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JO Rio 2016 : voilà l'impact de la pollution sur les performances des athlètes
©Capture d'écran

De l’air !

De nombreuses études et analyses de l'air dans la ville de Rio démontrent une quantité de pollution extrêmement élevée qui pourrait avoir des conséquences sur les performances des athlètes, mais aussi sur leur santé.

Isabella Annesi-Maesano

Isabella Annesi-Maesano

Directeur de Recherche INSERM / INSERM. Research Director FERS Directeur Equipe EPAR: EPidémiologie des maladies Allergiques et Respiratoires / Head: EPid Allergic Resp Dis Department (www.epar.fr). IPLESP INSERM et UPMC.

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Atlantico : Quels effets la pollution de l'air peut-t-elle avoir sur les performances physiques à court terme des athlètes olympiques ?

Isabella Annesi-Maesano : Globalement, les athlètes qui participent aux Jeux olympiques de Rio sont moins sensibles que le reste de la population à la pollution atmosphérique, car ils sont sélectionnés de façon rigoureuse sur la base de certaines caractéristiques physiques; leur corps est ainsi sur-entraîné, donc très résistant. Par ailleurs, les athlètes ne sont exposés que pour une période relativement courte à cette pollution atmosphérique, de l'ordre de quelques semaines et enfin ils sont très bien suivis sur le plan médical. 

Néanmoins, la pollution de l'air de Rio pourrait avoir un impact sur les performances sportives des athlètes à court terme, lesquels peuvent souffrir d'un essoufflement plus rapide, voire d'un temps de récupération plus long en raison de la mauvaise qualité de l'air. 

Cette pollution atmosphérique peut aussi déclencher des crises d'asthme chez les athlètes asthmatiques mais également chez des athlètes a priori sains, ainsi que d'autres problèmes de santé dont ils ignoraient jusqu'ici l'existence comme des problèmes cardiaques. 

L'exposition des athlètes à la pollution de l'air peut-elle, à long terme, avoir des conséquences plus dramatiques sur leur santé et leurs performances ?

Les athlètes évoluant aux Jeux olympiques de Rio ne restent pas dans la ville assez longtemps pour qu'on puisse parler d'effets à long terme de la pollution de l'air, comme un cancer du poumon par exemple. De plus, il a été observé que si notre exposition à la pollution atmosphérique est temporaire, l'éloignement de la zone polluée permet de récupérer toutes ses capacités.

Les athlètes plus âgés sont-ils plus affectés par la baisse des performances liée à la pollution de l'air ?

Il est vrai que la pollution atmosphérique est plus dangereuse pour les personnes âgées. 

Néanmoins, on a établit que l'âge à partir duquel les sujets deviennent plus sensibles à la pollution de l'air est plutôt autour de 65-70 ans. A 30 ans, on est encore jeune.

Quelles peuvent être les autres risques environnementaux pouvant toucher les athlètes ?

Le virus Zika ne me parait pas être une menace réelle pour la santé des athlètes, pour lesquels le risque d'exposition aux piqûres des moustiques Aedes aegypti porteurs du virus est très limité dans le temps. Mais ce virus peut constituer une menace sérieuse sur le plan de la santé publique. La forte affluence d'athlètes, et surtout de visiteurs étrangers, pourrait contribuer à disséminer le virus Zika à travers le monde, notamment dans des pays qui n'ont pas les moyens pour le combattre. En tant qu'experte en santé publique, j'étais contre le maintien des Jeux olympiques de Rio en raison du risque de dissémination. De plus, il faut noter que ce problème a été traité par les autorités sanitaires brésiliennes par le biais de la désinsectisation avec beaucoup de pesticides, qui, sur le long terme, peuvent provoquer des maladies graves telles que l'asthme, certaines malformations, voire le cancer. 

La pollution de l'eau brésilienne représente aussi une menace sérieuse sur le court termes pour la santé des athlètes. La baie de Rio, selon une étude relayée par l'agence AP, présente un niveau de risque de contamination par des virus 1,9 million de fois supérieur au niveau de risque considéré comme inquiétant en Europe ou aux Etats-Unis. A cette concentration, les véliplanchistes, les nageurs et les triathlètes sont quasiment sûrs de contracter des virus pouvant causer des maux de ventre, des infections respiratoires ou même des inflammations cérébrales.

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