Programmes : Nicolas Sarkozy et François Hollande présentent la facture (mais pas aux mêmes)<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Programmes : Nicolas Sarkozy et François Hollande présentent la facture (mais pas aux mêmes)
©

Dos à dos

D'après un sondage CSA de ce jeudi pour les Échos, les deux candidats favoris de la présidentielle n'arrivent pas à convaincre avec leurs projets réciproques. Et bien que revendiquant chacun à leur manière l'héritage de François Mitterrand, ils s'adressent avant tout à leur électorat.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

Voir la bio »

Il va y avoir du monde à Paris le 15 avril : François Hollande et Nicolas Sarkozy vont se livrer à une démonstration de force à distance avec deux rassemblements de leurs supporters dans la capitale, et en plein air.

Visiblement Jean-Luc Mélenchon a fait école avec sa « prise de la Bastille » du 18 mars. Le candidat socialiste a, depuis quelques temps, lancé une invitation à ses partisans à venir sur l’esplanade du Château de Vincennes. Le candidat Président convie les siens place de la Concorde, tout près de l’Elysée.

Les deux favoris du premier tour se disputent aussi à leur manière l’héritage de François Mitterrand. François Hollande veut inscrire ses pas dans ceux de l’unique Président de la République socialiste de la Ve République à ce jour. Nicolas Sarkozy veut s’inspirer de sa méthode pour être réélu pour un second mandat en 1988. Et à l’époque « la Lettre aux Français » adressée à ses concitoyens avait constitué une des clefs de son succès, mais elle est loin d’avoir été la seule. Or, à un peu plus de quinze jours du premier tour de la présidentielle, le Président candidat est toujours donné battu au deuxième tour par son challenger socialiste. Pour remonter son handicap, il prend sa plume et écrit « au Peuple Français ».

Pour faire mentir les sondages et tenter de retourner la situation Nicolas Sarkozy met le paquet. Tout en décriant le programme de son adversaire qui vient de  publier la feuille de route de ce que serait sa première année à l’Elysée, le Président candidat ouvre lui aussi le chapitre « promesses ». Ses « Trente-deux Propositions » que l’on opposera aux « Soixante mesures » annoncées en janvier par le candidat socialiste, sont connues pour la plupart :

  • Un second plan de rénovation urbaine de 18 milliards d'euros, la hausse du salaire net des salariés de 840 euros par an pour les 7 millions de salariés qui gagnent entre 1 000 et 1 400 euros via l'intégration de la prime pour l'emploi ;
    • Sept heures d'activité d'intérêt général obligatoire par semaine pour les titulaires du RSA.

      Et certaines sont déjà votées : notamment la TVA sociale.

      Mais Nicolas Sarkozy veut faire des économies sa marque de fabrique. Il jongle habilement entre dépenses nouvelles qu’il chiffre à un peu plus 9 milliards d'euros et exigences d’économies, avec notamment la réduction du nombre de fonctionnaires dans les collectivités territoriales, surtout au niveau régional. Au chapitre dépenses, on relève tout de même 200 000 places de garde d'enfants supplémentaires, l’amélioration de l’accueil des étudiants handicapés dans les lycées et universités, et la création de 750 maisons de santé pluridisciplinaires.

      L’ensemble est présenté avec beaucoup d’habileté de sa part afin de montrer que LUI est un bon gestionnaire, soucieux de réduire les déficits pour revenir à l’équilibre, dès  2016, (pour François Hollande ce serait en 2017), alors que selon lui son adversaire pratiquerait un matraquage fiscal et mènerait la France à la faillite, avec la création de 60 000 emplois supplémentaires. Depuis hier, les ténors de l’UMP expliquent d’ailleurs sur tous les tons que le PS a choisi le « modèle grec ».

      François Hollande, tout en affirmant vouloir réaliser des économies, fait campagne sur l’augmentation de 25% de l’allocation de rentrée scolaire et le gel du prix des carburants pendant trois mois. Et coté menaces, au PS, on n’est pas vraiment en reste puisqu’on brandit le spectre du « plus grand plan de rigueur depuis 1945 » si Nicolas Sarkozy était reconduit à l’Elysée.


Les deux camps candidats s’adressent d’abord à leur électorat. Nicolas Sarkozy met davantage l’accent sur la réduction des dépenses, y compris pour l’Europe. François Hollande appuie, lui, sur les mesures sociales en faveur des plus défavorisés, et réclame des mesures en faveur de la croissance au niveau européen, une requête qui commence à rencontrer un écho dans les autres capitales européennes. Mais quelle que soit l’issue du scrutin, il y aura une facture à régler. Pour des affectations différentes. Maisplus que son montant que les deux camps chiffrent à environ 50 milliards d’euros, c’est sa répartition qui va varier, en fonction du résultat de la présidentielle.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !