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Erdogan encourage les Turcs à faire des bébés pour être l'avenir de l'Europe... mais l'Europe, elle, que veut-elle ?
©Reuters

Vision prophétique ?

Le numéro un turc est remonté à bloc. Et il n’a que faire des couinements des dirigeants européens.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il est beaucoup question des Turcs ces derniers temps en Europe. Des ministres turcs ont pris l’avion pour faire campagne auprès de leurs compatriotes vivant sur notre continent. Objectif : assurer la victoire du "oui" au référendum qui ferait d’Erdogan (en cas de succès) un nouveau sultan.

La manœuvre a paru un peu grossière. Et des pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas ont refoulé ces ministres. Ce qui leur a valu d’être traités de "nazis" par le président truc, adepte fidèle de la nuance. Nous, on n’est pas comme ça…En effet la France, voulant se distinguer des méchants Allemands et des affreux Hollandais, a autorisé la tenue à Metz d’un meeting avec le ministre turc qui s’était fait refouler. Grâce à quoi, nous n’avons pas été traités de "nazis". Merci François Hollande !

Erdogan ne s’est pas arrêté là. S’adressant aux immigrés turcs, il leur a dit : "Vous êtes l’avenir de l’Europe !". Et il leur a indiqué la marche à suivre pour qu’advienne cet avenir radieux. "Allez vivre dans les meilleurs quartiers. Achetez les meilleures voitures. Vivez dans les plus belles maisons". Puis cette suggestion capitale et précieuse entre toutes : "Faites non pas trois, mais cinq enfants".

Les Turcs vivant chez nous sont, de notoriété publique, plutôt pauvres et démunis. Donc la partie du programme préconisé par Erdogan (belles maisons, beaux quartiers, belles voitures) paraît un peu complexe à réaliser. En revanche, cinq enfants – et plus pour les plus dévoués –  c’est à la portée de tout bon Turc. Ainsi, plus nombreux seront ceux qui combattront les "nazis" européens.

Nous ne voulons pas fâcher ici le président turc dont nous savons combien il est irascible. Sa déclaration, proclamons le bien fort, est tolérante et pacifique. Un rameau d’olivier qui nous est tendu. Surtout si on la compare avec une célèbre autre sortie de M. Erdogan : "Les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques, les minarets nos baïonnettes, et les croyants nos soldats".

L’utérus, c’est quand même mieux que les baïonnettes non ? Maintenant, il ne nous reste plus qu’à nous laisser bercer par le joli conte de fées que nous raconte Erdogan. Européens et Ottomans se marièrent et ils eurent beaucoup de petits Turcs. 

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