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Et maintenant, des singes peuvent contrôler un fauteuil roulant avec leur cerveau
©Capture d'écran

Utilise la Force, Luke

Percée scientifique : une interface cerveau-ordinateur, sans fil, avec des implants insérés dans leur cerveau, des singes sont parvenus à contrôler avec précision la direction d'une chaise roulante. Une technologie qui peut permettre de redonner enfin de l'autonomie aux personnes handicapées.

Eric Coder

Eric Coder

Eric Coder est journaliste.

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Une toute nouvelle percée scientifique vient d'être mise au point par des chercheurs : une interface cerveau-ordinateur, sans fil, qui a permis à deux singes de conduire un fauteuil roulant grâce à la seule force de leur esprit ! Il s'agit là d'une prouesse technologique rare et prometteuse.

Contrôler chaque mouvement

Avec ces implants dans le cerveau, ces singes ont donc réussi à conduire leur chaise, là où ils le voulaient, avec une précision remarquable. Et les possibles applications pour rendre, à l'avenir, de l'autonomie aux personnes handicapées ou paralysées sont enthousiasmantes.

« Nous voulions avoir quelque chose qui soit plus proche de la façon dont un être humain paralysé se déplace, parce que désormais on peut contrôler chaque mouvement en continu », a déclaré Miguel Nicolelis, professeur de neurosciences à la Duke University, au site Business Insider.

Un système sans fil

En effet, auparavant, les scientifiques utilisaient des électrodes dont le signal était assez faible ou leur préféraient des implants directement branchés au cerveau mais qui réduisaient l'autonomie. Ce système-là est donc aujourd'hui sans fil.

Ce sont de micro-électrodes, environ de la taille d'un cheveu, qui ont été implantées dans le cerveau des singes et enregistrent leur activité neuronale. Chacune de ces micro-électrodes a la capacité de capter les signaux de 300 neurones. Le logiciel se charge ensuite de convertir ces signaux en commandes qui contrôlent la direction de la chaise. Les singes peuvent ensuite se promener à leur guise dans la pièce à la recherche de nourriture, principalement des raisins, selon une étude publiée dans le magazine scientifique Nature.

Il faut beaucoup de concentration et d'entraînement

Pour Brigitte Piallat, maître de conférence à l'Institut des neurosciences de l'université de Grenoble, interrogée par Atlantico, « les enregistrements télémétriques des ondes cérébrales sont en voie de développement avancés, ce sont des manipulations très connues où l'on utilise des algorithmes. Dans le domaine du brain computer interface, j'ai souvenir, explique-t-elle, d'un jouet pour enfant, destiné à être commercialisé, et qui consistait à déplacer une petite balle dans un cylindre, en la faisant monter et descendre, par la force de la concentration. L'enfant était équipé d'un bonnet avec des capteurs. Avec cette sorte de bonnet de bain, on peut donc capter les ondes cérébrales, via un ordinateur, mais cela demande beaucoup de concentration et d'entraînement », dit-elle.

D'ici dix ans, une application pour l'homme

Afin d'améliorer le pilotage contrôlé par la pensée, le prochain objectif de ces chercheurs est désormais d'affiner l'enregistrement de l'activité neuronale des singes et d'enregistrer davantage de signaux pour acquérir plus de précision. D'ici dix ans, ils pensent que cette technologie pourra donc être exploitée par des humains. Le professeur en neurosciences, Miguel Nicolelis, réfléchit notamment à des applications dans le domaine de la médecine : « Des patients atteints d'un lourd handicap, dans l'incapacité de bouger des parties de leur corps, pourraient également être placés sur une chaise roulante et être capables d'utiliser ce système pour se déplacer », confit-il.

Clinatec, un labo français en pointe dans ces domaines

« Dans l'avenir, explique Brigitte Piallat, l'un des objectifs est de permettre aux tétraplégiques de commander un bras et une pince avec un pouce et un index. Concernant les exosquelettes, on connaît encore des difficultés, notamment, avec l'équilibre. Ce qu'ont réussi ces singes en déplaçant avec précision leur chaise roulante  ne m'étonne pas, le cerveau possède un formidable GPS, codé au niveau de l'hippocampe. » Et d'ajouter : « Deux laboratoires sont en pointe dans ces domaines, le Brain institute au Brésil et Clinatec en France. Clinatec veut créer un dispositif permettant de manipuler un exosquelette grâce à des signaux cérébraux afin de donner aux personnes tétraplégiques la possibilité de piloter mentalement un robot exosquelette pour marcher, se nourrir et manipuler des objets. Ils ont conçu un dispositif implantable qui permet de recueillir les signaux cérébraux émis lors de l’intention de mouvement d’une personne. »

Ces avancées scientifiques majeures permettront, à l'avenir - on peut l'imaginer - de contrôler une voiture, la domotique de sa maison, son ordinateur... rien qu'à la force du cerveau.

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