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Macron au Vatican face à un Pape qui n’attend plus grand chose de la France
©ALBERTO PIZZOLI / AFP

Quand Emmanuel rencontre François

Alors que le président de la République se rendra au Saint-Siège mardi 26 juin pour rencontrer le pape François, l'historien et écrivain Jean-Baptiste Noé revient sur les relations entre la France et le Vatican et sur leur potentielle évolution.

Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé, historien, spécialiste de l’histoire du christianisme. Il est rédacteur dans la revue de géopolitique Conflits. Dernier ouvrage paru Géopolitique du Vatican (PUF), où il analyse l'influence de la diplomatie pontificale et élabore une réflexion sur la notion de puissance.

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Emmanuel Macron se rend mardi 26 juin au Vatican afin de rencontrer le pape François. Quels sont les sujets qui devraient être abordés ? Faut-il s'attendre à de véritables annonces ou s'en tiendra-t-on aux protocoles ?

Ces visites de courtoisie sont en général assez policées. Seuls les sujets consensuels sont abordés et cette visite ne devrait pas échapper à cette règle. Ils parleront de l’environnement, de la crise migratoire, des chrétiens d’Orient. La question de l’utilité de ces visites est ainsi posée. Grâce aux moyens de transport actuels, les chefs d’État se déplacent de plus en plus et se rencontrent régulièrement. Ce qui était autrefois une exception est désormais la règle. Mais, ce faisant, la diplomatie menée par le chef de l’État occulte celle qui est menée par les diplomates et les services des affaires étrangères. Or c’est là, sur le long terme, que se tissent la véritable diplomatie et l’influence des États.

À Rome, la présence française est en net déclin alors que c’était une capitale essentielle de notre diplomatie. Il y a de moins en moins de Français à la Curie, les théologiens français ont moins d’influence et la langue française n’est plus la langue de référence. Là aussi les États-Unis ont raflé la mise.

Plus qu’une rencontre ponctuelle avec le Pape, c’est cette influence culturelle et cette puissance intellectuelle que la France doit restaurer à Rome. Pour cela il faut du temps et de la volonté.

  1. Qu'en est-il aujourd'hui des relations entre la France et le Vatican ? Se sont-elles dégradées, comme on peut l'estimer après un quinquennat du président Hollande agité ?

  2. Il y a désormais un ambassadeur attaché au Saint-Siège alors que le poste était longtemps resté vacant. L’actuel ambassadeur, Philippe Zeller, devrait partir durant l’été, sa fonction arrivant à terme, et la succession devrait se faire sans heurt. Emmanuel Macron semble avoir tempéré les ardeurs des partisans de l’euthanasie et de la GPA, ce qui est vu de façon favorable. Il y a, pour l’instant, une certaine expectative : le Vatican attend et observe les politiques menées. 

Emmanuel Macron peut-il tirer profit de cette visite pour poursuivre la tentative de "réconciliation" entre l'Église et l'État opérée lors du discours des Bernardins ?

Plus qu’une visite, il faudra des actes concrets : ne pas céder sur les mesures sociétales, cesser de s’en prendre à la liberté scolaire, se montrer ferme dans la lutte contre l’islamisme sans s’en servir de prétexte pour affaiblir la présence chrétienne. Le discours des Bernardins était certes beau, mais les catholiques attendent surtout des faits concrets.

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