets Jaunes."Le compte n'y est pas" clamaient tous ces nouveaux irréductibles proclamés porte-paroles du mouvement. Imaginer que les gilets jaunes, se mettent à applaudir à l'unisson les mesures annoncées par Emmanuel Macron relevait de l'utopie pure. Mais dans les salles à manger des Français on se montre plus partagé : d'après un sondage express réalisé par Opinionway pour LCI, 49% ont trouvé Emmanuel Macron "convaincant" contre 50% qui n'ont pas été convaincus ; en revanche ils approuvent en grande majorité les mesures annoncées : 68% de " oui" à la hausse du SMIC, 72% pour l'annulation hausse CSG et 78% approuvent la défiscalisation des heures supplémentaires ; (60% seulement approuvent la défiscalisation de la prime fin d'année). Cela signifie-t-il qu'il n'y aura pas d'acte V de la contestation et de la casse ce samedi, qu'Emmanuel Macron a réussi à enfoncer un coin entre les Gilets Jaunes qui se disent "libres" et les autres, les plus radicaux ? Il régnait une intense activité sur les réseaux sociaux après le discours présidentiel. Sur les plateaux des télés on commentait surtout ce qu'Emmanuel Macron n'a pas annoncé : la hausse des petites retraites, le rétablissement de l'impôt sur la fortune, le référendum d'initiative populaire, l'instauration de la proportionnelle, - pour ne citer que ces revendications, au détriment des mesures proprement dites, à savoir augmentation de 100 euros par mois du SMIC, le rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités qui gagnent moins de 2.000 euros par mois. On a surtout expliqué que la hausse de 100 euros du SMIC correspond à une augmentation de la prime d'activité et qu'elle n'est donc pas payée par l'employeur - ce "salaud de riche" - , mais par l'Etat, autrement dit par les contribuables ...

Il n'est pas impossible que le chef de l'Etat garde de nouvelles concessions en réserve, conscient d'une part que des annonces suscitent des surenchères et aussi qu'un mouvement d'une telle ampleur ne peut pas s'arrêter sur le champ. D'ailleurs même en voie d'extinction, un mouvement social connaît toujours des soubresauts et des convulsions. Pour l'heure chacun fait ses comptes : combien ça coûte? 10 milliards? Douze ou quinze, comme l'avancent les spécialistes? Les milliards valsent. Les tenants de l'orthodoxie budgétaire en sont pour leurs frais: quoiqu'on dise et pense, Emmanuel Macron a renversé la table, le déficit budgétaire repart. Bruno Le Maire, le Ministre de l'Economie, la Ministre du Travail Muriel Pénicaud ont été désavoués et renvoyés dans les cordes. A se demander s'ils n'ont pas surjoué la rigueur pour que les annonces d'Emmanuel Macron qui a expliqué que l'effort était trop important et n'était pas juste", apparaissent plus fortes. En bons soldats, ils se disent prêts à défendre la nouvelle bonne cause ,mais le gouvernement est secoué, comme l'est la majorité… Pour l'heure il n'y a qu'une priorité : mettre un terme aux violences qui font trembler le système dans lequel nous vivons sur ses bases . Emmanuel Macron a été élu pour "transformer" le pays. Le mouvement des Gilets Jaunes est venue le lui rappeler. Aujourd'hui il est au milieu du gué . La partie est loin d'être terminée .

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