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Non, s'auto-encourager n'est pas ridicule mais très recommandé, et voici pourquoi
©Flickr/Vermin Inc

Bonnes feuilles

Une clé du bonheur consiste à remplacer cette relation néfaste par une autre, inspirée de celle que nous pratiquons avec nos amis. Pierre Portevin a identifié les qualités au coeur de l'amitié. Il nous invite à les cultiver envers nous-même, avec indulgence et bienveillance, mais sans complaisance. S'accepter et s'apprécier tel que l'on est, dans sa vulnérabilité, s'autoriser l'erreur, le doute, l'imperfection... Extrait de "Mon meilleur ami...c'est moi" de Pierre Portevin, aux Editions Eyrolles (2/2)

Pierre Portevin

Pierre Portevin

Pierre Portevin est life-coach et praticien en développement personnel.

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De nombreuses recherches confirment le fait que, pour faire évoluer notre vie, la compréhension ne suffit pas. C’est l’action qui amène les résultats. Elle peut se limiter à une réflexion personnelle, à une méditation, à une promenade, un tout petit pas... Elle doit cependant être différente de ce que nous faisions avant, et orientée vers ce que nous souhaitons. À défaut, nous resterons sur place, avec nos espoirs de changement (l’étymologie latine du mot « espoir » est le verbe esperare qui signifie... « attendre »). Comme me le disait un coach, la différence entre « faire » et « ne pas faire », c’est faire !

Je vous propose de regarder comment ça se passe pour vous, là, tout de suite. Dans quelle mesure avez-vous clarifié vos valeurs et vos intentions de vie ? Sentez-vous à l’aise : si vous saviez le nombre de bouquins de développement personnel que j’ai lus sans faire les exercices proposés!

Avez-vous continué votre lecture sans rien faire ? Si c’est le cas, dans quelle mesure ce type de comportement est-il habituel dans votre vie ? Quelles sont les pensées associées à ce comportement? Que vous dites-vous? Ce n’est pas important. C’est nul. Je sais ce qui m’importe. Qu’est-ce que ça a à voir avec le sujet? Pas envie maintenant. Je le ferai plus tard, je suis fatigué. Mais je suis nul de ne pas le faire! Ça ne marchera pas avec moi. À quoi bon... Je ne changerai jamais...

Comment vous traitez-vous? Ne vous jugez pas, mais prenez le temps de vous écouter avec bienveillance et lucidité. Acceptez votre réalité d’aujourd’hui. Rappelez-vous de ne pas vous montrer critique avec votre critique intérieur. Après avoir accueilli ce qui se passe comme le ferait votre meilleur ami, demandez-vous dans quelle mesure ce comportement et ces pensées vous conviennent et s’ils vous orientent vers la vie que vous souhaitez. Que pourrait-il être utile de faire autrement dès maintenant?

Avez-vous commencé vos réflexions, mais pas terminé ? Ou avez-vous décidé de les faire plus tard? C’est un premier pas. Souvenez-vous qu’en définissant dès maintenant le moment précis où vous les ferez, vous augmentez considérablement les probabilités que vous les fassiez.

Pensez à vous encourager

Si vous avez pris la moindre initiative, et quel que soit le degré d’avancement, prenez un moment pour célébrer votre démarche. Chaque pas compte, aussi petit soit-il. Félicitez-vous, ça vous encouragera à continuer. En adoptant de nouveaux comportements, vous créez de nouveaux schémas de connexions entre neurones. À travers sa loi , Hebb a montré que la répétition d’une activité favorise le développement des synapses (les connexions entre neurones) nécessaires à cette activité. Notre structure neuronale, la plastique de notre cerveau, change. Ainsi, les probabilités que nous reproduisions cette action augmentent car ce réseau se renforce et, de ce fait, moins d’efforts seront nécessaires pour les prochaines actions similaires. C’est ainsi que se créent les habitudes. De plus, le cumul de ces petites actions quotidiennes provoquera avec le temps des changements beaucoup plus importants qu’il n’y paraît. Nous en reparlerons plus loin.

Alors, que pourriez-vous vous offrir comme récompense, comme petit moment de plaisir? Un véritable ami vous féliciterait. Entraînez-vous à le faire vous-même. Vous hésitez ? Vous pensez que c’est ridicule ? Détrompez-vous et rappelez-vous ce que la psychologie du sport nous enseigne quant à l’impact des discours intérieurs sur nos capacités à performer. Alors allez-y : « Yesssss! Tu l’as fait! Tu n’as pas fini et c’est encore imparfait, mais tu t’y es mis et tu peux en être fier! » Tous ces petits gestes de soutien, toutes ces marques d’encouragement vous seront beaucoup plus bénéfiques que vous ne l’imaginez. Veillez à vous parler en « tu » (tu as réussi!) plutôt qu’en « je ». La recherche nous montre que ça donne de meilleurs résultats.

Soyez droit et honnête avec vous-même

«  Un ami est droit et honnête.  » La quatrième qualité citée par les répondants à notre enquête sur l’amitié représente une fantastique opportunité de progression pour notre relation à nous-même et un puissant levier pour améliorer la qualité de notre vie. Être droit et honnête envers soi, c’est se montrer intègre, fidèle à soi, et cela nous met au défi car c’est inconfortable : ce que nous allons voir ne nous fera sans doute pas plaisir au premier abord. Comme l’a écrit Johan, dans ses commentaires à l’enquête : « Un vrai ami ne se gêne pas pour nous ramener les pieds sur terre. » Nous avons besoin de courage et de bienveillance pour regarder sans culpabiliser toutes nos auto-trahisons quotidiennes, tous les moments où nous nous oublions et où nous nous laissons dériver, tomber; toutes les circonstances où nous nous mentons, nous nous renions ou nous abandonnons au profit des autres. Pour ne pas ressentir de malaise face à nos nombreuses auto-infidélités, rappelons-nous que nous ne sommes que des êtres humains comme les autres, par nature, imparfaits; et que c’est très bien comme ça, dès lors que nous veillons aussi à nous améliorer en la matière.

Extrait de "Mon meilleur ami...c'est moi" de Pierre Portevin, aux Editions Eyrolles

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