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Victoire de Macron, quatrième énarque à l’Elysée !
©Thomas SAMSON / AFP

Jusqu'ici tout va bien

C’est, dans tous les cas, le triomphe d’un paradoxe français: c’est encore un énarque qui gagne l’élection, malgré le « dégagisme » ambiant et la crise profonde des élites. Sur le fond, avec environ 63% des voix, Emmanuel Macron n’a aucune raison de bouder sa victoire, même si celle est déjà chargée de menaces. Mais… à chaque jour suffit sa peine. Pour l’instant, il peut savourer.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Macron et l’ambiguïté des Français face à l’énarque

Que n’avons-nous entendu depuis plusieurs années sur l’énarchie en France? Et… de façon énigmatique, l’énarchie s’est renouvelée, et c’est encore l’un de ses membres qui remporte l’Elysée. Et pas n’importe lequel: un inspecteur général des Finances, membre du même corps que Giscard ou Juppé. Beaucoup ironisent régulièrement sur le prétendu manque d’imagination de cette élite solidement cramponnée à Bercy. Malgré tout, parmi 11 candidats, c’est l’inspecteur des Finances que les Français ont choisi.

Le difficile renouvellement des élites

Ce choix est en lui-même symbolique de la difficulté qui attend Emmanuel Macron.

D’un côté, les Français veulent du changement. Ils sentent bien que le système est à bout de souffle. Ils ont besoin que ça change, avec le pressentiment obscur, « dégagiste », que le problème majeur de ce changement tient à leurs élites.

D’un autre côté, le changement les angoisse, et ils conservent une sorte de préférence systémique pour le « mérite républicain » dont Emmanuel Macron constitue l’une des illustrations. Face au risque de changer, de chambouler, l’électeur se réfugie in fine dans l’admiration naturelle qu’il conserve pour l’excellence aristocratique: la beauté du phrasé, le maintien altier, les raisonnements construits et charpentés, le brillant…

La belle performance de Macron

Sur le fond, on saluera donc la performance d’Emmanuel Macron, qui, sans avoir jamais été lu et à moins de 4 ans, après une année de campagne électorale (ou presque) est parvenu à convaincre l’opinion du bien-fondé de sa candidature. Là encore, au-delà du traditionnel french-bashing, on peut constater que la France n’est pas le pays sclérosé qu’on croit.

Chapeau à l’artiste, en tout cas, qui est a mis un nombre suffisant de Français dans sa poche pour devenir Président de la République.

Les incertitudes vont commencer

On sait depuis plusieurs semaines que l’arrivée à l’Élysée n’est pas un achèvement, mais le début d’un parcours particulièrement compliqué. Les observateurs analyseront méticuleusement le nombre de voix recueillies par le nouveau Président, avec une forte abstention.

En 2012, François Hollande, avait recueilli 18 millions de voix. En 2007, Nicolas Sarkozy avait frisé les 19 millions de voix. En 2002, seul cas d’un second tour avec le Front National, Jacques Chirac en avait recueilli plus de 25 millions, mais il n’avait pas atteint les 16 millions en 1995, avec, il est vrai, 7 millions d’inscrits en moins.

Pour porter des réformes de structure, Macron aura besoin d’être plus proche du score de Chirac en 2002, que de celui de 1995.

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