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Comment Mark Zuckerberg et sa femme veulent guérir le monde entier
©Reuters

"I have a dream"

Au travers de leur fondation, le couple Zuckerberg va investir une grande part de leur fortune personnelle dans la recherche scientifique, dans le but invraisemblable de trouver un vaccin pour toutes les maladies existantes.

Vaincre les maladies dans le monde. Voilà une présomption que l'on n'entend plus que dans la bouche des enfants, gentiment naïfs. C'est pourtant l'objectif assumé par le multimilliardaire Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, et sa femme, Priscilla Chan. À la naissance de leur fille en décembre 2015, le couple a créé une fondation de charité à leur nom, la Chan Zuckerberg Initiative, dans laquelle le couple souhaite investir 99% de leur immense fortune liée au succès mondial de Facebook, estimée à 44,6 milliards de dollars (40 milliards d'euros).

Trois milliards de dollars sur dix ans

Après avoir investi dans l'éducation, en finançant à hauteur de 50 millions de dollars Byju, une startup indienne qui s'applique à démocratiser l'éducation chez les jeunes par le biais d'une application sur smartphone, puis dans le technologie, en injectant quelque 24 millions supplémentaires dans la startup nigériane Andela, qui développe des logiciels, c'est maintenant dans le domaine de la santé que le couple richissime veut concentrer ses efforts, rapporteThe Guardian. "Pouvons-nous guérir, prévenir ou contrôler toutes les maladies d'ici la fin du siècle ?". C'est la question qu'a lancé Mark Zuckerberg face aux étudiants de l'Université de California (UCSF), à Sans Francisco (Californie, États-Unis). Une question fantasque aux allures de défi, un défi auquel Zuckerberg compte bien répondre du mieux qu'il peut.

Face au parterre d'étudiants, Mark et Priscilla se sont relayés sur scène pour parler de leur projet. Celui-ci devrait s'articuler en premier lieu sur la recherche médicale contre le cancer, les maladies cardiaques et neuronales, notamment avec l'aide d'un "biohub", une sorte d'incubateur scientifique au sein de l'UCSF dans lequel travailleront les meilleurs scientifiques, sans souci de financement, puisque quelques 600 millions de dollars y seront injectés. Dans un deuxième temps, ces dons seront dirigés vers les "technologies transformatives", c'est à dire celles permettant de modifier l'homme à travers son ADN. Zuckerberg s'explique : "Au fil de l'histoire de la science, la plupart des avancées scientifiques ont été précédées par la création de nouveaux outils et technologies qui nous ont permis de nous ouvrir la voie. Le télescope nous a permis de comprendre l'astronomie et l'univers, le microscope, les cellules et les bactéries afin de développer des traitements pour les maladies infectieuses, tandis que le séquençage de ADN nous habilite à lutter contre le cancer et les maladies génétiques".

Dans les pas de Bill Gates

L'objectif est bien évidemment incommensurable. "C'est un gros défi", reconnaît Zuckerberg. Mais une action de philanthropie bienvenue de la part de ces riches parmi les riches, motivée par l'envie de bâtir l'avenir, dont le retour en investissement ne se calcule par en dollars. "En investissant aujourd'hui dans la science, nous espérons construire un futur dans lequel nos enfants pourront vivre de longues et enrichissantes vies", indique Piscilla Chan. Il ne s'agit pas, bien sûr, d'éradiquer les bactéries de la surface du globe. "Cela ne veut pas dire que nous ne serons jamais malades, mais que nos enfants, et que les enfants de nos enfants, le seront bien moins souvent", ajoute-t-elle. Un projet que le couple a mûri pendant deux ans, durant lesquels ils ont pu échanger avec de nombreux lauréats de prix Nobel.

La décision a été saluée par le plus grand philanthrope de tous les temps, Bill Gates. Le PDG de Microsoft et homme le plus riche du monde selon Forbes à la fortune estimée à plus de 80 milliards de dollars (72 milliards d'euros) lègue, au travers de la fondation Bill & Melinda Gates Foundationqu'il a créée en 2000 avec sa femme, plus de quatre milliards de dollars chaque année dans des programmes d'éducation, de santé ou encore de sport, comme il est indiqué dans cette vidéo :

Mieux vaut prévenir que guérir

"La Chan Zuckerberg Initiative fait déjà un excellent travail en ce qui concerne l'amélioration de l'éducation de tous les étudiants. […] Nous ne pouvons pas vaincre les maladies avec nos instruments actuels. Nous ne pourrons développer un vaccin contre le Sida ou la malaria que par la science. […] Je n'ai aucun doute sur le fait que nous ferons d'énormes progrès sur ces maladies et que nous sauverons ainsi des millions de vies, faisant du monde un meilleur endroit", a-t-il déclaré, lors de la conférence.

Si ces trois milliards que Zuckerberg compte mettre sur la table en dix ans sont bien modestes à côté des quelque 34 milliards investis par le gouvernement américain rien que pour la lutte contre le Sida en 2017, et que le projet de vaincre la maladie reste un mirage selon les chercheurs interrogés par la BBC, il s'agit tout de même d'une somme qui peut faire la différence, estimeThe Atlantic. Car comme précisé dans l'article, cet investissement ne servira pas à la recherche "classique" pratiquée dans les laboratoires et les hôpitaux, mais bien à des expérimentations hors des sentiers battus. Utile, alors qu'une énorme des sommes investies dans les institutions sanitaires ne servent qu'aux traitements médicaux et à la recherche basique destinés aux patients. En privilégiant le secteur de la recherche, Zuckerberg et Chan préfèrent donc prévenir que guérir.

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