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La mort du pauvre est-elle En Marche ? Et l’explosion du monde ?
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Les entrepreneurs parlent aux Français

A l’échelle politique, nos gouvernants ont souhaité s’inspirer de la nature, en tentant, principalement par la force, de remettre les plateaux sociétaux au même niveau.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Le monde est en équilibre. Le corps humain aussi. L’économie pense pouvoir échapper aux règles naturelles et le digital les conteste même, en investissant massivement, de beaux dollars, pour démontrer que si une forme d’équilibre naturel existait, il ne serait rien comparé à la puissance dont l’homme aura su doter le monde, par l’IA, la puissance de calcul algorithmique, l’interface homme/machine ou le mélange entre matière organique et non organique. Ou par la résolution de la mise en œuvre de la « quantum physics ». 

Pourtant, l’équilibre ne signifie pas que tout est immuable. L’équilibre change régulièrement de part la nature et le contenu des masses qui s’entassent dans ses plateaux. Cela signifie simplement, qu’après un déséquilibre, la nature refabrique, naturellement, de quoi remettre les plateaux au même niveau. Au final, pour le moment la nature reste la plus forte, et chaque cyclone, dont la violence croissante est caractéristique de sa méthode de rééquilibrage entre l’homme et elle-même, nous rappelle cruellement, qu’elle est toujours plus forte que nous, même si nous la pillons un peu plus chaque jour.

A l’échelle politique, nos gouvernants ont souhaité s’inspirer de la nature, en tentant, principalement par la force, de remettre les plateaux sociétaux au même niveau. L’Etat et ses représentants politiques, avec leur hâte génétique à vouloir mettre les individus, pourtant adultes, sous tutelle, en leur refusant toute autonomie, on tenté, de tout temps de nous vendre l’argument fallacieux, que la nature lui semblait injuste et qu’ils pouvaient régler le problème par l’administration d’une  forte dose d’égalitarisme. Or l’égalitarisme n’a jamais aboutit à l’équilibre mais à la juxtaposition des déséquilibres. L’ISF en fut, depuis près de 30 ans, l’un des exemples les plus révélateurs. Il rapporte peu, alimente une culture dans laquelle le riche n’est pas indispensable voire suspect, mais qui démotive le plus aisé et n’enrichit pas le plus démuni. Un match de rééquilibrage à bénéfice nul pour la société. Tuer les riches peut donner la sensation d’une société plus juste, car composée de pauvres, mais la nature humaine rêvant d’élévation et des distinction, se trouve bien dépourvue quand elle est plaquée au sol de la stagnation sociale et financière.

La mesure que vient de prendre le président Macron est à ce titre révélatrice d’un homme politique qui est imprégné d’une culture simple, mais efficace car ancrée dans la réalité, et qui tient en quelques mots : Si les français rêvent à nouveau de s’enrichir, et pensent à nouveau, que c’est possible (car il y a une grande différence entre le vouloir et le pouvoir), alors c’est toute la société qui en bénéficiera. Briser le plafond de verre qui bridait, voire punissait la réussite, était une hérésie que 30 années de socialisme dogmatique et démagogue, corroborées par une droite lâche et sans vision, qui semblait condamner la France à un glissement vers le bas, sans bénéfice pour quiconque.

Le débat sur l’ISF, en effet, n’est pas un débat technique ou fiscal. Ce n’est pas un débat qui pousserait le balancier de la nature, vers le riche ou le pauvre. C’est un débat, entre les tenants de ces visions que l’on peut nourrir face à un pays dont les recettes ne fonctionnent plus, mais que l’on maintient par lâcheté ou dogmatisme. Déni de réalité. C’est un débat entre le nivellement par le bas, ou la reprise de l’ascension. Vers le haut. C’est la reprise de ce proverbe Asiatique, qui constate que lorsque le « riche mange moins, le pauvre meurt de faim ». Il faut en effet trancher et se demander si assumer les écarts de richesse (en corrigeant les écarts excessifs), encourager et donner les moyens aux plus démunis de s’élever plutôt que leur donner la mendicité, n’est au final pas plus favorable pour ces derniers. Trancher, en se disant que lever toute sanction à la réussite, si elle méritée, favorisera la collectivité et la justice, bien plus efficacement que la répartition par l’impôt. Trancher, et se demander si une richesse accrue pour certains, ne finit pas par profiter à tous. Plus de riches, plus de consommation, plus d’investissement. Plus d’emplois. La fiscalité peut alors, sur la base de cette nouvelle vision du monde, se contenter de corriger à la marge, les méfaits ou les injustices, dont la vie accable certains.

Si l’on juge la politique « des têtes coupées » menée depuis 40 ans, à l’aune de ses résultats, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne fonctionne pas et que nous avons tout à gagner à tenter autre chose. Quitte à revenir en arrière en cas d’échec. Ecart de richesse, seuil de pauvreté, chômage, équilibres sociaux, discrimination des seniors et des jeunes sans qualification, des banlieues, fuite des riches, accablement de la classe moyenne…l’observation de ces seuls éléments prouve sans difficulté l’échec d’un modèle du pouvoir d’achat, du prix bas pour un chômage haut. Du nivellement par le bas, par la décapitation du haut.

J’attends de voir, au fur et à mesure des années comment cette politique « des riches » dont on accuse Macron, ne serait pas en fait, la politique du succès qui le fera entrer dans la postérité, plus sûrement que son âge. Donner aux Français une chance de reprendre l’ascenseur social, sans en être puni à chaque étage, risque de payer, et nous devons nous offrir ce type de risque, que j’appelle, moi, un investissement.

Il faut aller vite car, plus haut, tout en haut, aux USA notamment, la bulle guette. Et pourrait nous paupériser définitivement avant que les mesures Macroniennes ne produisent un quelconque effet. La capitalisation boursière américaine repose sur 5 entreprises, les GAFAM, qui représentent près de 75% de la capitalisation totale aux USA. Une folie. Les bourses s’enflamment, au Japon et aux USA, dans des proportions qui ont mené, à chaque fois, dans l’histoire économique mondiale, à un éclatement. Le système pousse la machine à plus-value à son paroxysme, monte dans les tours, dans le rouge et… explose ! Cela ne s’est jamais passé autrement. 

Et malgré des prévisions de croissance au meilleur de leurs formes depuis 12 ans, la croissance devient un peu plus chaque jour, un « vrai-faux ami » en tant qu’indicateur de la santé sociale et économique du monde. Une croissance sans emploi tout d’abord. Ce qui va croître avec l’automatisation en cours, d’une société qui devient « servicielle ».  Des emplois sans augmentation de salaire (ou faible), ce qui est plus dangereux que la dynamite pour le moral des peuples, qui voient ainsi des indices en hausse, sans que leur situation ne s’améliore, et cherchent les coupables en élisant de faux « justiciers ». Et des emplois de remplacement qui terrifient ceux qui les tiennent, tel le mineur du charbon américain, qui voit des jobs de service à moins de 30 000$ remplacer son travail de mineur, certes pénible, mais à 100 000$ l’année. Et lui pense qu’il est plus pénible de gagner 30 000$ que de gratter la mine. Et il n’est pas content, de voir la mine réjouie de ces économistes de salons qui hantent les plateaux TV en France et ailleurs, criant au retour de la croissance, sans sonder ce qu’en pense les populations. Ces économistes de courbes, dont l’encéphalogramme social est si plat. !

Alors marchons, marchons, attelés aux « premiers de cordée » : Les entrepreneurs. Ceux qui tirent vers le haut, chaque jour et attendent depuis longtemps de ne plus être punis quand, rarement, ils réussissent. Et attendent de prouver au monde qu’avec un peu de confiance et de récompense, ils pourront enrichir le monde, bien mieux que n’importe quel technocrate de bercy ou politique de pacotille.

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