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"Fallout 4" : Quel verdict pour le jeu le plus attendu de l'année ?
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Atlantico games

S'attaquer à la chronique d'un Fallout n'est pas une mince affaire – comme à l'accoutumée, Bethesda nous livre avec ce dernier opus un sacré morceau de bravoure, un univers gigantesque et vivant qui fourmille de choses à faire.

Greg Jacomet

Greg Jacomet

Greg Jacomet, 24 ans, est éditeur du magazine Parisian Gentleman, éditorialiste pour le magazine "The Rake" et un expert aujourd’hui très réputé en matière de parfumerie, notamment masculine. 
 
Il est également un grand spécialiste du monde des jeux vidéo et l’animateur de la rubrique "Atlantico Games" consacrée à l’actualité internationale du secteur.
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Fallout, ton univers impitoyable : des déserts radioactifs remplis d'insectes géants et de bandits assoiffés de sang, d'ignobles créatures mutantes qui jaillissent du sol en embuscade pour éventrer le voyageur imprudent, tandis que diverses factions rivales luttent pour le contrôle de... ce qui reste à contrôler après la guerre atomique : quelques bidonvilles, au mieux, où un semblant de civilisation tente timidement de subsister...


Il était grand temps qu'un nouvel opus de la série culte point le bout de son nez : il nous aura fallu attendre cinq ans après l'excellent New Vegas, cinq longues années sans un nouveau bac-à-sable post-apocalyptique à se mettre sous la dent !

Avec Fallout 4, Bethesda nous livre probablement son open-world le plus dense : la région autour du Boston de l'an 2277 n'est spécialement vaste, mais elle regorge de choses à faire. Et pour le meilleur comme pour le pire, sous la nouvelle couche de peinture et en faisant abstraction des deux ou trois nouvelles mécaniques propres à cet opus, l'expérience reste globalement la même que par le passé.

Il ne s'agit pas forcément d'un point négatif tant la machine est bien huilée : même si le gameplay commence à dater sur certains plans (la furtivité, en particulier, fait bien pâle figure au vu de ce qui a été produit, entre temps, chez la concurrence...), le tout reste parfaitement fonctionnel et remplit son contrat. En outre, il serait injuste de dire que Bethesda n'a pas glissé quelques petits ajustements bien sentis par ci par là : les sensations de tirs sont meilleures que jamais, par exemple, rendant les combats bien plus dynamiques.


Inutile de tourner autour du pot toutefois : si vous en doutiez encore, Fallout 4 n'est pas le Fallout de la révolution. Ce dernier opus est franchement timide d'un point de vue innovations. Il est ici toujours question du même gameplay jeu-de-rôle / tir-à-la-première-personne que les fans de la série ont appris à aimer depuis le troisième épisode sorti en 2008, toujours riche en exploration et en courses à accomplir pour le chaland de l'après-guerre nucléaire.

Heureusement, la mayonnaise prend encore et toujours. Le plaisir de jouer est toujours au rendez-vous : fans du virage 3D prit par la série depuis son rachat par Bethesda, réjouissez-vous ! Quant à ceux qui espéraient un retour au Fallout acide et subversif de l'époque Interplay... continuez de brûler des cierges.

L'histoire de Fallout 4 se suit sans excitation ni déplaisir particulier, la séquence d'intro est même particulièrement sympathique, se déroulant brièvement dans les années de l'avant-guerre – mais c'est bien tout ce qu'on en retiendra. Si le scénario n'a jamais été le point fort de Bethesda, un tel bond en arrière par rapport au précédent opus et sa chouette petite aventure à tiroir est quand même fort regrettable.

L'humour, si cher à la série, est bien entendu toujours présent – en particulier au détour de l'une des (très) nombreuses quêtes secondaires qui fourmillent dans le jeu. Bethesda oblige, n'espérez pas en voir le bout avant une solide poignée d'heure, si vous souhaitez tout voir...

En outre, Fallout 4 introduit un système de crafting fortement amélioré : fans de la série, soyez avertis – la camelote qui se ramassait à la pelle dans les précédents opus pour être vendue au premier marchand venu occupe désormais un rôle central dans Fallout 4.

Il est en effet possible – et même fortement redommandé– de recycler son bric-à-brac : un vieux réveil, trois clous rouillés et une planche rongée par les mites pourront être transformés en nouvelle crosse pour votre pistolet de fortune favori, par exemple. Même chose pour les armures, qui pourront être améliorées d'une myriade de façons.

En bref, c'est dans l'air du temps, il faut faire de la récup ! L'idée est d'ailleurs poussée très loin à la manière d'un Minecraft : il est en effet même possible d'ériger des bâtiments complets. Bâtir son petit campement attirera logiquement du monde dans ces terres dévastées, des colons qui auront besoin d'eau potable, d'électricité et de nourriture. De fil en aiguille, la petite colonie deviendra grande – et il faudra en gérer les habitants, en s'assurant qu'aucun membre ne reste les mains dans les poches. Sacrément ambitieux, et diablement addictif.

Comme pour les précédents opus, il est possible de recruter un certain nombre de compagnons pour crapahuter parmi les déchets radioactifs. Ces derniers s'imposent en alternative au défunt système de "Karma" présent dans les autres épisodes de la série.

En aviez-vous marre d'être constamment jugé par le jeu pour votre tendance à dévorer le coeur de vos enemis ? Réjouissez-vous, amis cannibales, point de cela dans Fallout 4 ! Vos compagnons, pour peu que vous choisissiez de voyager avec quelqu'un, sont les seuls juges de vos actions. Certains tolèrent le pickpocket, d'autres non, par exemple le Paladin de la Confrérie du Fer apprécie particulièrement de vous voir enchâssé dans une armure assistée, tandis que le détective privé de Diamond City préférera que vous soyiez  serviable avec les habitants de sa ville.

Soit dit en passant, il est parfaitement possible de voyager avec une... personne, faute de meilleur terme, qui apprécie de vous voir bouffer des cadavres. Il faut de tout pour faire un monde.

Maintenir de bonnes relations avec vos compagnons vous permettra d'en apprendre plus sur leur histoire, voir même carrément de débloquer des quêtes secondaires. Vous pourrez également entretenir une relation amoureuse avec un certain nombre de vos nouveaux amis. De quoi explorer les ruines de l'après-guerre atomique en agréable compagnie.

L'univers de Fallout 4 n'est pas spécialement flashy d'un point de vue purement technique, mais la direction artistique de haute volée rattrape le coup : jamais l'apocalypse n'aura été aussi colorée, avec une mention spéciale pour les effets météo particulièrement réussis. Le design des personnages et des armes est lui aussi très convaincant et permet au jeu de maintenir une grande cohérence visuelle. Même si les animations laissent toujours à désirer, il est au moins appréciable de constater que chaque PNJ (Personnage Non Joueur) est plus unique que jamais – y compris dans le doublage, de qualité, pour peu que vous laissiez les voix en Anglais.

Bien entendu, Fallout 4 est buggé. Rien de nouveau sous le soleil, toutefois, pour un jeu Bethesda à sa sortie. Et à vrai dire, je n'ai personellement rien recontré de vraiment rhédibitoire même s'il est vraiment regrettable d'en arriver à un tel niveau de cynisme vis-à-vis d'un studio qui jouit d'une telle expérience dans le genre. Et si il est fort peu probable que le jeu vous bouffe votre sauvegarde, ces bugs nuisent cependant fortement aux qualités immersives du titre.

Mais en dépit d'un scénario bateau, trop lisse et convenu pour être vraiment mémorable, en dépit d'une quantité de bugs franchement agaçants, en dépit d'un doublage français qui laisse énormément à désirer, et surtout en dépit d'une absence presque totale de prise de risques de la part de Bethesda, Fallout 4 reste un excellent titre qui s'apprécie, justement, en dépit de ses fautes...

Le nouveau système de crafting est bien fichu, la carte du monde est toujours aussi riche et agréable à parcourir, la liberté d'action y est quasi-totale, et la durée de vie est, comme il se doit, démentielle.

A vrai dire, je n'ai sans doute fait qu'effleurer la surface de ce que Fallout 4 a à offrir : le soft regorge en effet de contenu, à tel point qu'il me faudrait doubler la taille de cette chronique pour en parler.

A défaut d'être innovant, Fallout 4 est donc merveilleusement prenant , et c'est bien là tout ce qu'on lui demande.

Fallout 4

Jeu de Rôle

Bethesda Softworks

Environ 59€

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