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Équipe gouvernementale : que restera-t-il du fillonisme ?
©François NASCIMBENI / AFP

Ébauche de gouvernement à droite : que restera-t-il du fillonisme ?

Sur son site, Le Point a dévoilé Vendredi 24 février ce qui semble être une ébauche de gouvernement du parti Les Républicains. Plusieurs noms qui composeraient donc l'équipe de François Fillon et qui semblent éloignés de son courant libéral et conservateur.

Saïd Mahrane

Saïd Mahrane

Saïd Marhane est rédacteur en chef au journal hebdomadaire Le Point. Il couvre particulièrement l'actualité politique.

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Atlantico : Au regard de cette pré-ébauche de gouvernement, que restera-t-il du fillonisme ? (François Baroin ne représente pas tout à fait la ligne de François Fillon et NKM a soutenu Alain Jupé au second tour de la primaire de droite.)

Saïd Mahrane : Il faudrait d'abord définir le fillonisme. Celui-ci n'est pas une idéologie, nous en sommes en réalité sortis depuis longtemps, mais davantage une méthode avec une déclinaison filiale. Est filloniste, dans le langage commun, un élu proche de Francois Fillon, un fidèle ou un rallié, et non forcément celui qui croit dans une certaine idée de la France portée par le candidat. Le sarkozysme était un style, un pragmatisme; le fillonisme, je l'ai dit, est une méthode, qui se veut courageuse, une manière de réformer l'économie et une certaine conception du dialogue social. Le fillonisme se veut le pendant positif et salvateur des lâchetés trentenaires. Si, comme d'aucuns le supputent, Francois Baroin devient le Premier ministre de Francois Fillon, il le devra à sa popularité, à l'appui des sarkozystes, à son incarnation (jeune, discret, modéré...) Autant d'éléments qui nous éloignent des considérations idéologiques. 

On a beaucoup analysé le Fillonsisme comme une synthèse entre le conservatisme pour les questions de société et le libéralisme sur les questions économiques.  Quel(s) risque(s) François Fillon prend-il à adapter son positionnement à travers son équipe gouvernemental au contexte politique ?

François Fillon s'inscrit personnellement dans un courant libéral et conservateur, dont on peine d'ailleurs à voir la généalogie. Il a longtemps évoqué Thatcher, il ne le fait plus. C'est un peu court. Je note d'ailleurs que son conservatisme est moins éloquent que son libéralisme. Chez lui, comme chez l'ensemble des leaders de la droite -à quelques exceptions- la liberté l'emporte sur la conservation. Il est de ceux, en bon marxien -sans la lutte des classes-, qui considèrent que l'économie est la clé du problème français. Le salut par la prospérité et le travail. On peut le penser. Reste qu'il n'échappe pas à la mathématique politique, propre à notre pays, qui veut qu'un candidat est contraint, s'il veut l'emporter, de s'ouvrir à d'autres tendances. Nous avons un mode de scrutin à deux tours. Contrairement à la tradition germanique ou scandinave, le rassemblement n'est pas suivi de compromis politiques dans l'objectif de créer une grande coalition, mais de promesses de circonscriptions où de postes ministériels. Mais à la fin, et on le doit à nos institutions, c'est le président de la République qui  indique la voie, donne le tempo. Par leurs ralliements, et à terme, Baroin, NKM ou Pecresse ne sont pas en mesure de dénaturer le programme de Fillon plébiscité lors de la primaire. Or il existe bien des divergences. 

Pourquoi le fait-il ? 

Dans le contexte de l'affaire qui le préoccupe, il est vital pour lui d'avoir le soutien de l'ensemble de sa famille politique, du moins des principaux élus. Cette histoire lui a permis de mettre un mouchoir sur ses rancœurs et de s'ouvrir à ceux qu'il a pu mépriser ou méprise encore, comme Nicolas Sarkozy ou même Jean-Francois Copé. Ces signes d'ouverture sont une assurance vie, tout comme le noyau dur des électeurs de la droite qui le soutien encore et ne souhaite qu'une chose, en dépit des affaires: la défaite de la gauche en 2017.

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