"Fausse note" : Une bonne partition, de très bons interprètes<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Fausse note" :  Une bonne partition, de très bons interprètes
©Reuters

Atlanti-culture

Rodolphe  de Saint Hilaire pour Culture-Tops

Rodolphe de Saint Hilaire pour Culture-Tops

Rodolphe de Saint Hilaire est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »
THEATRE
FAUSSE NOTE                                                                                                                                                             
de Didier Caron                                                                                                      
Mise en scène : Didier Caron et Christophe Luthringer                                                             
Avec Christophe Malavoy et Tom Novembre 
INFORMATIONS
Théâtre Michel
38 rue des Mathurins 75008 PARIS
Réservations: 01 42 65 35 02
www.theatre-michel.fr                                        
Jusqu'au 7 Janvier 
Du jeudi au samedi à 21H/ Samedi à 16h30 et dimanche à 16 h.
RECOMMANDATION : EXCELLENT
THEME
Peut on échapper à son passé ? Peut on continuer à vivre impunément sous les honneurs et dans le succès? Peut on survivre au déshonneur ?
Premier tableau : le chef d'orchestre est là, sur son podium, face au public. Le grand maître Hans Peter Miller est à la baguette devant le grand Orchestre du Philharmonique de Suisse romande, à Genève. Hors lui, c'est le noir total, le silence absolu, le temps suspendu. Soudain, à l'instant de la première mesure, la main gauche du maître tente d'agripper son poignet droit brandissant la baguette pour stopper un tremblement irrépressible. Ce tremblement intempestif et révélateur, c'est le fil rouge du drame qui va se dérouler sous nos yeux.
Deuxième tableau jusqu'à l'avant final : de retour dans sa loge, sous un tonnerre d'applaudissements, le flamboyant chef d'orchestre va subir peu à peu l'intrusion, l'envahissement, l'acharnement d'un visiteur, violoniste lui même et soi disant admirateur, qui le poussera au bord du gouffre, malgré une résistance acharnée. Ce Léon Dinkelbach, dit Dinkel, est là pour venger, se venger, venger la mémoire de son père. Comment y parviendra-t-il, y parviendra-t-il d'ailleurs? Le suspense est total, le face à face intense.
POINTS FORTS
- Le suspense d'une pièce policière avec les ingrédients d'une enquête de longue haleine qui se mettent en place, tel un puzzle, jusqu'a l'aveu du présumé coupable 
- Une séquence très forte qui met en lumière les relations complexes entre pères et fils et qui nous apprend opportunément les moments passés que les 2 protagonistes ont en commun
- Un verbe puissant, une prose claire et bien construite                         
- Une interprétation magistrale, notamment celle d'un Christophe Malavoy (L. Dinkel), implacable, précis, méticuleux malgré tous les tourments qui, semble-t-il, le rongent. Malavoy est réellement habité par son personnage, à la fois émouvant et impérial. C'est un régal de retenue et de concentration
POINTS FAIBLES
- Tom Novembre (HP. Miller) - héros malgré lui de ce huis clos étouffant - est plus convaincant en maestro sûr de lui et imbu de sa personne que dans les habits dépouillés du personnage vulnérable, pitoyable puis aux abois, qu'il va incarner dans la deuxième partie de la pièce   
- Les pseudo  dénouements et les retournements de situation de la dernière partie sont un peu convenus et même inappropriés en tant que conclusion par rapport à l'ambition et à la portée que devrait avoir le thème de "Fausse note", titre bien trouvé par ailleurs
EN DEUX MOTS
L'intérêt de cette pièce réside plus dans son interprétation et sa construction que dans l'originalité d'un thème très souvent exploité dans la littérature contemporaine et qui ne parvient pas à nous émouvoir complètement ici. Le face à face entre ces deux acteurs de haut niveau soutient fort bien  la comparaison avec ceux de duos célèbres opposés au cours de Soupers historiques et fameux. Courrez-y, ne serait ce que pour cela
EXTRAITS
Miller : "Vous êtes dingue. Que me voulez vous ?
Dinkel: " Surtout ne pas vous effrayer. Je sais trop ce que c'est que d'avoir peur, c'est une situation que je ne souhaite à personne. Il n'y a qu'une seule chose pour laquelle il est bon d'avoir peur, c'est le ridicule car il ne tue pas"!
L'AUTEUR
Comédien ( et ancien banquier ! ), Didier Caron est à la fois scénariste, auteur dramatique et... directeur de Théâtre (théâtre Michel). Il a écrit de nombreuses comédies telles "Le Repas des Fauves" qui lui a valu 3 Molières, "les Nombrils",  a monté (reprise) les (formidables) "Palmes de Monsieur Shultz", et plus récemment "Le Jardin d'Alphonse". 
C'est un véritable écrivain, chantre du théâtre burlesque et populaire.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !