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"Il faut ne RIEN accorder aux musulmans en tant que groupe. TOUT leur accorder en tant qu'individus. Il faut qu'ils soient citoyens"
©Reuters

Sarkozy, encore un effort…

L'ancien-chef de l'Etat est parti en guerre contre l'islamisme et, à le lire très attentivement, contre l'islam tout court. Il va loin. Mais il lui manque une façon structurée de le penser.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand le comte de Clermont-Tonnerre plaida à l'aube de la Révolution pour l'émancipation des Juifs, il eut une formule célèbre. "Il faut ne rien accorder aux Juifs en tant que nation. Tout leur accorder en tant qu'individus. Il faut qu'ils soient citoyens". Changez "Juifs" par "musulmans" et vous verrez qu'en 2016 la formule est d'une absolue actualité. 

Sur cette voie, que d'aucuns trouveront périlleuse, Sarkozy avance à tâtons. Il est pour l'interdiction du voile à l'Université, pour la suppression des menus de substitution, pour une réforme, restrictive, du code de la nationalité. Et il dit qu'il faut être "impitoyables" avec nos ennemis. Nos ennemis ? L'islamisme bien-sûr, mais aussi, ne soyons pas naïfs, l'Islam, dont l'islamisme n'est qu'une excroissance. 

Si Nicolas Sarkozy parle encore à Henri Guaino, son ami et futur concurrent, il devrait demander à ce dernier, homme d'une grande culture, de lui parler du comte de Clermont-Tonnerre. Car ce dernier, en quelques mots, a tout dit. Tout aux musulmans en tant qu'individus. Et rien, absolument rien d'autre !

Voici enfin venus les temps d'une double émancipation : celle des musulmans qu'on doit aider à se libérer de l'emprise grandissante de prédicateurs aussi populaires qu'haineux ou plutôt, et hélas, populaires parce que haineux. Celle de la France, qui doit échapper à une soumission insupportable qui avance à pas comptés (voile, burka, repas hallal, horaires spécifiques des piscines, mosquées en nombre).

Bien sûr que ni Sarkozy, ni Hollande, ni Juppé ni Marine Le Pen n'empêcherons, les attentats terroristes et les vocations djihadistes. Mais il est nécessaire de sortir du déni qui consiste à ne pas désigner l'ennemi. Il faut sans cesse le montrer du doigt. Pour lui faire baisser la tête et raser les murs. Il sera sans doute dans les années à venir un peu plus compliqué d'être musulman en France qu'auparavant. Ainsi, la fin des repas de substitution pourrait être jugée comme une brimade. Peut-être… Mais les petits Juifs  – ceux en tout cas qui n'ont pas encore déserté l'enseignement public – se rendent dans les établissements scolaires avec des sandwiches casher préparés par leur mère (la cashrout est beaucoup contraignante que le hallal. Et alors, elles ne savent pas faire de sandwichs, les mamans musulmanes ?

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