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Sommet social : l'impossible défi 
de la flexibilité face aux pesanteurs 
du modèle français
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Inefficace ?

Syndicats et patronat se réunissent ce mercredi à l'Elysée autour de Nicolas Sarkozy. Au centre des débats : un modèle social français particulièrement difficile à réformer.

Hervé Lambel

Hervé Lambel

Hervé Lambel est candidat à la présidence du Medef et co-fondateur du CERF (Créateurs d'emplois et de richesse en France).

D’une lignée d’entrepreneurs, il est diplômé de l’EPSCI (Essec). Il entre en 2000 à la CGPME, puis fonde en 2003 le CERF, dont il devient Président et porte-parole en 2004. Il fait notamment partie des premiers lanceurs d'alerte sur la crise économique et les problèmes de trésorerie des entreprises. Il est également le créateur d’HLDC, société de service et d’investissement.

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Depuis le mois de juin, le chômage a repris sa courbe ascendante conformément à l’alerte lancée par le Cerf dès le mois de mars. Le chef de l’Etat réunit les partenaires sociaux ce mercredi sur des questions sociales, respectant ainsi une obligation constitutionnelle.

Il espère par cette consultation pouvoir ériger la digue à partir de laquelle il nous sera, chefs d’entreprises et salariés réunis dans un effort créatif, possible de reconquérir une croissance qui semble nous échapper toujours un peu plus et créer les emplois qui vont de pair.

Il faudrait, là, pouvoir évoquer et, surtout, avancer concrètement sur des sujets liés à la flexibilité afin de rendre nos entreprises réactives aux opportunités qui se présentent. Mais comment y parvenir quand certaines professions s’exercent le dimanche et d’autres pas, le jour ou la nuit, avec des niveaux de compétences ou de pénibilité, un environnement économique et une concurrence différents d’un métier à un autre : les variations pouvant ainsi être déclinées à l’infini ?

Comment y parvenir, quand ceux qui sont réunis ne peuvent humainement pas appréhender cette infinie variété de situations ? Comment peuvent-ils prétendre, sur des problèmes qui sont tout sauf transversaux, prétendre se substituer à ceux qui partagent, côté patronal, comme salarial, pour l’exercer au quotidien, une expertise sur leur profession, leur secteur d’activité, leur branche ? Ne serait pas à ces dernières d’intervenir sur ces sujets si nous voulons être efficaces et aller vite ?

Il faudrait aussi pouvoir s’intéresser à ce près de 1 million d’entreprises, hors auto-entrepreneurs, qui n’ont pas de salarié, afin de connaître les freins à leur développement et les raisons de leur aversion à l’emploi. Mais comment poser cette question à des syndicats de salariés par définition inexistants dans des entreprises dont ils méconnaissant totalement  la réalité et les difficultés, mais qui détiennent pourtant les clés qui pourraient ouvrir l’emploi dans nombre de ces dernières ?

Tout près déjà, les très petites entreprises qui emploient 3 salariés ont fait leur calcul : les charges payées sur leurs 3 salaires équivalent à 1 salaire net à plein temps. Et l’on voudrait écarter la réflexion relative au transfert des charges sur autre assiette ? Il est certainement plus intéressant de priver notre économie de compétences en les cantonnant sur les bancs de Pôle Emploi dans l’attente d’une offre illusoire. Laquelle reste également un rêve pour nombre d’entreprises qui n’ont pas les moyens de se les offrir.

Par l’accord de l’ANI de 2004, ces mêmes partenaires sociaux qui tirent une part importante de leur financement des fonds de la formation professionnelle, ont contribué à supprimer 150 000 contrats de professionnalisation chaque année, dans une période où l’emploi des jeunes est une priorité. Le renchérissement et la complexification de ces contrats, qui ont conduit les employeurs à s’en détourner et les jeunes à se retrouver sans formation et au chômage, sont le résultat immédiat et concret de leur action.

Pourtant, malgré l’absence de toute anticipation de leur part, qui confine à l’aveuglement, souffrant d’une représentativité qui apparaît de plus en plus comme un rideau de fumée dressé et entretenu entre les Français et le monde politique (exécutif et législateur), pointés dans leurs pratiques par des affaires qui n’en finissent plus de sortir malgré leur obstruction au Rapport Perruchot, les partenaires sociaux (patronat et salariés) risquent fort de décider une fois de plus pour les Français ou de mettre en avant des propositions trop éloignés des nécessités que dictent pourtant l’urgence.

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