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Mais pourquoi les Français font-ils beaucoup moins de sport que leurs voisins européens et quelles conséquences pour notre santé ?
©Reuters

Patates sur canapé

Selon des statistiques publiées par Eurostat, les Français sont 25% a avoir fait au moins deux heures trente de sport par semaine sur leur temps libre loin derrière les Finlandais à 55%. Un faible taux d'activité physique a un impact négatif sur la santé. Le sport peut aussi soulager des maladies chroniques.

Guillaume  Paris

Guillaume Paris

Guillaume Paris est médecin du sport à Paris.

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Atlantico : Quelles sont les conséquences d'un point de vue médical d'un faible niveau d'activité physique par semaine ? A quels risques s'exposent-t-on ? 

Guillaume Paris : Les français ont un faible niveau d'activité physique. Cela fait partie de notre mode de vie sédentarisé. L'inactivité physique a des conséquences sur la santé, c’est un facteur favorisant l'augmentation des maladies cardiovasculaires, du diabète et des pathologies oncologiques entre autre. Le faible niveau d'activité physique explique l'augmentation de ces maladies. Le sport et les activités physiques vont venir constituer une aide à la prévention primaire de ces pathologies. Les différentes sociétés de santé publique proposent des recommandations pour la prévention de ces maladies cardiovasculaires. Elles proposent  notamment une activité physique aérobie de trente minutes plusieurs fois par semaine. Elles recommandent également une activité de renforcement musculaire deux fois par semaines dans le cadre de préventions des maladies cardiovasculaires qui sont des pathologies importantes. 

Les maladies cardiovasculaires sont importantes à prendre en compte dans la mesure où elles ont des conséquences sur la vie des patients. Elles sont la source de la dépendance. Des individus qui vont faire un infarctus du myocarde auront des insuffisances cardiaques consécutives à cet infarctus. Elles risqueront de devenir beaucoup plus dépendantes des autres dans leur vie quotidienne. Les activités physiques jouent un rôle majeur parce qu'elles permettent de réduire ces risques de dépendance. Les individus qui font du sport seront en meilleur forme physique. L'activité physique va jouer de rôle de prévention à la fois primaire, secondaire et tertiaire des problèmes de santé. La bonne condition physique des personnes atteintes d'une maladie chronique est très importante parce qu'elles pourront voir les conséquences de ces maladies et des symptômes diminuer.  Leur autonomie et leur qualité de vie va s'en trouver augmentée. 

la vie sédentarisée constitue un facteur de risque entre autres mais avec la vie sédentaire que les gens mènent, les risques de maladies cardiovasculaires seront plus grands pour ceux qui ne font pas de sport que pour ceux qui font attention à leur forme. L'inactivité physique va avoir d'autres conséquences sur les pathologies rhumatologiques. Une inactivité physique va favoriser le développement de lombalgies et de douleurs articulaires.

Il y a des idées reçues par rapport aux conséquences liées aux excès des pratiques sportives. Les risques d'un exercice mal exécuté se trouvent au niveau musculaire, il peut provoquer des tendinites. Il n'y a en revanche aucun problème malgré des douleurs au dos par exemple. Beaucoup de personnes pensent qu'elles ne peuvent pas faire de sport avec des douleurs au dos mais c'est une idée reçue. C'est le manque d'activité physique justement qui va provoquer un déconditionnement de la forme physique du corps humain et va favoriser l'apparition des douleurs. 

Qu'est-ce que peuvent mettre en place les pouvoirs publics pour intégrer plus d'activités physiques pour les Français ?

Un décret a été adopté par le gouvernement il y a deux jours. Il permet aux médecins de pouvoir prescrire une activité physique aux patients souffrant de maladies chroniques. Dans ce cadre uniquement, les prescriptions d'activités physiques par les médecins sont permises. On n'est pas dans un dispositif conçu pour une prévention primaire. L'activité physique prescrite aux personnes déjà malades va permettre de prévenir les conséquences de leurs maladies et permettre de lutter contre l'inactivité physique. Elle va en outre, permettre d'éviter les pertes d'autonomie des patients. 

Mais cette mesure va être facilité le jour où il y aura des remboursements prévus des activités physiques prescrites dans ce cadre-là. La prescription est une première étape, mais le patient garde la charge de son inscription à l'activité. Le coût élevé de la participation à une activité en salle est un frein à l'heure actuelle à l'étendue des activités prescrites par voies médicales. Des campagnes de sensibilisation sont déjà faites en partie, mais elles doivent être accélérées. 

Dernière chose. Le sport à l'école. Que ce soit dans le primaire ou dans le secondaire, notre culture sportive à l'école doit être rediscutée. Dans certains pays, la pratique du sport est beaucoup plus importante. Les jeunes se voient inculquer cette culture de l'effort dès le plus jeune âge, ce que l'on n'a pas en France. 

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