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La perspective d’un duel Mélenchon-Le Pen fait déjà la fortune des déménageurs, des banques étrangères et de l’immobilier portugais
©CGPME

Atlantico Business

Alors que l’arrivée de Jean-Luc Mélenchon dans les gagnants possibles de la présidentielle fait monter la pression sur les taux d’intérêt, elle agite aussi tous les candidats à l’expatriation.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Alors que l’arrivée de François Mitterrand en 1981, à la tête d’une coalition d’union de la gauche avec un programme de nationalisations sans précédent avait provoqué l’évasion de 20 à 30 milliards de francs et surtout gonflé les contingents de contribuables partis s’installer en Belgique ou en Suisse, la perspective de voir aujourd’hui un duel Mélenchon/Le Pen au deuxième tour de la présidentielle engendre une inquiétude de plus en plus grande chez beaucoup de français et pas seulement parmi les plus riches. Les grandes entreprises, bien qu’elles s’en défendent, ont toutes écrit des scénarios au cas d’une hypothèse de deux candidats anti-système qui viendraient à s’affronter le 7 mai.  Les dirigeants de ces grandes entreprises n’ont rien fait d’autre que leur métier. Imaginer quoi faire en cas d’élection d’un président anti-système capitaliste, anti-économie de marché. Les grandes entreprises ne font pas dans le catastrophisme, elles font leur métier qui est de protéger leur avenir, celui de leurs salariés et de leurs actionnaires. Comment vivre demain dans un univers où le président, qu’il soit d’extrême gauche ou d’extrême droite, s’est fait élire sur un programme de sortie de l’euro, de sortie de l’Europe et même de sortie du système d’économie de marché. Sans parler de capitalisme. 
Ce qui est vrai pour les grandes entreprises l’est aussi pour la majorité de l’opinion, des riches comme des plus pauvres. Chacun pense à défendre ses intérêts. Son job, son épargne, sa maison, sa famille, sa retraite. Avec Marine Le Pen, personne n’est sûr de rien et surtout pas de la continuité européenne puisqu’elle a affirmé à plusieurs reprises que l’essentiel de nos maux provenait de notre appartenance à l’Union européenne et à l’euro. Or, pour la majorité des français, la sortie de l’euro n’annonce que des orages, y compris chez les électeurs de Marine Le Pen. Par ailleurs, il faudra bien payer les dépenses publiques prévues par le Front national. Et comment faire sinon en empruntant, mais à qui ? Ou alors en augmentant les impôts. 
Le programme de Jean-Luc Mélenchon est encore plus violent. D’un côté, il projette un plan de relance de 175 milliards d‘euros qui serait financé par un retour à la croissance, mais il sera obligé d’emprunter pour les avancer. Comment emprunter et à qui emprunter quand on a déjà annoncé qu’on ne rembourserait pas les anciennes dettes ? De l’autre côté, il compte sur une fiscalité radicale et confiscatoire dès que les revenus atteignent les 360 000 euros. Autant dire que les revenus supérieurs à 360 000 euros disparaitront du marché. 
Le programme de Mélenchon ne peut pas marcher. Même pas en rêve. 
Cette combinaison des deux risques, Le Pen et Mélenchon, a déjà provoqué un afflux de demandes d’informations de tous ceux qui voudront et qui pourront s’expatrier. 
Alors, il ne s’agit plus des très riches qui sont déjà partis en Belgique, en Suisse ou en Grande-Bretagne depuis de nombreuses années, mais il s’agit de toute cette frange de la population française appartenant à la classe moyenne aisée qui vit avec un revenu entre 50 000 euros et 100 000 euros. D’abord, beaucoup de couples de retraités, et ensuite beaucoup de professions libérales qui peuvent parfaitement exercer leur activité dans un autre pays de l’Union européenne, des cadres qui peuvent travailler en nomades grâce à internet, ou encore pas mal de chefs d’entreprise encore jeunes qui, forts de leur expertise, peuvent monter une captivité ailleurs. Sans parler des jeunes sans formation et des chômeurs en fin de droit, sans parler des jeunes diplômés, dont le nombre de candidats au départ ne cesse d’augmenter. 
Ce qui est intéressant, c’est qu’on peut mesurer cette tendance dans les banques, qui sont aujourd’hui plus sollicitées pour apporter des informations sur l’expatriation. Toutes les banques françaises sont parfaitement équipées de filiales étrangères ou de correspondants capables de répondre aux demandes. On mesure l’appétit d’informations par l’accroissement des demandes de devis dans les grandes entreprises de déménagement. Enfin, on constate aussi une reprise des demandes d’informations sur l’immobilier au Portugal et au Maroc. Deux pays particulièrement prisés, compte tenus de leurs systèmes fiscaux pour attirer les membres de l’Union européenne. Sans parler du soleil .
Mais le Portugal et le Maroc ne sont pas les seules destinations des français qui s’inquiètent. Le Canada, l‘Australie et la Nouvelle Zélande n’ont jamais reçu autant de candidatures françaises à l’immigration que depuis quelques mois.  

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