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"Le Banquet" de Mathilda May : une petite musique bien à elle
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Atlanti-Culture

Danielle Mathieu-Bouillon pour Culture-Tops

Danielle Mathieu-Bouillon pour Culture-Tops

Danielle Mathieu-Bouillon est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THEATRE
LE BANQUET
Conception et mise en scène : Mathilda May
Avec : Sébastien Almar, Roxane Bret, Bernie Collins, Jérémie Covillault, Lee Delong, Stéphanie Djoudi-Guiraudon, Arnaud Maillard, François Miquelis, Ariane Mourier, Tristan Robin
INFORMATIONS
Théâtre du Rond-Point
2bis, av. Franklin-Roosevelt 75008 Paris
Salle Renaud-Barrault
Jusqu'au 10 Novembre, à 21h
Réservations : 01 44 95 98 21 WWW.THEATREDURONDPOINT.FRWWW.FNAC.COM
Durée 1 h 25
RECOMMANDATION 
         EXCELLENT
THEME 
Le temps d’un mariage, ou plutôt de la fête qui suit le mariage, dans un espace protégé par une tente blanche, sur un sol incertain, un microcosme de société se rencontre ou se retrouve. Il y a les sympathies et les antipathies spontanées, les personnages stratégiques (père et mère de la mariée, les mariés – mais ont –ils eu raison de franchir ce cap ?), le photographe, le DJ, la serveuse….Mathilda May a choisi, comme dans « Open Space », de ne pas écrire de vrais dialogues, elle invente un langage composé d’inintelligibles borborygmes. La réussite, c’est qu’il est parlé tellement « en situation », que l’on parvient sans peine à comprendre ce dont il s’agit.
POINTS FORTS
1- L’équipe des comédiens est formidable. Cette mêlée colorée, délirante, métaphorique, car cela va plus loin à mon sens que le simple gag, est remarquablement orchestrée.
2- Fragilité humaine quand la boisson abonde, que les corps et les inhibitions se relâchent ; on sombre assez vite dans un délire triste et drôle à la fois. Personne ne parvient plus à se faire entendre…
3 – J’ai adoré le début avec la serveuse perdue dans le rideau rouge, puis les escalades vers le buffet, il y a une forme d’univers qui à ce moment là n’est pas loin de celui de Jacques Tati, avec une sorte de poésie absurde. L’absurde va aboutir à une pauvre mariée dont la robe blanche subira tous les outrages. Le marié semble peu digne de son statut ; un homme mystérieux vêtu de noir sera en quelque sorte l’exorciseur de cette fête, qui passe par le crime. L’univers poétique vire au sombre, le beau rêve devient cauchemar, mais, d’une certaine manière, l’amour, transfiguré par la tragédie, triomphe dans une nuit étoilée.
4 – Il y a indéniablement chez Mathilda May un univers, créatif, sensible, qui sait parfaitement faire bouger les gens, (la danseuse n’est pas loin). On a l’étrange impression qu’elle recherche une œuvre au noir presque alchimique, qui doive passer par le pourrissement des choses, pour se transmuer en un rêve lumineux, même s’il est impossible. C’est très intéressant.
POINTS FAIBLES
 – Un petit peu de longueur dans le développement de certaines séquences.
EN DEUX MOTS 
On ne peut que saluer les acteurs, tous excellents avec une mention particulière pour Stéphanie Djoudi-Guiraudon, dans ce chaos qui illustre bien la difficulté du vivre ensemble. Je pense que Mathilda May va parfois un peu trop loin, mais son univers est si personnel, si attachant que l’on ne peut qu’être à la fois songeur et enchanté.
L’AUTEUR 
Danseuse, comédienne au cinéma, au théâtre, Mathilda May est la fille de Victor Haïm, l’un de nos plus grands auteurs dramatiques contemporains.
 Il n’est pas surprenant qu’après une carrière tant française qu’internationale, cette très belle femme se tourne vers sa propre création. Elle apporte indéniablement quelque chose de particulier à l’univers théâtral.

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