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Alléluia, un nouveau peuple est né : le peuple de l’écologie !
©Reuters

Heureux événement

Le divin enfant a été porté sur les fonts baptismaux par Julien Bayou, porte-parole d’EELV. Et les médias en délire ont accouru pour se pencher sur son berceau.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Du temps de nos ancêtres les Gaulois, il y avait chez nous une multitude de tribus. On les comptait par dizaines. Citons les plus notables d’entre elles : les Arvernes, les Allobroges, les Rutènes, les Sénons, les Vénètes, les Volques. Une fabuleuse diversité. Mais à l’époque on ne disait pas de ces tribus qu’elles étaient issus de la diversité… Vercingétorix parvint à les unir à Bibracte. Mais il y eu Alésia, morne plaine…

Puis, longtemps après, la Gaule devint la France. Et il y eu un peuple français. Puis, très, très longtemps après, on assista à la naissance du peuple de gauche, une novation idéologique qui régna sans partage sur nos terres. Tout récemment est arrivé, balbutiant encore, un nouveau bébé mis au monde par la droite, vilaine copieuse : le peuple de droite.

Mais ce n’était pas assez. Depuis 48h un nouveau peuple dispute au deux précédents une place au soleil : le peuple de l’écologie ! Il est tout nouveau, tout beau, potelé mais fragile à cause de la pollution qui tue tant et sans discernement. On connaît le nom du papa : Julien Bayou, porte-parole d'EELV. C’est lui qui a annoncé l'heureux événement après que son mouvement ait consulté ses sympathisants sur l’opportunité de s’unir aux autres forces de gauche.

Et ils ont dit oui à 89,10% ! "Un score énorme" s’est félicité l’heureux papa. Et il a ajouté : "c’est un signal très fort de la part du peuple de l’écologie" (sic). Aussitôt anthropologues et sociologues se sont intéressés à ce nouveau peuple pour en analyser les caractéristiques et les singularités. Ils ont noté que son identité était bien plus affirmée que celle des peuples de gauche et de droite.

D’après ces chercheurs le peuple de l’écologie se déplace principalement à vélo. Il a ses rituels. Il fait des offrandes à un dieu nommé Eole. Et il lui arrive certaines nuits de se tenir debout place de la République. Il mange bio et fréquemment végan. Il a un vocabulaire particulièrement riche qui tient en trois mots inlassablement répétés : durable, équitable, dégradable. Il aime les éléphants mais pas les voitures.

Tous les chercheurs s’accordent à dire que ce peuple est fondamentalement pacifique : il ne montre les dents que quand il entend parler de gaz de schiste. Curieux nous avons cherché à connaître le nombre d’individus, mâles, femelles, transgenres que comptait ce peuple. Pour le savoir nous nous sommes adressés à l’Ined (Institut national d’études démographiques). Là bas on nous a répondu sèchement : “nous ne faisons pas de statistiques ethniques”.

En désespoir de cause, nous nous sommes tournés vers le papa. Et Julien Bayou, adepte de la transparence la plus totale, nous a donné le nombre de ses enfants : 10.155 (les votants à la consultation des écologistes) ! Ces 10.155 font autant de bruits que s’ils étaient des millions. Le peuple de l’écologie est tout petit. Mais il doit être très méritant pour que les journaux en parlent autant… 

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