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Comment la Bourse s’est musclée pour affronter de nouvelles batailles
©Reuters

Edito

A côté de la géopolitique omniprésente, il y a les transformations en profondeur des modes de fonctionnement des entreprises, avec l’irruption du digital et de l’intelligence artificielle qui vont modifier le visage du capitalisme.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Il est de bon ton aujourd’hui de louer l’engouement de nos compatriotes pour les start-ups. On voit se multiplier les projets de créations d’entreprises chez les jeunes qui rêvent de forger eux-mêmes un « business plan » plutôt que de se couler dans le moule des filières traditionnelles. En réalité, c’est tout le modèle français qui est en train d’évoluer, celui des grandes firmes en tête qui viennent de connaître une année 2017 exemplaire. Le dernier bilan publié est révélateur. Les années difficiles qui ont suivi la crise financière de 2008 ont été effacées. Les entreprises du Cac 40 ont réalisé des bénéfices spectaculaires, frôlant avec 92 milliards de profits le record enregistré dix ans plus tôt, avec une augmentation de 21% sur l’année précédente. Deux sociétés seulement ont enregistré des pertes, Lafarge Holcim et Carrefour, en pleines restructurations, alors que dans le luxe par exemple, LVMH et surtout Kering ont connu des performances exceptionnelles. Les actionnaires n’ont pas à se plaindre : la plupart des dividendes ont été augmentés, alors que la réforme fiscale engagée par Emmanuel Macron va encore améliorer les profits retirés par les contribuables. Et les patrons font preuve d’un bel optimisme en annonçant qu’ils continueront cette année de cajoler leurs actionnaires. Car le mouvement de reprise de la croissance qui a gonflé les résultats l’an dernier devrait se poursuivre dans les mois qui viennent à un rythme soutenu, tandis que la remontée des taux d’intérêt amorcée aux Etats-Unis et qui a des prolongements en Europe devrait rester modérée.

Dans ce contexte, les patrons ne veulent pourtant pas céder à une euphorie irraisonnée. Car les obstacles à un développement régulier sont légions. Ils ont mis à profit la décennie qui vient de s’achever pour opérer des réformes en profondeur radicales, en profitant de la mansuétude des banques centrales qui ont ouvert le robinet des liquidités sans restrictions. Les restructurations se sont enchaînées, les changements de périmètres, avec un objectif : améliorer la rentabilité et se maintenir dans la compétition de plus en plus rude imposée par la mondialisation. C’est ainsi que Total a pu continuer à gagner de l’argent avec un pétrole à 65 dollars le baril, alors qu’il avait valu près de cent dollars avant la dégringolade des prix du brut à partir de 2014. Les entreprises ont ainsi acquis des forces nouvelles : mais celles - ci ne sont pas éternelles : il faut continuellement se mesurer avec des situations inédites. Les Etats-Unis menacent de s’engager dans une guerre commerciale, dont personne ne peut mesurer pour l’instant les conséquences, car elle engendrera des représailles des autres pays au risque de retourner à un protectionnisme mortifère à terme. A côté de la géopolitique omniprésente, il y a les transformations en profondeur des modes de fonctionnement des entreprises, avec l’irruption du digital et de l’intelligence artificielle qui vont modifier le visage du capitalisme. Les firmes qui prendront de retard à s’adapter seront laminées sans appel et conquises par des fonds d’investissement ou d’autres groupes sans ménagements. C’est dire que la compétition restera élevée au rythme de la transformation d’un monde en plein changements souvent imprévisibles.

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