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Les parlementaires LREM fêtent leur première bougie et commencent (à peine) à s'en sortir
©JACQUES DEMARTHON / AFP

Dur apprentissage

Un an après le très fort renouvellement de l'Assemblée nationale, quelques têtes commencent à émerger.

Whip La chaîne du jeu politique

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Whip  est une chaîne Youtube collaborative d'observateurs de la vie politique française et européenne. Un collectif hétéroclite composé d'assistants parlementaires, de chercheurs et d'observateurs divers et variés.

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Théo Dumonteil

Théo Dumonteil

Théo Dumonteil suit de près l'actualité de l'assemblée et intervient régulièrement à Whip la chaîne, la chaîne du jeu politique.

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Atlantico : Retour sur un an de législature, comment ont évolué les députés LREM notamment ceux qui étaient issus de la “société civile” ?

Théo Dumonteil : Les nouveaux députés issus de la société civile avaient assez peur de faire des faux pas au début de la législature, ce qui a conduit quand même à quelques inadvertances notamment le rejet de certains articles dans le projet de loi de confiance dans la vie publique.

S’ils avaient été rapidement formés, plus qu’un manque de formation, ils avaient surtout peur de manquer aux promesses faites par Emmanuel Macron pendant la campagne électorale (celle de renouveler les élus et les pratiques).

Un an après, on observe un renouvellement sur certaines pratiques mais d’autres pratiques, plus contestables, sont également apparues. C'est le cas, par exemple, de l'impossibilité de signer les propositions de lois ou les amendements d’autres groupes ou encore les réunions de balayages (réunion pendant lesquelles certains amendements peuvent être mis de côté).

Depuis, en un an, ils ont pris un peu plus leurs aises. Au début, les députés suivaient les consignes des chefs (Emmanuel Macron, le gouvernement, le président de groupe) : cela pouvait venir du fait qu’ils savaient qu’ils devaient leur élection à celle d’Emmanuel Macron et pas uniquement à l’étiquette En Marche. Aujourd’hui certains ont pris plus de liberté, notamment sur le vote asile immigration quitte à être menacés d’exclusion. Certains, prennent même des libertés de parole, quitte à invectiver certains ministres, à l’instar de Sonia Krimi, qui est l’une des plus frondeuses du groupe.

Dans les années à venir, on peut donc s’attendre à voir de nouvelles têtes émerger qui pourraient être en opposition avec le gouvernement sur certains thèmes, voire demander une inflexion au gouvernement plus vers la gauche, sur le social…

Certains se sont “professionnalisés”, sortent du lot, font bien leur travail de députés et peuvent avoir un avenir dans la politique.

On a vu pas mal de tensions ces derniers temps au sein même des députés LREM, est-ce le signe d’une dissidence à venir ou est-ce que c’est le signe qu’ils finissent par prendre leur autonomie ?

Ils vont aller vers plus d’autonomie parce qu’ils se professionnalisent, et commencent à avoir leur métier de député en main. Ils seront également de plus en plu autonomes quitte à s’opposer aux avis des chefs. Mais l’apparition d’une dissidence est peu probable sauf si la méthode Ferrand -ses interdictions de voter les projets de lois des autres groupes, de parler aux journalistes- demeure.

Il y avait des contestations internes qui s’élevaient contre la méthode Ferrand. Mais, Richard Ferrand lui-même avait missionné certains députés pour qu’ils réfléchissent à une façon de réduire le nombre d’amendements et de changer un petit peu la méthode du groupe.

Ce qui est certain, c’est que si la méthode Ferrand reste la même, une certaine partie du groupe LREM peut vouloir partir, devenir dissidente mais cela reste de la politique fiction.

A quoi pourrait ressembler la deuxième année ? Est-ce que les députés, à leur retour de vacances, pourraient prendre plus de libertés ?

Oui, c’est possible mais ça restera une minorité du groupe. Certains parlementaires pourront déposer des amendements sur le projet de loi de réforme constitutionnelle pour modifier, notamment suite à l’affaire Benalla, nos institutions et certaines pratiques gouvernementales.

Après, sur le reste de la deuxième année, cela dépend de l’ensemble des projets de loi présentés. Certains peuvent faire l’unanimité et d’autres créer des tensions, des divisions.

Si la méthode Ferrand évolue, la méthode de travail des députés pourraient évoluer, les députés pourraient disposer de plus de liberté de vote. Mais, cela dépend du projet présenté, du texte débattu.

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