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"Aquarium", de David Vann : l'un des meilleurs écrivains d'aujourd'hui
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Bonnes feuilles

Serge Bressan pour Culture-Tops

Serge Bressan est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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LIVRE

Aquarium

de David Vann

Ed. Gallmeister

L'AUTEUR

Né le 19 octobre 1966 sur l’île Adak (Alaska), David Vann est un romancier américain. On l’a découvert en 2010 avec « Sukkwan Island » (prix Médicis étranger, traduit en dix-huit langues dans plus de cinquante pays). Dans les romans qui suivront (« Désolations », « Impurs », « Goat Moutain » et « Dernier jour sur terre »), il s’inspirera encore des histoires de sa famille. Pour « Aquarium »-  son sixième et récent roman, il s’en est échappé, tout en gardant le procédé littéraire avec la référence à la tragédie grecque et la confrontation de deux personnages. Et d’expliquer : « Je mets face à face deux personnages, qui s’aiment mais qui se font du mal parce qu’il y a un tabou à surmonter. Ils se débattent dans les règles qui régissent la famille, la société, dans un lieu unique, sur une courte période… »

David Vann a choisi de quitter les Etats-Unis et de s’installer en Nouvelle-Zélande quand le président George W. Bush a lancé une opération militaire au Moyen-Orient. Il vient également chaque automne en Angleterre pour enseigner la littérature.

THEME

Comme chaque jour après l’école, Caitlin- une gamine de 12 ans, s’arrête à l’aquarium à Seattle. Elle vit dans un appartement modeste avec sa mère. Ce jour-là, elle a le nez collé sur la vitre, les yeux fixés sur les poissons, elle raconte : « C’était un poisson si laid qu’il ne ressemblait en rien à un poisson. Une pierre de chair froide envahie de mousse, tachetée de vert et de blanc. D’abord, je ne l’avais pas vu, puis je pressais mon visage contre la vitre et tentai de m’approcher ». Vraiment moche, le poisson. Et puis, aux côtés de la gamine, un vieil homme qui va lui parler- « Personne ne m’adressait jamais la parole, ici », confie Caitlin… Le vieil homme promet à la petite fille de l’emmener un jour voir des espèces de poissons magnifiques au Mexique. Il lui dit aussi qu’il voudrait rencontrer sa mère... Alors, rien ne se passe comme Caitlin peut l’imaginer. Pour une raison toute simple : le vieil homme n’est pas, pour la mère, un inconnu. Il lui est lié bien plus qu’on ne l’imagine. Pour le meilleur et, surtout, pour le pire...

POINTS FORTS

-Avec « Aquarium », David Vann montre une nouvelle fois qu’il est un des maîtres dans l’art de raconter les relations familiales tordues.

-Le désamour, il sait l’écrire, le décrire, tout comme le pire qui alimente l’union des personnes.

-Tels des poissons en apnée, ses personnages, encore plus que jamais dans cet « Aquarium », flottent entre pardonner, n’oublier jamais. « Comment recolle-t-on les morceaux d'une famille ? Comment pardonne-t-on ? », s’interroge un personnage. Y trouvera-t-on une réponse ?

-Même quand il quitte les grands espaces, le romancier américain signe un texte aussi noir que suffocant.

-Dans ce roman en forme de conte, la peur est toujours là, tout comme cette haine indélébile à l’encontre d’une personne qui, dans le passé, nous a détruits. L’amour est-il alors plus fort que la haine ? Et le pardon, existe-t-il chez les poissons qui se cachent dans l’aquarium ?

POINTS FAIBLES

Puisqu’il faut bien trouver un point faible à « Aquarium », on pourra regretter la fin bien positive, comme si on était dans une banale comédie à la sauce Hollywood…

EN DEUX MOTS

         D’une prose aussi pure que cristalline, l’histoire d’une petite fille de 12 ans et d’un vieil homme. Dans cet « Aquarium » des relations humaines, tout y est : la violence, la rage, le désir d’amour, le pardon, la rédemption même. Et c’est ainsi que David Vann prouve, une fois encore, qu’il est un des meilleurs écrivains (et pas seulement, américains!) de l’époque.

UN EXTRAIT

Ou plutôt deux:

- « Tout est possible avec un parent. Les parents sont des dieux. Ils nous font et ils nous détruisent. Ils déforment le monde, le recréent à leur manière et c’est ce monde-là qu’on connait ensuite, pour toujours ».

- « Ne pas sentir l'aquarium autour de nous ne signifie pas qu'il n'existe pas, et même la solitude doit être contenue, d'une manière ou d'une autre… »

RECOMMANDATION

EXCELLENT

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