Atlanti-Culture
"Le temps qui reste" : du très, très bon "boulevard"
Quelle bonne idée de reprendre, pour 60 représentations, l'un des grands succès théâtraux de 2017. Il y a dans cette pièce tout ce qui fait le succès des grandes pièces de boulevard: être un reflet authentique et joyeux de la vie, y compris dans ce qu'elle a de plus grave.
Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops
Anne-Marie Joire Noulens est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam.
THEATRE
Le temps qui reste
INFORMATIONS
RECOMMANDATION
EXCELLENT
THEME
Trois amis de toujours reviennent de l'enterrement du quatrième, Max, mort d'un infarctus à cinquante ans. Ils se retrouvent chez la veuve de Max. Lorsque celle-ci leur avoue que finalement, elle est "juste soulagée qu'il soit mort", la discussion prend alors une tournure totalement imprévue, se situant entre bilan pour les vivants et règlements de compte entre eux. Ils réalisent qu'ils ont maintenant beaucoup plus de mois de vacances en août derrière eux que ceux à préparer dans l'avenir et se disent qu'il serait opportun d'utiliser à bon escient "le temps qui reste", comme nous le suggère sur scène Philippe Lellouche en fin de spectacle.
POINTS FORTS
- Philippe Lellouche a concocté un texte aux petits oignons pour ses potes de toujours avec qui il a partagé tous ses spectacles depuis le début et cela, parfaitement rodé, fonctionne à merveille
- Ces quinquas jouent en osmose et nous donnent l'impression de discussion entre vieux camarades de chambrée. Tout sonne juste dans leurs propos
- l'humour est omniprésent dans ce texte perlé, plein de verve, beaucoup plus fin qu'il n'y paraît, avec des propos à teneur existentielle sans aucune outrance ni caricature
- le passage sur la danse est désopilant ; David Brécourt nous offre une prestation à pleurer de rire sur la musique de "La Boum" ; du coup, ses petits camarades s'y mettent aussi avec plus ou moins de bonheur, avec un Philippe Lellouche qui danse comme "un petit boxeur nerveux" et le déguingandé Christian Vadim qui nous propose du grand n'importe quoi
- les références aus séries des années 80 sont savoureuses, "L'amour du risque" avec Jonathan et Jennifer Hart et la musique du générique sont un beau moment d'anthologie
POINTS FAIBLES
Je n'en vois pas, il n'y a aucun temps mort
EN DEUX MOTS
On ne change pas une équipe qui gagne !
Une fois de plus, Philippe Lellouche reconstitue sa bande d'amis fidèles, joyeux drilles avec lesquels il avait déjà commis toutes ses pièces. Il signe ici le texte, la mise en scène et le jeu, nous offrant une heure et demie de bonheur.
Les maîtres mots de cette soirée sont la bonne humeur, l'amitié, la bienveillance et l'humour avec un "H". L'enterrement de Max sert de détonateur à une série de révélations en cascade. L'amitié en toile de fond permet d'être honnête et sincère les uns envers les autres puique c'est là le propre des amis, de pouvoir se dire ce que l'on pense sans se fâcher pour autant. C'est une excellente pièce de boulevard comme on les aime. Une reprise d'un des principaux succès théâtraux de l'année dernière pour 60 représentations, jusqu'en fin décembre.
L'AUTEUR
Après des études de journalisme, Philippe Lellouche (né en mars 1966, en Israël) a commencé sa carrière en tant qu'animateur à France Inter puis a tourné dans un certain nombre de films produits par Luc Besson, ou par son frère Gilles Lellouche. Il réalise en 2011 "Nos plus belles vacances", puis se lance dans l'écriture et la mise en scène de pièces de théâtre, et c'est le succès immédiat: "Le jeu de la vérité 1 et 2", "Boire, fumer et conduire vite" et "L'Appel de Londres" sont joués à guichets fermés. Même succès pour "Le temps qui reste".
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