"Les garçons de l'été" : histoire très sombre, mais narration guillerette, bourrée d'humour <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Les garçons de l'été" :  histoire très sombre, mais narration guillerette, bourrée d'humour
©

Atlanti-culture

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire Noulens est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam.

Voir la bio »
LIVRE
"Les garçons de l'été"
de Rebecca Lighieri
Ed. P.O.L.
RECOMMANDATION : EXCELLENT
THEME
Deux frères de la bonne bourgeoisie biarrote, grands amateurs de surf, partent un temps à la Réunion pour affronter les meilleures vagues.
Et il y a l'accident, entraînant le rapatriement des susdits frères. 
Et à partir de là, s'enchaînent les catastrophes jusqu'à une sorte d'anéantissement total de cette famille, pourtant bien sous tous rapports.
Mais toute cette noirceur est sauvée par la narration guillerette, bourrée d'humour et Dieu sait s'il en faut...
POINTS FORTS
Ce sont les différents membres de la famille qui s'expriment à tour de rôle. D'abord le fils aîné, qui fait froid dans le dos. Ensuite la mère, raide dingue de ses 2 fils, demi-dieux descendus spécialement de l'Olympe pour lui faire la grâce de demeurer chez elle. Cette mamma juive en oublierait qu'elle a tout de même une petite fille, bizarroïde d'ailleurs, qui peint très bien mais on ne comprend pas trop quoi. Le deuxième fils, lui, a une seule philosophie : prendre le bonheur que l'on vous donne sans se poser de question  Normal, le jeune homme. Enfin le père, pharmacien, bien propre sur lui, limite falot, dont les révélations nous font tomber de l'armoire !
Les expressions de grand-mère, extrêmement imagées et l'humour omniprésent qui nos font sourire ou rire dans des situations dramatiques.
POINT FAIBLE
La fin, narrée par la petit fille, où nous partons dans une histoire de fantôme, téléphonée, qui dure trop longtemps et qui alourdit l'ensemble du roman.
EN DEUX MOTS
C'est un livre dans lequel on saute à pieds joints parce que l'on rit dès la première page. Et cet humour échevelé nous permet de tenir jusqu'au bout.
Le style est enlevé, très vif, l'écriture est légère, avec des expressions comme à la maison, bien senties. La mère d'ailleurs, n'en rate pas une. 
Et pour les amoureux du surf et de la côte basque, c'est un régal. On se voit aller prendre un glace chez Dodin et déambuler vers la côte des basques avec bonheur. Sans compter les belles descriptions de la Réunion.
UN EXTRAIT
La mère de famille a de temps à autre un humour corrosif et vous assassine quelqu'un en 2 lignes; exemple, page 17  :
"Maud étant une folle authentique doublée d'une nymphomane qui s'ignorait";  Et chlac, rhabillée pour l'hiver, la belle Maud, assez sympathique par ailleurs.
L'AUTEUR
Rebecca Lighieri a publié, en 2013, toujours chez POL, un ouvrage intitulé "Husbands".
Sinon, elle a publié d'autres ouvrages sous son vrai nom : Emmanuelle Bayamack-Tam.  Mais, elle le dit elle-même, lorsqu'elle signe Lighieri, elle change de registre, il y aura un meurtre. Sous son vrai nom, c'est plus classique, plus poétique. Mais elle a une façon bien à elle d'étudier les ressorts de l'âme humaine, surtout sa face noire, à la façon d'une entomologiste, très efficace.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !