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Pourquoi le pétrole repart à la hausse
©MARWAN NAAMANI / AFP

Edito

Le prix du baril de pétrole a connu une hausse dernièrement après de ans de baisse. L'économie en a profité pour connaitre une période de croissance par une baisse des taux d'intérêt. De l'instabilité pourrait revenir.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Après une longue période d’assoupissement, le prix du pétrole revient brusquement à la une de l’actualité. Le franchissement du cours de soixante dollars le  baril pour le brent depuis une semaine, apparait comme le signal d’un changement. Depuis deux ans, les prix n’avaient cessé de baisser, contribuant ainsi à créer une situation favorable pour la conjoncture économique au même titre que le bas niveau des taux d’intérêt. Depuis le mois de juin, la courbe s’est inversée, avec un rebond de l’ordre de 35% depuis l’été, et un relèvement  de dix pour cent  par rapport au premier janvier. Parallèlement  une certaine nervosité se fait jour alors qu’on s’approche de la date du 30 novembre, marquée par la réunion à Vienne des ministres des pays producteurs de l’Opep.

Toute la question est de savoir si l’accord de limitation de la production sera reconduit et pour quelle durée. En principe, il se termine en mars prochain, les participants étant divisés sur la possibilité de le prolonger encore pendant un an. Plusieurs pays estiment  qu’ils ont accompli un effort suffisant qui a été couronné de succès puisqu’il a abouti à une revalorisation sensible des prix et qu’il est temps désormais d’assouplir les contraintes de production, d’autant que la reprise économique mondiale a accru fortement la demande : celle-ci est comprise désormais entre 1,7 et 1,8 million de  barils jour, alors qu’on  avait misé sur 1,2 au début de l’année et rien de permet d’envisager un affaiblissement. Les experts internationaux  estiment que la croissance  est solide désormais et que l’expansion va se poursuivre à un rythme d’au moins  deux et demi à trois pour cent. La France elle-même bénéficie de cette brise porteuse, même si elle progresse d’un pour cent moins vite, en  raison des freins et des contraintes qu’elle continue de subir.

Est-ce à dire que l’on doit s’attendre à une envolée du brut comme on en a connu dans le passé ? La plupart des spécialistes estiment  qu’au niveau présent, il existe une forte résistance à la hausse. En fait, ce sont les  Etats-Unis qui détiennent la clé : certes, le programme de réduction des impôts voulu par Donald Trump et que le Congrès s’apprête à voter pourrait conduire à une relance de l’activité aux Etats-Unis , qui stimulerait l’utilisation du pétrole. Mais il existe une sorte de barrière naturelle à l’explosion des prix, car l’exploitation du gaz de schiste redevient rentable et des puits qui avaient  été fermés lors de la vague de baisse pourraient être exploités à nouveau, en pesant du même coup sur les cours. On aboutirait ainsi à une régulation implicite du marché qui pourrait se traduire par une stabilisation autour du niveau actuel. Ceci au moment où un nouveau président va prendre la relève à la tête de la Réserve fédérale, qui devrait poursuivre sur la même ligne que Janet Yellen, par une politique relativement  douce, avec une lente remontée des taux d’intérêt, afin de dégonfler le bilan de la Fed, sans provoquer des perturbations sur les marchés boursiers.  Car l’inquiétude majeure dans l’immédiat,  bien plus que les prix du pétrole, réside dans  la  hausse désordonnée et ininterrompue de Wall Street depuis des mois qui fait rôder l’odeur d’un krach.

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