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Une éclaircie dans la crise : 
un atout pour ramener la confiance 
et avec elle la croissance
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EDITORIAL

La BCE a prêté 529,53 milliards d’euros à 800 banques sur 3 ans. Un montant record qui rassure les marchés d’actions, au plus haut depuis l’été dernier.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La grande crise qui accable l’Europe est-elle parvenue à un tournant ? Le climat s’est soudain éclairci au sein du Conseil européen réuni une fois de plus à Bruxelles. Et c’est l’action de la Banque centrale européenne qui est à l’origine du changement. Elle vient de tirer une deuxième salve après celle de décembre dernier en noyant l’incendie rampant de la dette sous une nouvelle avalanche de liquidités. En moins de trois mois elle a déversé sur les banques plus de mille milliards d’euros qu’elle ne pouvait prêter aux États en raison de ses statuts. Et elle laisse entendre qu’elle poursuivrait sur cette voie si le besoin s’en faisait sentir. La masse est suffisamment énorme pour que les tensions sur le crédit commencent à s’éloigner. C’est surtout vrai pour les pays les plus fragiles comme l’Espagne ou l’Italie, où le taux à dix ans est tombé de 7 à moins de 5% en quelques jours.

L’irrigation des circuits financiers reprend ainsi rapidement sous l’effet de ce dopant miracle. Les marchés d’actions sont au plus haut depuis l’été dernier. Au passage, les vendeurs à découvert, ceux qui prévoyaient l’écroulement de l’Europe à brève échéance, ont été pris à contrepied et ont enregistré de lourdes pertes, tandis que l’on assistait à la résurrection de certaines banques comme la Société Générale après leur descente aux enfers.

Certes, tout n’est pas réglé pour autant. Le danger grec est circonscrit pour l’instant avec un coût de 150 milliards qui n’est sans doute pas un solde de tout compte. La hausse du pétrole continue de brouiller certaines cartes, mais ce n’est plus une affaire européenne, mais bien le fruit de tensions géopolitiques au Moyen Orient.

Il reste que Mario Draghi est pour l’instant l’architecte du redressement. Le patron de la BCE a compris mieux que personne que les peuples du vieux continent n’étaient pas prêts à accepter un régime d’austérité absolue alors que les pays émergents poursuivent une croissance qui leur fait envie. L’Espagne a déjà fait savoir qu’elle ne pourrait réduire sa dette à 4,4% de son produit intérieur brut cette année contre 8,5% l’an dernier. La discrétion dont font preuve les programmes des candidats à l’élection présidentielle en France est éclairante à ce sujet.

Il faut donc gagner du temps. L’argent est là. Cela doit commencer à rassurer. Car les échéances de remboursement des dettes sont quasiment garanties pour trois ans. Aux entreprises d’agir désormais, puisqu’une grande partie des obstacles sont levés et que le crédit redevient accessible. Les grands groupes avaient pris la précaution de constituer des réserves. Ils profitent du nouveau climat pour accumuler des capitaux supplémentaires : 46 milliards d’euros ont été ainsi levés depuis le début de l’année, soit deux fois plus qu’en 2011. Aux gouvernements de compléter le mouvement en élaborant des programmes d’investissement qui permettent de relancer l’activité, notamment au niveau des infrastructures et des réalisations destinées à favoriser la coopération communautaire.

Progressivement, la croissance réapparaîtra avec le retour de la confiance.

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