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Nous recherchons beaucoup moins "pic pétrolier" sur Google qu'avant, et ça en dit long sur le succès du pétrole de schiste
©Reuters

Or noir

L'observation des courbes de recherches de "pic pétrolier" et "trop de pétrole" sur Google érige un constat : nous n'avons plus peur d'une hausse des prix soudaine du baril de pétrole. Pour cause, nous possédons bien plus de pétrole maintenant qu'il y a quelques années.

Google Trends est un excellent outil pour se rendre compte des préoccupations des internautes, et plus largement des populations. Grâce à des graphiques, il est possible de mesurer le succès d'un sujet quelconque en fonction du nombre de fois que le mot-clé associé a été recherché sur Google.

"Trop de pétrole" plus populaire que "pic pétrolier"

Et la dernière analyse proposée par la société de gestion d'actifs AllianceBernstein est éloquente, remarque le média Bloomberg Market : nous recherchons bien moins "pic pétrolier" qu'il y a quelques années, quand le prix du baril battait des records. Mieux encore : les recherches répondant au mot-clé "trop de pétrole" sont depuis 2015 plus nombreuses que celles  associées à "pic pétrolier". Un indicateur qui témoigne parfaitement de l'abondance de pétrole actuelle, de l'importance du facteur argent dans nos préoccupations et de notre vision à court-terme de la question énergétique.

Alors que le troisième choc pétrolier, provoqué par l'invasion de l'Irak par les États-Unis dès 2003, avait été suivi d'un record historique du prix du baril de pétrole en 2008 – celui-ci s'élevant à près de 150 dollars (133 euros), on l'estime aujourd'hui à 45 dollars (40 euros). Une baisse des prix significative qui s'explique notamment par la toute jeune exploitation du pétrole de schiste, bien moins coûteuse. Alors que selon la oil pick") se calquent par ailleurs sur celles des fluctuations de prix du baril. Le mot-clé en question est devenu si peu recherché sur Google que l'on recense davantage de requêtes pour "trop de pétrole" ("too much oil"). Une statistique qui montre à quel point nous sommes concernés par l'argent et notre pouvoir d'achat, mais surtout par ce que les analystes Oswald Clint et Mark Tabrett, interrogés par Business Market, appellent le "court-termisme" : "Alors que l'intérêt pour ce pic d'approvisionnement en pétrole de schiste est à son comble, l'intérêt pour ce vieux souci qu'était le 'pic pétrolier' a quasiment disparu depuis le milieu des années 2000. Quand il s'agit du marché du pétrole, c'est le 'court-termisme' qui prime. Selon les statistiques présentées par Google Trends, c'est une évidence".

Un exemple type donc, de la manie destructrice dont l'homme fait preuve dans pratiquement tout ce qu'il entreprend. Faire primer le profit peu importe la situation, quitte à mener son fournisseur, la Terre, à sa perte. Et tant que les prix nous resteront avantageux, nous demeurerons  malheureusement complices de l'exploitation abusive de notre planète. 

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