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Mauvaise nouvelle sur le front des sondages : que paye vraiment François Fillon ?
©AFP

Distancé

Mauvaise nouvelle pour le soldat Fillon. Selon un sondage Kantar Sofrès - One Point du 26 février, réalisé pour RTL, Le Figaro et LCI, le candidat des Républicains est distancé par Emmanuel Macron à 25% et Marine Le Pen à 27%. Lui, chute à 20% des voix.

Guillaume Caline

Guillaume Caline

Guillaume Caline est directeur clientèle à Kantar TNS.

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Atlantico : Quels sont les principaux enseignements que l'on peut tirer de ce sondage pour le candidat Fillon ? 

Le moins qu'on puisse dire c'est que le résultat n'est pas rassurant pour François Fillon. La précédente enquête que l'on avait réalisée était au lendemain des révélations du Canard enchaîné sur le possible emploi fictif dont avait bénéficié sa femme. On mesurait déjà à ce moment-là un effacement des intentions de vote pour François Fillon par rapport au moment de sa désignation après sa victoire à la primaire de la droite. Dans notre enquête il perd donc deux points mais il est surtout distancé par Marine Le Pen à 27% et Emmanuel Macron à 25%. Les différents éléments qui peuvent inquiéter le candidat Fillon c'est d'abord qu'au premier tour il ne rassemble que 61% des électeurs de Nicolas Sarkozy lors du premier tour de 2012.

Le tiers restant se partageant équitablement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Au-delà des intentions de vote, ce que l'on mesure à travers le potentiel de vote, on voit que François Fillon chute de manière nette par rapport à il y a un mois. Il passe de 36% à 27%. Son potentiel de vote se situe dorénavant en dessous qu'Emmanuel Macron à 44%, Marine Le Pen à 36% et Benoît Hamon à 31%.

Fillon est donc distancé à la fois sur les intentions de vote avec un écart qui se creuse, mais aussi sur le potentiel de vote dans lequel il chute.

Aujourd'hui, qu'est ce qui pèse le plus sur le candidat de droite. Est-ce l'affaire Pénélope ou le fait que son programme ne soit plus vraiment clair ?

Les deux sont liés, d'une part l'affaire Pénélope a abimé l'image de François Fillon et son potentiel électoral et a surtout focalisé la campagne de Fillon sur cette affaire au détriment de son programme dont on parle beaucoup moins. Forcément dans ces conditions il est plus difficile pour lui de s'appuyer dessus.

Les deux choses jouent vraiment de concert. Mais effectivement l'affaire Pénélope empêche certainement d'une certaine manière le candidat de rallier des nouveaux soutiens en dehors de sa famille politique. Ensuite au sein même de sa famille politique, même si il y a un front commun, l'absence de programme clair ne joue pas en sa faveur en termes de ralliement.

Qu'est ce qui pourrait permettre à François Fillon de rallier de nouveau les électeurs pour inverser la tendance ? 

Ce qu'on voit, le problème c'est qu'il ne rassemble que 60% des électeurs de Nicolas Sarkozy. Même au sein des Républicains on a une part importante de ces sympathisants qui ne déclarent pas une intention de vote pour François Fillon. Sa première mission sera alors d'essayer de rassembler vraiment sa famille politique en mobilisant autour de programmes d'idées qui sont le cœur de sa famille politique. Il faut qu'il se reconcentre autour de ces sujets.

Ce qu'on mesure depuis le début de la campagne c'est que la dynamique s'instaure autour d'un candidat qui arrive à se trouver au centre des débats et à créer un clivage autour de ses positions et propositions. Cela a même été la clé des réussites de Fillon et de Hamon pendant les primaires. Ce qui est à retenir c'est que malgré l'affaire Pénélope on voit qu'il n'est clairement pas éliminé de la course. 20% reste un socle important et il est encore loin du potentiel de ce qu'un candidat de droite peut faire lors du premier tour lorsqu'il n'est pas de la majorité sortante. Aujourd'hui Fillon doit arriver à être de nouveau au centre des débats grâce à son programme; il n'est pas trop tard pour amorcer une nouvelle dynamique et il reste beaucoup d'électeurs à convaincre, ceux dont le choix n'est pas arrêté et ceux qui n'ont pour l'instant pas l'intention d'aller voter.

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