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Pourquoi le boom des start-up en France est entravé par toujours plus de complexité du droit du travail
©Reuters

Edito

Face à un univers du travail sclérosé par un empilement de règlements, de plus en plus de jeunes tentent leur chance en créant leur propre entreprise. Un engouement qui demeure cependant fragile.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Enfin une bonne nouvelle en cette fin d’année qui traduit un changement de fond dans le comportement des nouvelles générations. La France est en train de devenir le royaume des start-up, ces entreprises fruits de la créativité d’un certain génie français, qui poussent comme des champignons et commencent à essaimer dans le monde. Face à un univers du travail sclérosé par un empilement de règlements qui représentent une véritable forteresse à escalader, de plus en plus de jeunes tentent leur chance en créant leur propre entreprise, en développant une idée plus ou moins originale qui les conduit à sauter le pas du conformisme ambiant et à prendre des risques.

Les chiffres sont révélateurs de ce changement d’optique. Les capitaux investis dans de nouvelles pousses ont fait un bond de plus de soixante dix pour cent au cours des neuf premiers mois de  l’année par rapport à la période précédente. En trois ans, l’argent investi a triplé, de sorte que la France et en train de creuser l’écart avec l’Allemagne sur ce terrain et de grignoter le retard qu’elle avait pris sur la place de Londres, toujours locomotive dans ce domaine, mais qui pourrait bien se trouver pénalisée par le Brexit dans  les prochains mois.

Pour l’instant, l’engouement manifesté en faveur des start-up demeure fragile. Certaines créations se montrent vulnérables face à la puissance des groupes solidement établis. Certains entrepreneurs sont tentés de revendre trop vite leur affaire sans leur faire atteindre une certaine maturité, alors que les  candidats au rachat ne manquent pas. De plus, l’existence de l’impôt de solidarité sur la fortune exerce un effet toxique, en incitant certains fondateurs à se séparer de leur start-up vendue à bon prix et à partir pour l’étranger exploiter d’autres brevets à l’abri  du fisc.

Une fois de plus, on constate que le foisonnement bénéfique d’un vivier de concepteurs "nouvelle  vague" se heurte à la lourdeur de notre système bureaucratique. Ce dernier ne cesse d’empiler les dispositifs coercitifs dans le but d’apporter toujours plus de protection à tout ce qui existe déjà dans ce domaine, alors que le  propre d’une économie dynamique est d’abattre aussi des bastilles qui maintiennent un conservatisme dépassé au détriment de l’indispensable progrès. Il est bien loin le  temps où François Hollande voulait lancer un choc de simplification, en créant pour cela un ministère du même  nom.  Son quinquennat restera comme un chef d’œuvre de complexification croissante avec multiplication de nouveaux règlements, formulaires, circulaires administratives, alourdissant la gestion des entreprises  et représentant un véritable chemin de croix pour les PME.

L’étranger reste médusé devant cet acharnement manifesté par les pouvoirs publics  pour créer sans cesse de nouveaux obstacles à la liberté d’entreprendre. Entre le fameux principe de précaution, qui représente l’obstacle  majeur à tout changement, celui de pénibilité, qui  conduit à une dissection dantesque du travail humain, ou encore, dernière trouvaille, le permis de louer qui va réduire la possibilité  de trouver un logement dans les  grandes  villes, les administrations manifestent une imagination inépuisable pour introduire des freins  supplémentaires à la liberté d’entreprendre. Et il faudrait une force herculéenne à une nouvelle majorité au pouvoir l’an prochain pour renverser un courant profondément enraciné depuis des décennies, et qui conduit notre pays à prendre sans cesse plus de retard par rapport à ses principaux concurrents.

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