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Gilles Le Gendre : "Ceux qui moquent la majorité pour son amateurisme en sont à leur deuxième, troisième mandat, mais qu'ont-ils fait avant nous ?"
©AFP

Interview politique

Gilles Le Gendre revient sur les deux premiers mois de la présidence Macron et sur l'adoption des deux premières lois marquantes de la nouvelle législature : la loi sur l'adoption des ordonnances pour la loi travail et la loi de moralisation de l'action publique.

Gilles  Le Gendre

Gilles Le Gendre

Gilles Le Gendre est député de Paris et vice-président du groupe parlementaire La République En Marche.

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Atlantico : Quel bilan tirez-vous de ces 100 premiers jours de mandat d'Emmanuel Macron qui interviennent dans un climat de relatif désaveu des Français si on en croit la chute quasi sans précédent du Président et du gouvernement dans les sondages ?

Gilles Le Gendre La popularité mesurée par les sondages, ça va et ça vient. Elle obéit à des effets de modes. La pire des choses serait de gouverner en fonction des sondages. Le plus important, c’est que les Français sont majoritairement favorables aux projets que nous sommes en train de mettre en œuvre. C’est aussi la rapidité avec laquelle nous avons lancé les transformations sur lesquelles nous nous étions engagés auprès des Français. Nous avons voté sept lois, dont deux lois essentielles. Tout d’abord, la loi d'habilitation à prendre des ordonnances pour renforcer le dialogue social, qui va engager une modification profonde des relations du travail au sein de l'entreprise, au bénéfice de toutes les parties, employeurs, salariés, syndicats. La seconde loi, qui est en fait composée d’une loi ordinaire et d’une loi organique dont le vote solennel interviendra mercredi 9 août, vise à restaurer la confiance entre les élus et leurs concitoyens. Ces deux grands projets étaient connus, ils figuraient au cœur du projet d'Emmanuel Macron. Ils sont désormais une réalité que les péripéties parlementaires et les tentatives d’obstruction de nos opposants n’ont pas réussi ni à empêcher ni à altérer. Jamais, depuis 1981, une législature n'avait commencé avec un travail aussi dense et correspondant à ce qui avait été promis aux Français durant la campagne électorale. Ces transformations en annoncent de nombreuses autres, dès la rentrée, qui vont permettre de poursuivre la mise en œuvre du programme du chef de l'Etat. Nous sommes là pour transformer notre pays et le mettre sur de bons rails. Quels que soient les sondages, nous ne changerons pas de cap.

La loi sur la moralisation a été considérée par beaucoup comme d'une portée limitée, notamment parce qu'elle ne s'applique pas aux fonctionnaires pour les conflits d'intérêt par exemple et que la réforme du marché du travail paraît encore assez nébuleuse dans son contenu. Alors, le pari central du quinquennat qui consiste à miser sur la réforme du marché du travail pour d'une part relancer la croissance puis convaincre les Allemands de la volonté de réforme française vous paraît-il suffire pour assurer un vrai changement, "l'entrée dans un nouveau monde" ou la révolution promises pendant la campagne pour reprendre la sémantique En Marche ?

Je m'inscris en faux sur le fait que les deux lois seraient d'ambition, d'ampleur ou d'objectif limités. La loi sur la restauration de la confiance permet des avancées très importantes : l’interdiction pour les parlementaires d’employer les membres de leur famille, le contrôle très strict des frais de mandat, l’interdiction des activités professionnelles qui risquent de générer des conflits d’intérêts ou la suppression de la réserve parlementaire, qui permettait aux parlementaires de distribuer des sommes très importantes, et parfois utiles, mais d’une manière discrétionnaire qui rendait cette pratique hautement contestable. Nos adversaires étaient très gênés pour s’opposer à ces mesures, car ils savent que les Français les approuvent. Ils ont cherché à élargir le champ de la loi pour en faire une sorte de fourre-tout. Par exemple, pour essayer de traiter de la question de la déontologie des fonctionnaires. Ce qui n’était pas du tout le sujet, notre propos étant de traiter de celui des élus. Mais au final, il y a eu très peu de votes contre.

Nous pouvons donc nous féliciter des avancées obtenues, même si d'autres mesure sont déjà annoncées pour compléter ce dispositif. La réforme institutionnelle, tout d’abord, qui va permettre notamment de réduire le nombre de parlementaires, de préciser le statut des élus et d’introduire une dose de proportionnelle. Par ailleurs, dès cette semaine, le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy a créé des groupes de travail pour faire évoluer le fonctionnement concret des travaux parlementaires. 

En ce qui concerne la loi sur le travail, il s'agit d'une loi d'habilitation qui autorise à prendre des ordonnances. On en connait l'architecture. Désormais, nous allons rentrer dans les détails et en principe les nouvelles dispositions entreront en vigueur à la fin du mois de septembre. Celles-ci sont ambitieuses, mais elles sont aussi équilibrées. En ce sens, elles reflètent parfaitement la philosophie du macronisme. D'un côté, elles libèrent la manière dont l'entreprise peut s'organiser en supprimant beaucoup des obstacles à la création d'emploi. Elles instaurent aussi un certain nombre de sécurités et de protections qui vont aller dans le sens des salariés et ouvrent la voie à une amélioration de leurs conditions de travail. 

Là aussi, les ordonnances sur le renforcement du dialogue social sont le premier étage d'une fusée qui en comportera plusieurs autres, à l'automne : l'assurance chômage universelle, qui va permettre de couvrir toutes les personnes qui travaillent, et pas seulement les salariés dans les entreprises ; un effort sans précédent en matière de formation professionnelle, pour qu'elle accompagne les salariés et leur permette de réussir les transitions parfois délicates qu’ils doivent affronter au cours de leur carrière professionnelle ; la suppression des charges salariales sur le chômage et la santé pour soutenir le pouvoir d’achat ; le droit à  l’erreur et des simplifications majeures dans la vie des entreprises. Avec un objectif, dont nous ne nous écarterons jamais : faire baisser le chômage d’au moins un quart au cours du quinquennat. 

Quelle définition du macronisme donneriez-vous maintenant qu'Emmanuel Macron est élu et en prises directe avec la réalité ?

Le macronisme, c’est d’abord une ambition : transformer notre pays et inverser le cycle du déclin dans lequel il est engagé depuis des années et qui fait qu’il a perdu beaucoup de son dynamisme, de son rayonnement et de sa puissance économique. Le second pilier du macronisme c’est la conviction que les transformations du pays ne peuvent réussir que si tout le monde, absolument tout le monde, peut espérer y trouver son compte. C’est la condition impérative pour que les sacrifices ou les renoncements auxquels nous devrons tous consentir pour remettre la France sur de bons rails soient acceptables et acceptés. Ces deux composantes du macronisme débouchent sur une troisième dimension, tout aussi essentielle : le dépassement des vieux clivages idéologiques. Par exemple sur le rôle de l’Etat. Nous sommes capables de plaider à la fois pour une libération des énergies et du potentiel productif dans les entreprises et défendre, en même temps, un Etat fort quand les intérêts de la France sont en jeu et bien sûr, pour garantir des protections efficaces aux Français les plus vulnérables. C’est ce qui a guidé le gouvernement, par exemple, dans l’entrée au capital, provisoire, des chantiers navals de Saint-Nazaire. Plus de marché et plus d’Etat, ce n’est pas incompatible. 

Après deux mois largement considérés comme réussis, notamment en termes d'image sur la scène internationale, le mois de juillet a été beaucoup plus chaotique sur le plan intérieur. Les choix budgétaires du gouvernement ont pu donner l'impression d'une forme d'impréparation et manquer de vision globale. Avec le recul n'aurait-il pas mieux valu assumer un collectif budgétaire et/ou emprunter pour combler le trou laissé par le gouvernement précédent puisque les taux sont très bas. Quitte à annoncer une vraie remise à plat de la fiscalité et des dépenses publiques françaises pour la suite du quinquennat ?

Nous avons en matière de finances publiques une feuille de route extrêmement claire. Il sera facile d'en suivre le déroulement et le déploiement dans le courant de l'automne avec une manière d’expliquer nos choix qui, je l’espère, tranchera avec les approches budgétaires qui ont prévalu pendant des années, à droite et à gauche. L'objectif est très ambitieux, mais c’est à ce prix que nous pourrons moderniser notre économie, garantir le pouvoir d’achat et restaurer l’emploi, sauver nos divers dispositifs de protection sociale et cesser de reporter sur les générations suivantes le prix de notre inaction ou de nos lâchetés, petites ou grandes. Sur cinq ans, nous voulons baisser la dette de cinq points de PIB, les dépenses publiques de trois points de PIB, les déficits publiques de deux points de PIB et les prélèvements obligatoires de un point de PIB. Pour vous faire une idée, un point de PIB équivaut à 23 milliards d'euros. Nos lecteurs penseront peut-être que c’est peu de chose, mais jamais une ambition n’avait jamais été portée aussi haut en matière budgétaire.

Nous avions un problème sur l’exécution du budget 2017, exercice qui ne nous appartient pas et que nous avons trouvé en cours de route. Je n’entonne pas le refrain de l’héritage, mais techniquement, nous avions le choix entre deux options : laisser filer le déficit en disant que les choses sérieuses commenceraient l’année prochaine ; ou bien tout de suite donner un coup d’arrêt à la dérive, en ramenant le déficit annoncé à 3 % du PIB, conformément à nos engagements européens, ce qui nous placerait tout de suite dans la perspective de la feuille de route que je viens d’évoquer. Nous avons naturellement choisi la seconde option, la seule qui soit raisonnable, la seule qui, au-delà des efforts demandés, rassure les Français sur la solidité de nos convictions et sur notre détermination. Mais trouver 4,5 milliards dans un budget déjà bien avancé, et en quelques jours, cela oblige de prendre des mesures courageuses, ou plus précisément d’appliquer des décisions, comme pour la réduction des aides personnalisées aux logement (APL), qui avaient été votées, mais dont la mise en œuvre avait été repoussée. 

Nous assumons ces choix. Mais pour l’avenir, nous voulons rompre avec cette approche très comptable, trop simpliste pour être vraiment efficace et juste. Il faut mettre au rebut le rabot. Le débat budgétaire de l'automne va nous permettre de rentrer dans une logique plus intelligente. Nous savons aujourd’hui que la France non seulement dépense trop pour ses politiques publiques, mais que ces dépenses n’atteignent qu’insuffisamment leurs objectifs. Pensons à la lutte contre le chômage, à l’éducation, à la santé, aux transports ! Il nous faut donc revoir méthodiquement et en profondeur l’ensemble de ces grandes politiques, dans une approche qui n’est pas seulement comptable, mais en se posant les bonnes questions : est-ce que l’argent dépensé est bien utilisé ; est-ce qu’il ne faut pas supprimer certaines actions qui coûtent trop cher par rapport aux résultats obtenus ; est-ce qu’il n’y a pas, au contraire, des actions nouvelles qui pourraient apporter un vrai plus et pour lesquelles il faut trouver de nouveaux financements ; est-ce qu’il  n’y a pas, enfin, des investissements à réaliser pour moderniser le secteur public, qui seront des dépenses dans un premier temps, mais permettront de réaliser des économies dans un second temps. Je ne dis pas que l’on ne s’est jamais posé ces questions. Mais une chose est certaine : nos enjeux de transformation de la sphère publique sont à ce point cruciaux que nous devons traiter ces questions avec une ambition redoublée. Toutes les politiques publiques doivent faire l’objet de cette revue. Même celles qui voient leur budget augmenter, comme la Défense. Nous l’inaugurerons à la rentrée avec deux politiques qui ont tout à gagner à cette nouvelle démarche pour gagner en efficacité et en équité : le logement et le travail.

Comment selon vous sortir de la spirale infernale que pourrait représenter une succession de mauvais sondages entraînant une forme d'impuissance politique celle-ci provoquant à son tour un creusement de l'impopularité du Président et du gouvernement ? Impopularité, impuissance politique, on retrouverait le cercle vicieux dans lequel s'est enlisé François Hollande...

Précisément, en ne tenant pas compte des sondages. Les Français ne nous pardonneraient pas de gouverner en fonction du vent sondagier. Ce qui compte, c'est l'adhésion aux transformations que nous allons engager. Il faudra du temps, du courage et de la pédagogie pour réussir cette entreprise. Il faudra aussi accepter d’être impopulaires aujourd’hui pour être populaires plus tard, soit exactement l’inverse des habitudes. Nous avons la chance de bénéficier de la combinaison d'institutions qui permettent de gouverner, d'une majorité forte et soudée, puisque la quasi-totalité des députés ont été des contributeurs puis les défenseurs du programme présidentiel d'Emmanuel Macron, et d’un Chef de l'Etat, qui est absolument déterminé à tenir le cap pour appliquer le contrat qu’il a proposé aux Français. 

Jean-Michel Clément, un député de La République en Marche souvent absent à l'Assemblée vient de déclarer qu'il ne voyait pas beaucoup d'intérêt à siéger auprès dans cette majorité pléthorique. Cette déclaration s'inscrit dans une série de bugs intervenus à l'Assemblée nationale, combien de temps peut durer la phase d'apprentissage de cette nouvelle majorité. Et que pense faire La République en Marche pour gagner un rythme de croisière ?

La remarque de Jean-Michel Clément n'engage que lui. C’est un cas, parfaitement respectable, sur 314 députés, pour la plupart nouvellement élus, qui sont heureux et fiers d’exercer la mission que leur ont confiée les Français. Quand le débat dans l’hémicycle porte sur le dixième amendement identique aux neuf qui l’ont précédé, à la seule fin, recherchée par nos opposants, de faire obstruction, c’est vrai qu’un vague sentiment de lassitude peut apparaître. Il m'arrive de le partager aussi. Quant aux prétendus bugs, de quoi parle-t-on ? Le fait qu'une nouvelle présidente de séance se trompe dans ses fiches, une rapporteuse dans le commentaire d’un amendement ? Qu'un ministre puisse en faire autant ? C'est ça un bug ? Non ! Qui peut croire que les députés de la République en Marche ont importé les incidents de séance et parfois le bazar dans l’hémicycle ? Tous les Français qui ont allumé leur poste au moins une fois dans leur vie pour regarder les débats à l'Assemblée savent que ce qui s’y passe n'est pas toujours à l'honneur des députés. Nous apprenons très vite les procédures parlementaires, qui ne sont pas très compliquées. Tous dans nos vies, nous avons fait des choses plus difficiles. Mais nous avons surtout vocation à les réformer, c’est tout l’esprit du travail auquel nous invite François de Rugy. Ceux qui nous moquent pour notre prétendu amateurisme en sont à leur deuxième, troisième, quatrième mandat. Mais je leur pose la question : qu’avez-vous fait de votre connaissance intime du règlement de l’Assemblée et de votre interminable expérience ? quelles bonnes lois avez-vous voté pour réduire la dette, lutter contre le chômage, les inégalités et l’exclusion, empêcher le système éducatif de dégringoler dans les classements internationaux, faire entrer la santé dans le XXIe siècle ?  Nous autres, nouveaux députés, avons sûrement beaucoup à apprendre, mais sûrement pas de ceux que ni leur bilan ni la pauvreté de leurs propositions n’autorisent à jouer les maîtres d’école.

Vous avez reproché à l'opposition parlementaire et notamment à La France insoumise de faire preuve d'une attitude d'obstruction systématique, comment pensez-vous que le gouvernement puisse reprendre la main en termes de communication face à ces adversaires déterminés ? Faudra-t-il selon vous qu'Emmanuel Macron se résolve à produire moins d'images mais à répondre plus aux journalistes ?

Je crois comprendre que c’est le souhait des journalistes, pas nécessairement celui des Français. Le Président a fait le choix de ne parler que lorsque c’est utile et de ne pas céder au poison des petites phrases et des fausses confidences, incompatibles avec la dignité de sa fonction. Ça ne veut pas dire qu'il est absent, je crois qu’aucun Français n’a le moindre doute là-dessus. Par ailleurs, le gouvernement et la majorité sont mobilisés pour expliquer la politique et je vais même vous faire une confidence : nous sommes bien décidés à le faire encore plus et mieux !  Sur la question de l'obstruction, les députés LR et ceux de la France Insoumise ont beaucoup agité les débats, c’est à peu près la seule chose qui les réunisse, mais au moment de voter, ils ont rendu les armes : une majorité de députés LR a voté la loi d’habilitation des ordonnances sur le dialogue social. Et la loi Confiance n’a recueilli qu’une poignée de votes contre. C’est pour nous l’essentiel : nous traçons notre route.

Une rentrée réussie, ça serait quoi ?

Réussir la rentrée, ce sera expliquer aux Français les politiques publiques qui vont transformer le pays en étant plus efficaces, plus justes et moins coûteuses. Et naturellement, de les y faire adhérer, progressivement. Je crois sincèrement qu’ils y sont prêts. Mais il est de notre responsabilité, gouvernement et majorité parlementaire, de les entraîner dans ce projet collectif. Il y va de l’avenir de notre pays, de sa place dans le monde et de l’héritage que vous voulons léguer à nos enfants. 

Pour conclure, de quoi êtes-vous le plus fier depuis l'élection présidentielle ? Et qu'est-ce qui vous a le plus agacé et qui aurait pu être évité ?

Ce qui me rend fier, c'est la qualité du travail parlementaire que nous avons réalisé dans un délai très court et dans une phase d’apprentissage, on nous l’a suffisamment dit ! Je suis franchement impressionné par la qualité et la diversité des talents de mes collègues députés. Je ne peux pas imaginer une minute que cette palette d’expériences ne soit pas un vrai plus pour la qualité du travail parlementaire qui nous attend. Des figures commencent à apparaître : un jeune vice-président de l’Assemblée nationale qui siège au perchoir et dirige nos débats avec maestria ce qui lui vaut d’être applaudi sur tous les bancs. D’autres vont monter en puissance. Sous l’impulsion de notre président, Richard Ferrand, qui met avec générosité son expérience politique et parlementaire au service de notre groupe, celui-ci est en train de gagner en cohérence, en efficacité et, cela compte aussi, en amitié. 

Peu de choses m’agacent. Une, peut-être : une gestion du timing parfois erratique et précipité. Mais pour avancer dans la transformation de la France, il faut parfois accepter de hâter l’allure !

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