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#QuiATuéFrançoisFillon: les haines de la droite et les failles du candidat en pleine lumière, les zones d'ombre demeurent
©AFP

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Deux documentaires, sur BFMTV et France5, racontent le désastre de la présidentielle pour François Fillon.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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"Qui a tué François Fillon"? et "L'homme qui ne pouvait pas être président", deux documentaires reconstituent le feuilleton de l'affaire Fillon qui s'est terminé par le crash de la droite française à la présidentielle de 2017 et tentent de percer la part de mystère persistant autour du déclenchement de "l'affaire" qui a mené la droite dans le mur à la présidentielle de 2017. "Qui a tué François Fillon?", de Camille Langlade et Pauline Revenaz, a été diffusé lundi soir sur BFM. "L'homme qui ne pouvait pas être président", de Bruce Toussaint, est programmé sur France5 le 4 février prochain.

Dans les deux documentaires on retrouve  pratiquement les mêmes interlocuteurs, observateurs  à l'instar du sondeur-politologue Brice Teinturier ou des journalistes : Laureline Dupont du Point et Bruno Jeudy, de Match et BFM, des acteurs  de la campagne de Fillon: Patrick Stefanini, son directeur campagne Thierry Solère son porte-parole, tous deux démissionnaires  au moment de la mise en examen du candidat, Gérard Longuet, Bernard Accoyer, Hervé Novelli, François Baroin, Valérie Pécresse, les juppéistes Jean-Pierre Raffarin, Benoit Apparu, Gilles Boyer, le sarkozyste Brice Hortefeux, les anti-fillonistes Jean-François Copé et Rachida Dati, les vieux amis déçus Jean de Boishue et Roselyne Bachelot. Ils racontent leur vision des évènements du début 2017, tentent de décrypter la personnalité complexe du candidat ("qui n'est jamais si bien que seul avec lui même " d'après Jean de Boishue), son rapport à l'argent : goûts de luxe pour les uns, peur de manquer pour les autres .Ils expliquent, voire révèlent quelques épisodes inédits de cette  campagne prétendument imperdable. Quelques scènes viennent rappeler au téléspectateur que la  droite n'a jamais vraiment  digéré la victoire de François Fillon à la primaire.  Au chapitre des anecdotes savoureuses mais lourdes de conséquences pour la suite de l'histoire, cette ultime  tentative d'Alain Juppé de joindre Nicolas Sarkozy au moment où ce dernier assistait à un match de foot et  avait coupé son téléphone, ou encore l'odyssée de Benoit Apparu et Gilles Boyer partis dans la nuit en voiture à Bordeaux pour tenter de convaincre leur patron  de se poser en recours  au moment où la campagne prenait l'eau de toutes parts. . Démarche qui s'est avérée vaine, comme on sait puisque l'ancien premier Ministre a définitivement exclu cette hypothèse le lundi 6 mars, après la manifestation du Trocadéro.

Présents également des journalistes du Canard Enchainé à l'origine du Penelopegate avec la révélation de l'existence des emplois présumés fictifs de l'épouse de l'ancien Premier Ministre. Les a-t-on aidé  en leur  donnant un bon tuyau? Ils jurent que non et se défendent de l'existence d'un complot et affirment que c'est en cherchant ils ont trouvé. En appui, Gérard Davet et Fabrice Lhomme,  les auteurs de "Un président ne devrait pas dire ça", le livre qui a "tué" François Hollande  à l'automne 2016. Dans ces documentaires, personne ne questionne sur la célérité  du parquet national Financier qui a ouvert une information judiciaire dès la publication des  premières révélations du Canard Enchainé. Ce flou permet à certains de continuer à crier au complot.

L'avocat Robert Bourgi, ancien collaborateur de Jacques Foccart, l'homme de la Françafrique, s'octroie le rôle important de celui qui a porté l'estocade au candidat en révélant qu'il a offert deux costumes et "un blazer croisé avec des boutons dorés" au candidat en pleine campagne. Avec des propos à mi chemin entre Pagnol et Audiard, le très hableur Robert Bourgi raconte qu'il avait décidé  de "niquer" François Fillon à qui il n'avait pas pardonné sa petite phrase qui visait son ami Nicolas Sarkozy," Qui imagine le Général de Gaulle mis en examen ?". Il n'a, dit-il, pas supporté de voir ainsi son ami Nicolas Sarkozy mis en cause par son ancien Premier Ministre. L'ingrat Fillon ne l'aurait surtout jamais invité dans son château de la Sarthe et pas remercié comme il se doit pour sa générosité. Et comme  Nicolas Sarkozy "ne lui a même pas retenu le bras" lorsqu'il a annoncé vouloir commettre l'irréparable, il n'a pas hésité : il a "balancé" alors que Fillon avait déjà passablement la tête sous l'eau. Pas grand monde n'a tenté de l'aider à en sortir. François Fillon  a reconnu avoir été piégé. Il n'a pas été tué, il ne s'est pas suicidé, on l'a laissé couler. 

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