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Jusqu’à combien de cafés peut-on boire par jour ?
©ALBERTO PIZZOLI / AFP

Consommation raisonnable

Boisson préféré des Français, le café divise. Sources d'études contradictoires et de controverses concernant son impact sur la santé, il est autant loué que décrié mais reste le carburant quotidien de la plupart des Français. Il serait temps d'y répondre une bonne fois pour toutes… Mais combien de cafés peut-on boire par jour ?

Jean-Daniel Lalau

Jean-Daniel Lalau

Jean-Daniel Lalau est médecin, professeur de nutrition au CHU d'Amiens, docteur en sciences et en philosophie.

Il est l'auteur des livres En finir avec les régimes (éditions François Bourin) et Hospitalité - Je crie ton nom (éditions Chronique sociale). 

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Atlantico : Quel nombre de café peut-on boire chaque jour sans que cela n'impacte négativement notre santé ? Quels critères sont à prendre en compte ?

Jean-Daniel Lalau : La question importante est d’abord, effectivement, « quels critères à prendre en compte ? ». En l’occurrence, ces critères sont nombreux : quel volume de tasse ? Quelle concentration de caféine (cette concentration est nettement plus élevée dans une capsule) ? Quel « terrain », étant donné que la plupart du temps s’agissant de la nutrition (au sens large), la problématique est celle d’une interaction entre l’agent (ici le café) et le « terrain » (pourquoi, notamment, le café du soir empêche certains de dormir, et d’autres pas ?). Tout ceci est plus compliqué que de considérer le café seulement ! S’agissant du terrain, il y a la génétique ; mais aussi le statut cardiovasculaire : le café a un effet tachycardant (d’accélération du pouls), de sorte que l’état des artères coronaires est à prendre en compte ; le café a un effet diurétique, de sorte qu’il pourrait y avoir un certain danger chez le sujet âgé prostatique ou déshydraté (la sensation de soif s’atténue avec l’âge) ; le café accélère quelque peu la vidange gastrique et intestinale, de sorte que chez…  Aussi : est-ce que le café est sucré, ou pas (chez le sujet diabétique ?) ? Enfin, il reste évidemment à savoir si le café (si la caféine) est réellement un toxique, ou pas.  A cela il peut être répondu que non ; nous aurions sinon un effet dose-dépendant (comme c’est le cas de l’alcool, par exemple). 
Au sortir de tout cela, pour tenter malgré tout de répondre à la question « quel nombre ? », je dirai que : c’est le nombre de tasses, non pas toxique, mais gênant pour soi, un nombre pour lequel les effets gênants dépassent les avantages. Ce qui est infiniment variable d’un sujet à l’autre. En clair : vous faites votre vie, ce n’est pas toxique, mais il faudrait être à l’écoute de votre corps, de ses réactions.

On oppose souvent théine et caféine alors qu'ils sont en réalité à la même molécule. Existe-t-il une réelle différence d'effet entre le café et le thé ?

Effectivement ! Alors, même combat ? Peut-être, sachant que la quantité est trois à quatre fois moins dans une tasse de thé que dans une tasse de café mais aussi que, dans le même temps,  la biodisponibilté (la « mise à disposition » dans l’organisme) est totale pour le café, à la différence du thé. Mais il faudrait encore considérer le rôle des tannins : le thé infusé est plus fort, en goût, mais moins fort en… théine, parce que la théine est alors mieux absorbée par les tannins (qui colorent le thé).
Pour faire simple, je crois quand même que l’on peut faire globalement une équivalence entre café et thé.

Existe-t-il un problème d'addiction au café ? Quels substituts peut-on consommer pour le remplacer?

Balzac en aurait bu 1,5 litre par jour, ce qui est considérable ! Etait-il pour autant drogué ? Il était un « obsédé textuel », mais pas un drogué (du café) ! Il ne faudrait pas confondre, en effet, l’effet dopant, qui peut combattre la fatigue, notamment chez le petit dormeur, et la drogue. Il existerait même un certain effet de désensibilisation dans les grandes consommations. A l’appui de cela, les grands buveurs de café qui ont cessé leur consommation peuvent être gênés en en reprenant en petite quantité.
Pour répondre clairement, le café n’induit pas – biochimiquement – de dépendance ; donc, non, il ne s’agit pas d’une drogue.

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