Viking style : quand les jeunes Norvégiens fêtent la fin de leurs études par 3 semaines de défis classés X<!-- --> | Atlantico.fr
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Parmi ces nombreux défis, on retrouve : dormir dans un arbre, faire l'amour dans les bois, coucher avec 17 différentes personnes entre le 1er et le 17 mai, accrocher des pancartes "à vendre" sur les voitures de police... (illustration)
Parmi ces nombreux défis, on retrouve : dormir dans un arbre, faire l'amour dans les bois, coucher avec 17 différentes personnes entre le 1er et le 17 mai, accrocher des pancartes "à vendre" sur les voitures de police... (illustration)
©Universal Pictures International France

Abus en tout genre

La "Russefeiring" est à la Norvège ce que le "Spring break" est aux États-Unis : une fête de plusieurs semaines avant les examens de fin d'année au cours de laquelle les étudiants enchaînent les bitures et les défis les plus osés, le tout en tenue traditionnelle. Ça décoiffe.

Ils n'ont pas froid aux yeux, les étudiants norvégiens.

C'est durant la première moitié du mois de mai, où la température n'excède que rarement les 10 degrés dans le sud du pays, que les étudiants prennent part à la Russefeiring, une fête traditionnelle majoritairement en extérieur. Ils n'ont d'ailleurs froid nulle part, puisque parmi les défis déjantés et osés (ou stupides et salissants, à vous de voir) auxquels ils s'adonnent, on compte le sexe en public ou encore les cavalcades en pleine rue dans le plus simple appareil. L'alcool, dont ils sont bien pourvus, permet de se réchauffer. Petit florilège de ce festival de débauche.

Débauche

Chaque année, entre mi-avril et le 17 mai (jour de la Constitution), les étudiants norvégiens fêtent la prochaine fin des cours et leur diplôme. Pas qu'ils l'aient encore décroché, non. À quelques semaines des examens finaux, ces étudiants font la fête en marge des heures de cours. Le tout est de garder le rythme. Car les épreuves auxquelles ils participent peuvent en rebuter plus d'un. Tenue correcte exigée : tous les "Russ", comme on les appelle, doivent porter une sorte de béret rouge ainsi qu'une salopette (ou une combinaison de ski, au choix) de la couleur de leur branche scolaire (rouge pour le cursus général, bleu pour les études commerciales, noir pour les formations professionnelles et vert pour ceux souhaitant travailler dans l'agriculture), et surtout, ne pas la laver durant les deux semaines et demi de festivités.

Sorte de rite de passage à l'âge adulte, les étudiants mènent un concours de défis assorti d'un système de points qui désignera le grand gagnant. Évidemment, aucune règle n'est obligatoire, mais les participants ne se gênent pas pour mener l'expérience jusqu'au bout. On compte ainsi l'absorption de grandes quantités d'alcool en un temps réduit, courir nu d'un point A à un point B, coucher avec un maximum de camarades de classe, se faire tatouer le mot "Russefeiring" quelque part sur le corps ou encore s'infiltrer dans la maison d'un professeur durant toute une nuit et lui préparer son petit déjeuner pour le lendemain sans qu'il ne se rende compte de rien.

Dérapages

Apparemment pas de quoi affoler les professeurs, qui estiment que cette fête et ces défis sont acceptables tant qu'ils ne mettent pas leur intégrité physique en danger. En témoigne Aled-Dilwyn Fisher, une professeure galloise expatriée en Norvège interrogée par le site News in English : "La plupart sont stupides voire dégoûtants, mais ne causent aucun mal à autrui, tels que boire un demi-litre de bière avec deux tampons dans la bouche", illustre-t-elle. Parmi ces nombreux défis, on retrouve : dormir dans un arbre, faire l'amour dans les bois, coucher avec 17 différentes personnes entre le 1er et le 17 mai, accrocher des pancartes "à vendre" sur les voitures de police, demander aux passants s'ils ont des préservatifs à prêter, etc. Une expatriée australienne témoigne dans les colonnes de News.com.au : "L'année scolaire commence en août, mais on commence directement à planifier la Russefeiring […] C'est assez épique". L'aspect communautaire est très fort, et chaque étudiant économise toute l'année durant pour avoir les moyens d'organiser une fête à haut budget. Ces étudiants n'hésitent pas à se cotiser pour acheter des voitures voire des bus entiers qu'ils décorent à leur (mauvais) goût. Ils parcourent ainsi les villes à bord de voitures et de cars loués, à la recherche de toujours plus d'adrénaline.

GREATEST SCHOOL BUS EVER? 😍😍 The russefeiring (English: "russ celebration") is a traditional celebration for Norwegian high school students in their final spring semester. Students that take part in the celebrations are known as russ. The russefeiring traditionally starts on around 20 April and ends on 17 May, the Norwegian Constitution day. Participants wear coloured overalls, they make groups and name a bus, car or van and celebrate almost continually during this period. Students who buy a bus, are partying in this bus the entire night until school every day from the start to 17 May. Photo credit @jaws_eikelirussen #jaws #shark #sharks #movie #film #classic #party #bus #school #norway #russefeiring #weekend #saturday #stevenspielberg #drive #topgear #car #vehicle #petrolhead #students #college #school #fun #awesome #cool #van #norwegian

Une photo publiée par The Daily Jaws (@thedailyjaws) le

Toutefois, ces pratiques à risques peuvent prendre des tournures dramatiques. L'année dernière, la police d'Oslo (la capitale) a assisté à la Russefeiring la plus violente qu'elle ait jamais vécue. "Avant, ça se passait dans un esprit bon enfant. Dorénavant, tout n'est plus que violence et viols", explique un policier interrogé par le média norvégien NRK. Et un étudiant d'ajouter : "Il y a beaucoup de jalousie chez les garçons. Ils deviennent violents lorsqu'une fille qu'ils apprécient est avec un autre garçon". En 2015, quatre viols ont été recensés durant ces festivités. Amnesty International avait même créé un patch où était écrit "non c'est non" à coudre soi-même sur ses vêtements.

Plutôt prévisible, compte tenu des énormes quantités d'alcool ingurgitées à ce rythme effréné.

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