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Faire la grasse matinée tue : dormir plus de 9 heures par nuit serait aussi dangereux que l'alcool ou le tabac
©Reuters

Mortel Morphée

Selon une nouvelle étude des chercheurs de l'université de Sydney en Australie, trop dormir est un des facteurs nocifs pour notre organisme.

On nous le répète depuis des années : dormir est le meilleur des remèdes. Rien de tel qu'une bonne grasse matinée pour faire plaisir à notre corps et à notre esprit, n'est-ce-pas? D'ailleurs, plusieurs études s'accordent sur le fait que le manque de sommeil peut provoquer différentes pathologies : dépression, obésité ou encore tension artérielle.

Mais avant de vous coucher, n'oubliez pas de régler votre réveil : selon une nouvelle étude des chercheurs de l'université de Sydney en Australie, trop dormir est également nocif pour votre organisme. Pour arriver à ces inquiétantes conclusions, les scientifiques ont sorti l'artillerie lourde, en analysant les données de 231 048 Australiens, âgés de 45 ans ou plus. Ils ont ainsi passé au crible leurs habitudes concernant différentes pratiques.

96 variables représentant toutes les combinaisons possibles de comportements à risques tels que le tabagisme, la consommation excessive d'alcool, un régime alimentaire trop calorique, rester assis trop longtemps, l'inactivité physique ainsi que les durées de sommeil courts et longues ont été identifiés (l'étude précise toutefois que les schémas de sommeil court ou long étaient séparés des autres facteurs, car leur lien avec la mortalité pouvait être expliqué par des mécanismes différents)

Si le tabagisme arrive en tête des facteurs les plus dangereux, les chercheurs australiens affirment que la combinaison d'un temps de sommeil trop long / être assis longtemps / inactivité physique est un des facteur les plus liés à une forte mortalité. Ce ne serait pas le sommeil à proprement parler qui serait nocif, mais le manque d'activité physique. Lorsque nous dormons, nous ne bougeons pas, notre corps n'est pas actif. Les scientifiques ont constaté que les sujets qui dormaient trop et ne bougeaient pas assez présentaient des risques de développer des maladies telles que des cancers, du diabète ou des maladies cardio-vasculaires. Ils connaissent donc une espérance de vie plus courte. "C'est difficile d'affirmer que le sommeil trop long est véritablement dangereux" tempère Joëlle Adrien, directeur de recherches à l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. "On ne peut pas le prouver puisqu'il est impossible de demander à des patients qui dorment bien d'augmenter leur volume de sommeil pour voir ce qu'il se passe." Néanmoins, dormir trop longtemps "fait partie des facteurs de risques" qui sont souvent associés.

Le mécanisme liant une durée de sommeil trop longue et mortalité est encore mal compris, admet l'étude, même si plusieurs autres recherches ont mis en lumière le lien entre sommeil trop long et dépression, maladies et fatigue chronique. Une étude comparée sur le temps consacré au sommeil, réalisée par le Pr Franco Cappuccio de l'université de Warwick, avait révélé qu’il est plus dangereux de trop dormir que de ne pas assez dormir. Elle montrait d’une part que le risque de mortalité des dormeurs de moins de 6h par nuit est de 12% supérieur à celui de ceux qui dorment entre 6 et 8heures par nuit, et ceux qui dorment plus ont un risque de mortalité de 30% supérieur.

"L'excès de sommeil et bien dormir, même un peu trop, n'est pas un danger", nous avait expliquéBruno Comby, polytechnicien et directeur scientifique de l'Institut Bruno Comby. "Ce sont plutôt les personnes malades et à risque qui dorment trop. Ce surcroît de sommeil peut donc résulter notamment d’habitudes de vie néfastes à d’autres niveaux : manger mal et trop, par exemple, où être la simple conséquence d’un stress familial ou professionnel."

Les auteurs de l'étude de Syndey préconisent quant à eux, donc aux gros dormeurs d'avoir un mode de vie sain et de bouger activement dans la journée pour compenser cette longue période de repos. "Il faut faire attention aux grasses matinées" précise Joëlle Adrien, "mais pour des raisons d'horloge biologique." Si chaque individu a des besoins de sommeil qui lui sont propres, mieux vaut privilégier une sieste en journée, plutôt qu'une longue matinée dans ses rêves.

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