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Nouveau clip du PS ou lip dub UMP : à plusieurs, la connerie est meilleure
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Mauvaise pub

Après le lip dub du parti majoritaire en 2008, le clip "Le changement c'est maintenant" de la campagne de François Hollande est révélateur du pouvoir pris par les communicants sur les hommes politiques, lesquels sont incapables de voir les frontières du ridicule.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Il y a des moments en regardant le monde où on se dit au fond de soi-même : « Où vont-ils s’arrêter ? ». Cela peut être en s’ébahissant devant deux champions qui se rendent coup pour coup comme dans le jeu décisif d’anthologie entre Borg et McEnroe lors de la finale de Wimbledon 1980 au cours duquel les aces succédaient aux retours gagnants et les volées amorties rétro aux passing-shots en bout de course. Où vont-ils s’arrêter ? Vu le niveau et la qualité on se répétait la question à chaque point.

Cela peut aussi être dans le mauvais sens lorsque le ridicule succède au pathétique et le grotesque à l’inénarrable. Depuis hier au soir, on a eu la confirmation que la synergie pouvait aller dans le mauvais sens et que l’appréciation écrite par certains enseignants sur les bulletins de leurs pires élèves "a touché le fond au premier trimestre, a continué à creuser au second, qu’en sera-t-il au troisième ?", était loin d’être une gageure.

Oui, on pensait que le fond avait été atteint par les jeunes UMP avec leur énormissime "lipdub", que vous me permettrez de rebaptiser « lip daube », dans lequel on voyait Jean-Pierre Raffarin se prendre pour Johnny, Valérie Pécresse pour une claudette que ne saurait pas danser et Xavier Darcos pour le Michael Jackson du Périgord. Comme il fallait y associer des people, on mit Gilbert Montagné au volant d’un 4X4 alors que nous étions en pleine campagne de radarisation de la France au nom de la sécurité routière et en plein "Grenelle de l’environnement".  Oui les Français pensaient, et moi avec, qu’on avait touché le fond à cette occasion et, comme disait La Fontaine "qu’on ne les y prendrait plus".

Eh bien non, le Parti socialiste a décidé en ce début de campagne présidentielle d’aller se frotter à l’UMP sur le terrain du ridicule et, rassurons le, il a parfaitement réussi avec son clip "le changement c’est maintenant". Dans ce cauchemar politique on voit Manuel Valls et Arnaud Montebourg, que je prenais jusqu’à maintenant pour des gens sérieux et qui prétendaient devenir président de la République et, à la cantonade, Aurélie Filipetti, Claude Bartolone ou évidemment Jack Lang crier "le changement c’est maintenant" sur une chorégraphie qui est un mix de "Walk like an egyptia", de "Macarena" et de Haka All Black. Comme il fallait là aussi des "people" on a sorti pour l’occasion les smicards Gérard Darmon et Benjamin Biolay. Il faut d’ailleurs reconnaître que ni Martine Aubry, ni Ségolène Royal ne figurent sur ce Mont Everest de ridicule, ce qui est tout à leur honneur. Et, en ce qui me concerne, je dois avouer qu’entre les deux clips je suis incapable de dire lequel est « le pire of »…


Ceci est la preuve flagrante que les politiques ne sont plus maîtres de leur communication (si tel était le cas ce seraient alors des crétins) puisque tout est fait et organisé par les fameux "communicants". Ainsi tout est bon pour paraître branché, moderne, dans l’air du temps quitte à être totalement ridicule mais comme "le ridicule ne tue pas" et que "les Français ont la mémoire courte", il faut le faire, au nom de la "communication" évidemment.

En ces temps de crise où le pays est au bord de l’ornière, où plus personne ne croit en la politique ni en les politiques, les Français ont droit à autre chose qu’à des spectacles mélangeant  politiques et people et transformant les politiques en "pipolitiques"(vocable incluant les termes « people » et « pipo »). Ils veulent qu’on leur parle politique, économie et qu’on leur dise la vérité sur l’avenir du pays, leur avenir et celui de leurs enfants.

0 % de politique, 100% de communication, voici à quoi se résume la politique française. Lassés par autant de médiocrité, les français risquent de leur répondre le 22 avril prochain : « vous chantiez, nous en sommes fort aise. Eh bien, dansez maintenant ».

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