Geoffroy Didier : "Ce ne sont pas les sondages de 2015 qui seront décisifs, mais les débats de 2016"<!-- --> | Atlantico.fr
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Geoffroy Didier,vice-président du conseil régional d'Île-de-France en charge du Logement.
Geoffroy Didier,vice-président du conseil régional d'Île-de-France en charge du Logement.
©Wikimédia

Grand entretien

Le vice-président de la région Île-de-France estime qu'un audit des lois doit être fait pour abroger celles qui sont inutiles, et faire respecter celles qui, comme sur le port du voile intégral dans l'espace public, ne sont pas appliquées.

Geoffroy Didier

Geoffroy Didier

Geoffroy Didier est député au Parlement européen et directeur de la communication de la campagne de Valérie Pécresse.


 

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Atlantico : Nous avons publié vendredi 18 décembre un sondage indiquant que, dans tous les cas de figure, Nicolas Sarkozy serait éliminé par François Hollande au premier tour alors qu'Alain Juppé arriverait devant le candidat socialiste. Que vous inspirent ces chiffres ?

Geoffroy Didier : Ce ne sont pas les sondages de 2015 qui seront décisifs, mais les débats de 2016. Je suis un ardent défenseur des primaires du changement qui auront lieu fin 2016 car les prochains mois doivent être l'occasion d'un débat sur les solutions concrètes, la crédibilité de chacun et les nouvelles attitudes politiques et personnelles. Avant, les candidats étaient choisis par les cénacles et les sondages. Ils seront désormais sélectionnés directement par le peuple.

Nicolas Sarkozy a réussi à revenir à la tête de l'UMP il y a un an mais depuis, il donne l'impression d'avoir du mal à passer à la vitesse supérieure, à s'imposer comme le leader incontestable qu'il a été. Comment l'expliquez-vous ?

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Les Français ne font plus vraiment confiance aux partis politiques tant ceux-ci ont été, ces dernières années, la source de divisions intestines et de comportements décalés avec la réalité quotidienne. Je suis moi-même engagé au sein des Républicains car j'ai un profond respect pour l'engagement militant. Mais je ne dépends pas d'un parti : j'exerce mon métier, je suis libre de ma pensée et ne veux pas vivre dans le vase clos de la politique. Nous vivons dans un pays où le Président de la République et le Premier ministre n'ont jamais travaillé même une seule semaine de leur vie dans une entreprise privée ! Mais sans le retour de Nicolas Sarkozy pour présider l'UMP devenue les Républicains, ce parti aurait peut-être déjà explosé !

D'après vous, Nicolas Sarkozy rencontre-t-il un problème de ligne politique ou est-ce sa personnalité qui est en cause ?

Je n'ai jamais rencontré un Français qui m'ait parlé de "ligne" ! Quand les politiques comprendront-ils que leur logiciel est déphasé jusque dans les mots employés ? Je suis de droite car je veux une République intransigeante qui lutte contre les dérives communautaristes et le sentiment d'effacement identitaire. Mais j'étais par exemple aussi favorable à la loi Macron et je sais que pour être plus solidaire avec les accidentés de la vie, il faudra être plus ferme avec ceux qui font de l'argent public une rente. Je veux promouvoir le mérite, le respect, le courage. Dans une société où l'on ne se respecte plus, je suis favorable à un service militaire et civique obligatoire de trois mois pour que chacun apprenne à vivre avec l'autre et devienne un véritable citoyen. Est-ce de droite, est-ce de gauche ? Les Français sont comme moi : ils ont des convictions fortes, peuvent se sentir de droite ou de gauche, mais ne veulent pas qu'on les enferme dans des cases et petites boites !

Fait-il, selon vous, assez de terrain, va-t-il suffisamment à la rencontre des français ? N'agit-il pas parfois comme s'il n'était qu'ancien Président de la République et non candidat ?

Chacun doit se mouiller, aller au charbon, s'engager au milieu des Français. La politique, c'est aimer les gens et rendre les choses possible. Désormais en charge du logement et de la politique de la Ville en Ile-de-France, je vais par exemple pouvoir agir et être jugé aux actes et aux résultats. Dans des barres d'immeubles à Trappes, cela fait deux mois qu'ils n'ont plus l'ascenseur ou l'eau chaude ! La politique, c'est proposer une vision mais c'est aussi résoudre concrètement les problèmes de la vie.

Travaille-t-il sur son programme, sur sa future candidature à la primaire ? Il n'en dit rien pour l'instant. A-t-il autour de lui une équipe suffisamment solide ?

Les prochains mois nous le diront. Il y a le programme technique, mais il faudra surtout un nouveau logiciel, de nouveaux comportements, un véritable courage dans les actes et une vision. Nous ne serons plus jugés aux mots ni aux postures. Nous devrons moins dire mais au moins faire ce que l'on dit. Pour ce faire, je propose un audit intégral des lois pour abroger toutes celles inutiles et pouvoir se concentrer sur la mise en œuvre concrète de toutes ces lois qui sont votées mais jamais appliquées. La loi d'interdiction du port de la burqa dans l'espace public ? Votée mais quasiment jamais appliquée ! Le prétendu "choc de simplification" ? Tous les chefs d'entreprises, tous ceux qui prennent des risques, créent des emplois ou innovent savent à quel point tout est plus compliqué, contrairement à ce qu'on leur avait promis. Si nous voulons réconcilier les Français avec la politique, l'urgence est de prouver que l'Etat peut être facteur de puissance, et non plus d'impuissance publique.

A-t-il encore l'envie suffisante pour y arriver ?

Je ne sonde pas les âmes, mais je suis persuadé que Nicolas Sarkozy considère que l'élection de Francois Hollande a fait perdre du temps à la France. Dans les autres pays développés, depuis de nombreux mois, le chômage baisse et la croissance monte. En France, c'est l'inverse. Il y a un problème, non ?

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