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Parrainages pour la présidentielle : 
500 signatures en France, 
mais comment font 
les autres pays européens ?
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Le Conseil constitutionnel doit se prononcer avant le 22 février sur le caractère public des parrainages accordés aux candidats à la présidentielle française. Mais comment nos voisins étrangers s'y prennent-ils ? Petit tour d'Europe...

Dominique Gély

Dominique Gély

Diplômé en droit public et en administration locale, Dominique Gély est Directeur Général Adjoint des Services d’une Ville de 35 000 habitants.

Il est l’auteur d’un ouvrage paru aux Editions L’Harmattan sur « Le parrainage des élus pour l’élection présidentielle ».

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Le filtre des candidatures pour le premier tour de l’élection présidentielle n’est pas l’apanage de la seule France. Onze Etats de l’Union européenne élisent leur Président au suffrage universel direct. La plupart a prévu un mécanisme de présentation ou de sélection des candidatures. Deux types existent : soit le peuple dispose de toute latitude pour parrainer, soit son pouvoir est partagé avec ses représentants élus au niveau national.

Des parrainages confiés aux citoyens

Certains citoyens européens, outre de pouvoir désigner le Chef de l’Etat, peuvent présenter leurs candidats. 

  • Pour la Constitution portugaise de 1976, les prétendants à la présidence sont proposés par un minimum de 7 500 électeurs et un maximum de 15 000 électeurs. Les candidatures doivent être déposées au Tribunal constitutionnel au plus tard trente jours avant la date fixée pour l'élection. Entre 1976 et 2011, le nombre de candidats a varié entre deux et six maximum.
  • Tout citoyen polonais, désirant accéder à la présidence, peut être présenté par au moins 100 000 citoyens jouissant du droit de vote à la Diète (Constitution de 1997). Seize candidats enregistrés lors des élections d’octobre 2005, contre douze en 2000, avaient été capables de réunir ce total de signatures.
  • La Constitution de Lituanie de 1992 prévoit que le candidat doit collecter la signature de 20 000 votants. Lors du premier tour des élections présidentielles, les lituaniens avaient le choix en 2002, entre dix-sept candidats, en 2004, entre cinq candidats et en 2009, entre sept candidats.
  • En Roumanie, tout postulant doit déposer une liste d’au moins 200 000 signatures d’électeurs en sa faveur. Le même nombre de candidats sollicitaient les suffrages (12) en 2004 et en 2009.

Ce système de filtre apparaît comme le plus ouvert, en laissant le pouvoir de présentation entre les mains des citoyens. Il s’applique quelle que soit la population des Etats (Portugal : 10 700 000 habitants, Pologne : 39 000 000, Lituanie : 4 000 000 et Roumanie : 22 000 000) et quelle que soit l’étendue des pouvoirs du Président (régime semi-présidentiel au Portugal et en Lituanie, régime parlementaire en Pologne et Roumanie).

Même si ce système laisse le choix aux électeurs de parrainer un candidat, les partis politiques, les lobbies ou les groupes de pression (Eglises, associations, syndicats, mouvements divers…) jouent pleinement leur rôle de catalyseur ou de mobilisateur.

Des parrainages confiés aux citoyens… et aux parlementaires

Dans les pays où le régime parlementaire domine, les membres du Parlement disposent de la possibilité de parrainer un candidat. Toutefois, les citoyens ne sont pas exclus.

  • En Slovaquie, le prétendant à la présidence est proposé par quinze députés du Conseil National ou 15 000 signatures de citoyens.

  • Deux possibilités sont prévues par la Constitution finlandaise de 1999. Premièrement, tout parti politique enregistré -dont un député au moins a été élu lors de la précédente élection législative sur la liste électorale dudit parti- dispose d’un droit de présentation. Deuxièmement, 20 000 personnes jouissant du droit de vote ont le droit de présenter un candidat.

  • La solution d’une double possibilité de présentation s’applique aussi dans un Etat fédéral. La présidence de la République autrichienne est un poste essentiellement honorifique. Mais, tout postulant doit recueillir au moins 6 000 signatures d’électeurs ou obtenir l’appui de cinq membres minimum du Conseil national.

L’objectif de ce système est de ne pas laisser toutes les opportunités entre les mains des électeurs. Les parlementaires peuvent directement parrainer un candidat. Le nombre requis d’élus est peu important par rapport aux effectifs des assemblées (le Nationalrat, le Conseil national autrichien, compte, par exemple, 183 sièges).

Les deux types de parrainages ne sont pas cumulatifs, mais alternatifs. Cette formule permet soit de suppléer une éventuelle absence d’initiative citoyenne, soit de permettre aux partis politiques qui ne sont pas présents au Parlement, de susciter une candidature présidentielle.

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