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Lettre au Cardinal Barbarin : “Éminence, voici une ligne de défense possible”
©Tony Gentile / Reuters

Tribune

Alors que des révélations ne cessent d'être faites ces derniers jours concernant des affaires de pédophilie survenues dans la région lyonnaise, que le Cardinal Barbarin aurait couvertes, certains demandent sa démission. Dans cette lettre, Pascal Avot lui donne des arguments pour se défendre.

Pascal Avot

Pascal Avot

Pascal Avot est conseiller en communication. 

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À l'attention expresse du Cardinal Barbarin

Monseigneur,

Si vous n'avez plus d'autre choix que de vous rendre au Golgotha, suivez le mode d'emploi laissé par le Seigneur toute sa vie : dites le Bien. Le scandale en cours est LA fenêtre de tir médiatique de votre vie. Prêchez. C'est le moment. C'est le pic de votre vocation. Ne faites plus de déclarations, mais des homélies. Renversez la table et l'échiquier en parlant notre langage, et non celui de vos avocats. Dites que l'Église est pécheresse, oui, dites-le, et dites qu'aucune autre ONG dans le monde ne sauve, soigne, éduque, nourrit, héberge, fait grandir autant d'enfants, très malades ou bien portants, très pauvres ou bourgeois, avec une dignité universellement reconnue. Sur les cinq continents, des parents non-chrétiens préfèrent placer leurs enfants dans une école catholique. Rappelez que ces parents-là ne pensent pas "pédophilie" quand on leur dit "éducation catholique". Ils pensent "morale", "vie saine", "respect de l'autre". Brandissez nos vertus, et non votre prudence ! Exposez calmement notre beauté et la laideur de l'adversaire, et précisez que sa laideur est la nôtre, l'humaine laideur, contre laquelle il convient de combattre ensemble. Affirmez qu'elle est votre ennemie depuis toujours et que vous la combattrez autant chez vos contradicteurs qu'en vous-même. Noyez-les dans la vérité et la fermeté. Et, s'il doit se dresser devant vous, va pour le Golgotha que voulez-vous.

Debout, Monseigneur. Soyez un pécheur et soyez un saint. Nous n'avons que faire de l'enquête. Tout à fait innocent ou un peu coupable, évangélisez. Vous pouvez vous permettre de perdre le procès terrestre, vous n'en mourrez pas, contrairement au Christ. En revanche, vous ne pouvez pas vous permettre de perdre le procès spirituel. Ne vous défendez pas : défendez l'école catholique, ses innombrables serviteurs si doux, ses innombrables élèves si chanceux, son rôle inouï dans l'Histoire et aujourd'hui encore. Dites que si l'on fermait demain matin toutes les écoles catholiques dans le monde, le niveau d'éducation de l'humanité - et de la France en particulier - chuterait d'un coup, comme un avion dans un trou d'air mortel. De cette manière, vous pouvez, au pire, être vaincu en tant que citoyen et vaincre en tant qu'apôtre. Nous ne vous demandons pas plus que cette victoire-là, et nous l'espérons avec force. 

Si vous avez besoin d'éléments chiffrés, en voici quelques-uns (source : site officiel de l'Église catholique de France) : 

9 956 orphelinats.
12 387 jardins d'enfants.
68 119 écoles maternelles.
92 971 écoles primaires.
42 495 instituts d'enseignement secondaire.
36 933 centres d'éducation ou de rééducation sociale (sachant que d'autres institutions catholiques s'occupent également d'enfants).
5 558 hôpitaux.
17 763 dispensaires. 
561 léproseries.
16 073 maisons pour malades chroniques, handicapés et personnes âgées.

Respectueusement.

Pascal Avot, conseiller en communication

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