Pour la première fois de l'histoire, on pourrait arriver à détruire un parasite africain, et ce grâce à… Jimmy Carter<!-- --> | Atlantico.fr
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L'ancien président américain fait beaucoup d'humanitaire à travers son ONG le Carter Center.
L'ancien président américain fait beaucoup d'humanitaire à travers son ONG le Carter Center.
©Reuters

Moins de vers

Le ver de Guinée est un parasite qui, s'il n'est pas mortel, cause de graves troubles de santé dans ce pays pauvre.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Le ver de Guinée est un parasite qui détruit la vie de nombreuses personnes en Guinée. S'il n'est pas mortel, il cause de graves troubles de santé qui aggravent le dénuement de ce pays pauvre. Et pourtant, on serait en passe de l'éliminer, ce qui serait la première fois qu'on aurait complètement réussi à éradiquer un parasite nocif, comme le raconte le site Vox.

Le principal responsable ? L'ancien président américain Jimmy Carter, qui fait beaucoup d'humanitaire à travers son ONG le Carter Center.

Qu’est ce que ce parasite ?

On attrape souvent la mononucléose en ayant bu après quelqu’un ayant cette maladie. La dracunculose, maladie transmise par le ver de Guinée, s’attrape un peu de la même manière. On l'ingère en buvant de l’eau contaminée. Dans les pays ayant des limites d’accès à l’eau potable ce parasite se développe rapidement car les personnes se lavent au même endroit où ils boivent.

Le mouvement du ver à l’intérieur de l’être humain provoque de vives douleurs dans les articulations. Quand il émerge, la plupart du temps dans le pied, l’homme souffre de vomissements et cela peut durer un an avant que la larve ne sorte. Initialement, dans les années 80, 20 pays étaient touchés par cette maladie, soit environ 3,5 millions de personnes. Les plus gravement atteints étaient des pays africains comme l’Éthiopie, le Mali, le Soudan du Sud et le Tchad.       Les efforts de santé des organisations internationales ont beaucoup aidé à les enrayer : en 2014, on comptait 126 cas contre 22 en 2015, selon l'OMS.

Comment a-t-on réussi à l’éradiquer ?

Le ver de Guinée doit être extrait du corps du patient d’un seul coup pour ne pas risquer la rupture. On utilise un bâton autour duquel le ver s’enroule. Une méthode peu attractive mais c’est la seule chose à faire ! A ce jour, la diminution des cas d’infection n’est pas due à un vrai traitement, qui n'existe pas. La solution se trouve dans l’éducation des populations afin d’éviter la propagation. C’est ce à quoi s’est employé le Carter Center, institut crée en 1982 par l’ancien dirigeant américain pour, entre autre, réduire les souffrances humaines. Quelles solutions ont été mises en place ? Pour citer l’exemple de l’Ouganda, dès qu’un foyer infectieux est déclaré dans un étang, celui-ci est mis en quarantaine tout comme les personnes infectées. Il leur est même offert des soins et de la nourriture. La gestion de l’eau potable est donc cruciale dans le développement ou non de cette maladie. On voit que le traitement des maladies passe souvent non seulement par la médecine en tant que telle mais par des efforts de santé publique plus larges, y compris l'éducation, souvent cruciale.

Est-ce un grand progrès pour le continent africain ?

Après la variole en 1979, le ver de Guinée serait la deuxième maladie humaine à être éliminée dans le monde et la première maladie d’origine parasitaire. En comparaison le paludisme ou malaria, qui est dû à des parasites microscopiques transmis à l’homme par le moustique, touche encore en 2015 3,2 milliards de personnes, selon l'OMS.

On peut émettre toutefois certaines réserves, la bataille finale étant toujours la plus compliquée à gagner. Certains pays qui pensaient en avoir fini avec le ver ont vu des résurgences comme l’Ethiopie en 2008 ou le Tchad en 2010. Les efforts doivent donc rester constants longtemps même après la déclaration d’éradication car un seul malade peut contaminer en moyenne 300 personnes sans prise en charge immédiate.

Nous sommes donc peut être en train de toucher au but, mais prudence donc.

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