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Blocages d’université, remobilisation des syndicats : la victoire presque acquise du gouvernement face aux conflits sociaux est-elle menacée de gangrène... ou pas du tout ?
©Eric CABANIS / AFP

Enlisement

La minorité d'étudiants qui continue les blocages d'universités a réussi à faire annuler les examens dans plusieurs villes de France. Mais cette minorité n'a pas réussi à se rapprocher d’autres contestations, comme celle des cheminots.

Sylvain Boulouque

Sylvain Boulouque

Sylvain Boulouque est historien, spécialiste du communisme, de l'anarchisme, du syndicalisme et de l'extrême gauche. Il est l'auteur de Mensonges en gilet jaune : Quand les réseaux sociaux et les bobards d'État font l'histoire (Serge Safran éditeur) ou bien encore de La gauche radicale : liens, lieux et luttes (2012-2017), à la Fondapol (Fondation pour l'innovation politique). 

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Atlantico : La minorité d'étudiants qui continue les blocages d'universités a réussi à faire annuler les examens dans plusieurs sites, à Paris, Lyon, et Aix. Si leur capacité de nuisance reste forte, que penser des résultats obtenus par ce mouvement jusqu'ici ?  

Sylvain Boulouque : Tout d'abord ce mouvement n'a pas de caractéristiques très nouvelles en soi. On retrouve des étudiants en Sciences sociales, issus des mouvements de la gauche radicale et révolutionnaire. Ce sont également les mêmes foyers contestataires (Nanterre, Paris 8 et une petite partie de la Sorbonne) avec la même “sociologie” d’étudiants Parfois le mouvement arrive à atteindre d'autres catégories d'étudiants selon leurs centres d'intérêts, mais le blocage n'a rien de nouveau, et on évoque des "universités bloquées ou occupées" alors que ce n'est qu'une petite partie en fait et la majorité des départements fonctionnent normalement.

Leurs actions sont certes médiatiques et occupent encore le débat public, mais dans les faits, elles pourront être contournées puisque les partiels auront lieu à domicile et sur internet. Ils n'ont pas recueilli non plus le soutien de l'opinion publique… Quelle peut être l'issue de ce mouvement "impopulaire" en dehors de l'enlisement et d'un arrêt probable après les examens?

Je ne dirais pas que ce mouvement est impopulaire, car la réforme qu'il conteste n'est pas acceptée par tout le monde non plus. Il est certain en revanche que cette situation d'enlisement de mouvements étudiants n’est pas nouvelle. Par ailleurs, les étudiants n’ont pas réussi à se rapprocher d’autres contestations, comme celle des cheminots.

Les gouvernements précédents ont souvent adopté la même stratégie d'enlisement, qui s’avère “payante” pour eux, surtout en fin d’année universitaire. Ce mouvement cessera probablement avec la pause estivale, a moins qu'il reparte  éventuellement à la rentrée si les lycéens n’obtiennent pas de qu’ils souhaitent avec Parcoursup. Jusqu’ici, ils n’ont pas réagi alors qu’ils sont les premiers concernés…

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