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Karim Rissouli contre Jean-François Mancel : beaucoup de bruit pour quelques poils de barbe !
©Reuters

Une pilosité qui fâche

C’est un combat sanglant qui commence. Peut-être même qu’il y aura des émeutes en banlieue ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le premier – Karim Rissouli – journaliste à la télévision, porte une gentille petite barbe. Le second – Jean-François Mancel – est député des Républicains, soutien de Fillon et affiche un visage totalement glabre. Jean-François a dit de Karim : "c’est qui ce barbu ?". Karim a dit de Jean-François : "c’est qui ce raciste, cet islamophobe ?". L’affaire aurait pu se régler à l’ancienne, dans une confrontation virile entre hommes, Jean-François essayant d‘arracher quelques poils de la barbe de Karim.

Mais non. On est très vite passé d’une petite bisbille sans importance à une guerre sans merci avec armes de destruction massive. Ces dernières étant représentées par Twitter et les réseaux sociaux. Et là, le Jean-François s’est fait massacré, étrillé, et couvrir de boue. Oui, son tweet "c’est qui ce barbu ?" était nauséabond (un mot clé du débat intellectuel français) ! Oui, son tweet sentait la France rance, moisie, raciste, xénophobe ! Oui, son tweet était islamophobe !

Et sur Twitter et les réseaux sociaux, plusieurs personnes supposées représentatives de la société civile et pensante ont hurlé leur dégoût. Tout en semant – une petite vacherie est toujours bienvenue – François Fillon de désavouer le Jean-François. Pauvre Fillon : il a déjà tant à faire avec son costard et ses montres.

Nous sommes toutefois lucides. Le "c’est qui ce barbu ?" de Jean-François Mancel n’était évidemment pas tout à fait innocent. Et nous ne sommes pas naïfs au point de penser que le prénom Karim était pour rien dans la déclaration du député. Mais que de bruit pour une gaminerie imbécile…Que de bruit pour une dispute de gosses dans un bac à sable… En parlant de Jean-François, Karim aurait mieux fait de dire : "c’est qui ce demeuré ?" au lieu d’appeler au secours tout l’Olympe de l’antiracisme. Et Jean-François aurait mieux fait, parlant de Karim de dire : "c’est qui cet imbécile ?" plutôt que de s’attaquer à sa pilosité.

Au lieu de ça, on a eu les aboiements d’une meute déchaînée et décidée à flétrir le député de l’Oise. Criez, criez, il en restera quelque chose ! Hurlez, hurlez, et plus le cri paraîtra odieux ! Pleurez, pleurez, et plus votre souffrance sera convaincante ! Et c’est ainsi qu’on réduira au silence tous ceux qui osent se poser des questions sur l’islam.

Il y a en France des barbus. C’est vrai. Et qui ont une barbe dans la tête. Ils pourrissent nos banlieues. Empoisonnent les mosquées. Et pour former la jeunesse, l’incitent à voyager en Irak et en Syrie. C’est qui ces barbus ? On se gardera bien de les confondre avec Karim.

C’est pourquoi nous attendons avec impatience un tweet de lui indiquant qu’il n’a rien à voir avec ces barbus. Il y aurait à souhaiter – la guerre faisant rage – un retour à la paix civile. Et des relations enfin apaisées entre les deux duellistes. Comme l’offense vient de Jean-François, c’est à lui de faire un geste. Pourquoi ne se laisserait-il pas pousser la barbe ? Juste une petite. Comme celle de Karim. 

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