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Carla Bruni, une croqueuse d'hommes ?
©BERTRAND GUAY / AFP

Bonnes feuilles

Marc Dolisi publie "Un après-midi chez Carla" aux éditions Robert Laffont. Il a rencontré pour la première fois Carla Bruni lors d'une séance photo pour le magazine Max, en 1996. Ils n'ont jamais perdu le contact depuis. L'auteur dresse le portrait d'une personnalité qui ne se livre pas si facilement, tour à tour femme fatale, amoureuse engagée et artiste authentique. Extrait 1/2.

Marc Dolisi

Marc Dolisi

Marc Dolisi est journaliste. Il a débuté sa carrière à Paris Match, puis, après un passage par Voici, a dirigé les rédactions de Max et VSD. Il est l'auteur de divers ouvrages parmi lesquels Looking for Éric, roman adapté du scénario du film de Ken Loach.

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« Je ne peux être amoureuse que si l’on est amoureux de moi. » C’est vrai, Carla, tu me l’as souvent dit et cela ne m’étonne pas de toi. J’ai même fini par te croire. Si on fait de la psychologie de comptoir, cela signifie que tu ne comprends pas que l’on ne puisse pas t’aimer. Pire : que l’on puisse ne pas t’aimer. Inconcevable ! Une forme d’impuissance absolue, autant physiologique que psychique, pour un mâle hétérosexuel.

Sans doute es-tu tellement aimée depuis ta naissance dans un berceau doré à Turin que tu en as pris l’habitude, comme de respirer, de boire de l’eau, de rire avec tes amis, d’embrasser tes enfants, de jouer de la guitare, de faire l’amour. Être aimée te semble évident, comme un dû. Mais cela n’explique pas la faille derrière la femme.

Carla a souvent été dépeinte comme une prédatrice, une croqueuse d’hommes. Elle ne s’en est jamais cachée, avouant préférer une polyandrie qui lui semble naturelle à une monogamie injustement monacale. Lucide, elle sait en quels termes on qualifie un homme à femmes –  un don Juan  – et une femme aux nombreuses conquêtes masculines – les noms d’oiseaux ne manquent pas. Elle n’a eu d’autre choix que d’accepter, avec fatalisme, cette particularité latine. Carla aime les hommes et elle aime qu’ils l’aiment.

Elle m’a confié ne pas supporter de partager l’intimité d’un homme qui ne la désire pas – ce qui n’a pas dû lui arriver souvent. Elle garde en mémoire un épisode particulier, à Milan au milieu des années quatre-vingt-dix, alors qu’elle défilait pour la Fashion Week italienne que dominaient Armani, Versace, Valentino, Gucci, Prada et Fendi. Elle avait invité un écrivain français à la rejoindre. Ils s’étaient rencontrés peu de temps auparavant à Paris. Un premier contact électrisant qui leur avait donné envie de se revoir. Elle était célibataire, libre de ses mouvements, pas besoin de louvoyer entre corps et sentiments. Lui, probablement marié, d’insupportables enfants dévorés par l’acné, mais ne s’en vantant pas. Pensez : une occasion pareille, faut pas la gâcher.

Ce n’est pas tous les jours qu’un Norman Mailer ascétique a une ouverture avec une flamboyante Marilyn, un Romain Gary avec une Jean Seberg. Aussi inimaginable que Houellebecq avec Naomi – Carla pourrait les présenter puisqu’elle les connaît, elle a travaillé et est amie avec les deux. Sylvain Tesson après sa chute de gouttière avec la Crawford ? Moix avec la Gisele ? Non, pas assez footballeurs du PSG. Dommage, ça aurait une de ces gueules… Mais tous les top models n’ont pas la curiosité amoureuse de Carla qui préfère les esprits bien bâtis aux pectoraux dessinés par la fonte.

À Milan, entre eux, il ne se passa rien de ce que le désir parisien laissait présager. Durant leur nuit, dans ce vaste lit sous les grands draps de percale, frais comme une piscine à débordement sur la Riviera, rien n’arriva. Au petit matin, l’écrivain se perdit en bredouillements sur son blocage psychologique. Carla le congédia sur-le-champ. Le moral en berne, il prit le premier avion en partance de l’aéroport de Malpensa. De retour sur son terrain de chasse à Saint-Germain-des-Prés, il se rassura auprès de quelques jeunes et jolies étudiantes en lettres à la plastique moins intimidante que celle de Carla. À cette hauteur de beauté, l’oxygène se raréfie et ça en fait reculer plus d’un. N’est pas Eric, Mick ou Nicolas qui veut.

Extrait du livre de Marc Dolisi, "Un après-midi chez Carla", publié aux éditions Robert Laffont. 

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