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Soit l’UE réussit et les nations meurent, soit l’UE échoue et il faudra reconstruire la France et une Europe de nations coopérantes
©REUTERS/John Kolesidis

Bonnes feuilles

L'ancien directeur de l'Office des migrations internationales revient sur les conséquences de l'immigration en France et défend le peuple français des accusations de racisme qui lui sont faites. Extrait de "Liberté, égalité, immigration - La France à l'heure du choix" de Jean-Claude Barreau, aux éditions de l'Artilleur 1/2

Jean-Claude  Barreau

Jean-Claude Barreau

Jean-Claude Barreau est essayiste. 

Il est conseiller de François Mitterrand sur les questions d'immigration, puis de Charles Pasqua. En 1989, il devient président de l’Office des migrations internationales et président du conseil d'administration de l’Institut national d’études démographiques.

Il est l"auteur de "Liberté, égalité, immigration ?" (éditions de L'Artilleur) et a également publié "Sur la route de Kandahar" (François Bourin, en avril 2014).

 

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Mitterrand disait vers la fin : « Je serai le dernier président. »

Tout le monde prenait cela pour de l’orgueil, alors qu’il ne faisait qu’énoncer une réalité. Si rien ne change, Mitterrand aura été, de fait, le dernier président d’une France encore indépendante.

Pourquoi a-t-il fait ça ?

Je n’en ai jamais parlé avec lui n’ayant pas encore compris son dessein quand je le fréquentais.

Je crois qu’il aimait profondément la France. Il fut résistant dès 1943 mais restait fidèle au fond à ses idées de jeunesse. Il pensait encore en 1992 la même chose que Drieu La Rochelle en 1939 : « Pauvre France chérie, le temps des patries est finie. »

Il croyait la France dépassée et songeait à lui assurer une fin heureuse dans une belle maison de retraite, l’Europe.

Mitterrand est toujours resté plus proche de « la terre qui ne ment pas » que de la « patrie en danger ».

Le Chirac de l’appel de Cochin, en se reniant, a trahi tranquillement le gaullisme. Sarkozy et Hollande ne sont plus des souverains mais des vassaux, admirateurs de l’Allemagne. 

Pourtant, j’ai la conviction profonde qu’il n’y a qu’une alternative : ou l’UE réussit et les nations meurent, le continent devenant un espace touristique américanisé sorti de l’Histoire. Ou comme je le crois et l’espère, faute de soutien populaire en raison de ses failles et de son austérité suicidaire, l’UE échoue. Alors il faudra reconstruire la France et une Europe de nations coopérantes. Une Europe à géométrie variable, respectueuse du suffrage des peuples.

Compte tenu de l’importance de l’état central dans son histoire, la France est certainement le pays du continent le plus menacé par l’Union actuelle.

Les Allemands, les Italiens, les Polonais se sont longtemps passés d’État. En France, l’État est nécessaire. Si les Français s’aperçoivent que l’État n’est plus à Paris mais à Bruxelles, pourquoi resteraient-ils ensemble ?

J’ai entendu ce raisonnement, imparable, dans la bouche de l’ancien patron de TF1, M. Lelay. Devenu nationaliste breton, il conclut : « Quand Paris commandait, la Bretagne avait intérêt à rester française. Maintenant que le pouvoir est à Bruxelles, son intérêt est de s’entendre directement avec la commission ! »

Si l’Union actuelle s’écroule, il faudra tout reconstruire, la Nation et l’Europe. La classe dirigeante actuelle m’en semble, à quelques exceptions près, absolument incapable.

Immigrationiste, elle méprise les indigènes et voudrait « changer de peuple » comme l’avait prescrit Bertold Brecht ; fascinée par la finance, européiste, très peu patriote, elle est idéologue, molle et souvent cynique.

Le livre courageux de Raphaëlle Bacqué 1 sur l’un de ses héros les plus récents, Richard Descoings, en donne un exemple effrayant en retraçant la vie du directeur adulé de Sciences-Po.

Nos dirigeants sont usés jusqu’à la corde et les plus jeunes sont conformistes avant l’heure et le plus souvent profondément incultes.

Le pessimisme que l’on reproche aux Français ne concerne que la politique. Il exprime le divorce des gens avec les dirigeants politiques, médiatiques, communicants, grands patrons.

Comme le montre la natalité, les Français sont plutôt heureux dans leur vie de famille et relationnelle, mais ils ont « mal à la France ».

La France a failli mourir deux fois : en 1420, après le traité de Troyes, cher à Isabeau de Bavière et en 1940, après l’armistice, voulu par Philippe Pétain. 

Si par malheur cela arrivait une troisième fois, ce serait avec l’UE.

« La République, il n’y en a qu’une : la Française », écrit Robert Redeker, « Elle n’aurait été qu’une parenthèse de l’Histoire, aussi glorieuse certes qu’Athènes ou que Rome, aussi noble que l’antique, j’en conviens, mais refermée. »

Extrait de "Liberté, égalité, immigration - La France à l'heure du choix" de Jean-Claude Barreau, publié aux éditions de l'Artilleur, 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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