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Cette hausse inquiétante des abus sexuels commis par les mineurs
©Reuters

Mineurs

Au Royaume-Uni, un rapport montre que 30 000 enfants ont été agressés sexuellement par un autre enfant au cours des quatre dernières années.

Atlantico : Ces chiffres sont tristement importants. Quelle est la situation en France ?

Bertrand Welniarz : Il faut différencier ce qu'on appelle agressions sexuelles et jeux sexuels. Pour qu'il y ait agressions, soit il faut qu'il y ait une différence d'âge (5 ans dans la législation internationale) soit il faut que cette agression soit quelque chose de contraint. Il peut y avoir après des jeux sexuels, forcément entre enfants, qui sont très variable. Il y en a qui "servent" à découvrir l'anatomie d'un autre enfant du même sexe ou d'un autre sexe. Il y a ensuite des jeux sexuels qui contiennent aussi une agression. Avec, par exemple, le contact de l'enfant avec du matériel pornographique. On peut voir effectivement dans ce cas des tentatives de rapport buccaux-génitaux chez ces enfants prépubères. Je pense que le plus important c'est le rôle éducatif des parents, de faire en sorte que l'enfant ne soit pas exposé à des actes sexuels, qu'ils surveillent les accès internet. Il y a un travail de dialogue à avoir. . Il y a une tendance sociale à appeler agressions sexuelles des choses qui ne le sont pas forcément.

Le rapport indique également qu'il y a eu une progression de 71% entre 2013 et 2016 et qu'un large pourcentage de ces agressions se déroulent dans les locaux scolaires. Est-on confronté à ce problème dans les écoles françaises et pourquoi ?

La question du viol est souvent liée à des enfants qui ont subi eux même des agressions sexuelles de la part d'adultes ou de jeunes exposés exposé à du matériel pornographique et qui ont voulu reproduire des choses. Je pense aussi qu'on en parle beaucoup plus. Il y a une attention assez importante autour de ces questions d'agressions sexuels ou de jeux sexuels, les parents font plus facilement remonter les choses. Il ne faut pas aussi surdramatiser ce que peut être un jeu sexuel qui n'aura pas forcément de conséquences traumatiques (comparés à l'agression sexuel qui a toujours des conséquences traumatiques).

Il y a peut-être une augmentation avec des mouvements sociétaux qui changent.

Qu'est-ce qui pousse un enfant ou un ado à commettre une agression sexuelle sur un de ses pairs dans un environnement (l'école) qui lui apprend justement quelles sont les règles et limites à ne pas franchir ?

Il y a 50 ans les enfants de primaires n'étaient pas exposé à du matériel pornographique, notamment avec la facilité d'accès à Internet. D’où l'importance du contrôle des parents. On est plus attentifs mais il n'y a pas forcément des relations de causes à effet directes. Il peut y avoir des causes cumulatives. Il peut y avoir un rôle certains du matériel que l'enfant peut trouver sur internet, les gens en parlent plus. Après c'est aux adultes d'essayer de faire la part des choses entre ce qui est de l'ordre du traumatisme ou non.

L'école est un lieu où les enfants sont à l'abris d'un certain nombre de traumatisme mais pas de tous. Il y a un véritable harcèlement scolaire par exemple, physique parfois. Il y a dans les écoles de toute façon des pratiques agressive et violentes d'enfants vis-à-vis d'autres. Pourquoi spécifiquement sexuel parfois ? Ces enfants dans un certain nombre de cas ont déjà subi des agressions. Quelque part, les auteurs ont été victimes.

Aujourd'hui dans les cours d'école, il y a des discussions qu'il n'y avait pas avant dans les cours de collège. C'est la question du langage. Les enfants parlent aussi de choses dont ils ne connaissent pas le sens, des insultes à caractère sexuelles.

En France, il est important de mobiliser et d'avoir recours aux parents, de les sensibiliser et de leur donner des guides pour qu'ils sachent écouter, intervenir, et ne pas surdramatiser. 

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