Boom des ventes de logements neufs : les raisons d’une embellie<!-- --> | Atlantico.fr
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Les ventes de logements neufs s'améliorent.
Les ventes de logements neufs s'améliorent.
©Reuters

Faut-il acheter ?

L’Observatoire de la FPI enregistre une amélioration des ventes de logements neufs :+19,3% de ventes globales sur le 1er semestre 2015 par rapport au 1er semestre 2014, grâce notamment à la loi Pinel qui a stimulé l'investissement locatif. Néanmoins, cette amélioration est à nuancer avec les primo-accédants ou les acquisitions en neuf d'une résidence principale qui restent un marché très limité.

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Atlantico : Pour le 3ème trimestre consécutif, l’Observatoire de la FPI enregistre une amélioration des ventes de logements neufs :+19,3% de ventes globales sur le 1er semestre 2015 par rapport au 1er semestre 2014. Le rebond s'est même accéléré au dernier trimestre (+23.1%), comment expliquer cette éclaircie ?

Philippe Crevel : Il ne faut pas tomber dans l’optimisme béat. Les résultats positifs enregistrés au 2ème trimestre font suite à une dégradation extrêmement forte en particulier dans le domaine de l’investissement locatif. Le dispositif Duflot, du fait de son peu d’intérêt avait échoué. A contrario, le Pinel qui l’a remplacé a rencontré un accueil plus favorable de la part des investisseurs immobiliers. L’investissement locatif a progressé de 67 % au cours deuxième trimestre. Dans certaines villes, il y a eu une frénésie de Pinel. Ainsi, à Besançon, si les ventes de logements neufs a augmenté de 93 %, c’est lié à l’investissement locatif qui a enregistré une hausse de 289 %. En revanche, l’accession à la propriété était en baisse, dans cette ville, de 35 %. De même à Paris, l’investissement locatif a progressé de 84 % quand l’accession à la propriété était en repli de 8 %.
Compte tenu du niveau élevé des prix, l’acquisition en neuf de sa résidence principale reste un marché très étroit. Les primo-accédants éprouvent les pires difficultés pour y accéder et cela malgré des taux d’intérêt qui restent très bas.
Le marché demeure donc très contrasté avec de fortes différences entre les villes. Le marché immobilier se segmente de plus en plus. Il est de plus en plus difficile de définir des tendances nationales.

Cette accélération de la demande pourrait elle être suffisante à une remontée des prix de l'immobilier ? Est-ce le bon moment pour investir ? Quelles et où sont les meilleurs offres ?

Pour le moment, l’accélération de la demande est trop récente pour avoir un effet sur les prix. Il faut savoir si elle va durer ou si elle n’est que passagère. La mise en place de l’encadrement des loyers pourrait dissuader de nombreux investisseurs. Il faut souligner que les ménages sont, en moyenne, plutôt tenté de réduire leurs investissements dans l’immobilier. Le marché reste très compliqué avec dans certaines villes des ajustements sévères. Dans le Var, en Normandie, dans les Landes, les prix sont toujours orientés à la baisse. C’est évidemment en période de contraction des prix qu’il faut penser à investir mais il n’en demeure pas moins que le temps des gains en plus-values est certainement derrière nous. Il faut privilégier le rendement locatif. Les villes de province à fort dynamisme ou les zones à forte activité touristique permettant de la location saisonnière sont à regarder. Bordeaux, Rennes, Nantes, les stars de ces dernières années, commencent à être chères. Il faut regarder Lyon, Marseille ou Ajaccio (en centre-ville ou Rive Sud du Golfe).

Quels sont les facteurs nécessaires à une reprise durable du marché immobilier français ?

L’immobilier est très dépendant de la conjoncture économique. Une amélioration durable de l’emploi, une augmentation graduelle des revenus auraient un impact positif d’autant plus que les taux d’intérêt devrait rester bas au moins encore un an et voire plus. Les Français conservent une forte appétence pour la pierre mais ont peur de s’engager aujourd’hui sur ce terrain faut de perspectives positives. L’amélioration du niveau de confiance pourrait sans nul changer les anticipations. En outre, le marché commence à digérer le surcoût des normes 2012. L’instauration des nouvelles normes avait abouti à une forte progression des lancements de programme de logements neufs avant 2014. Par ailleurs, les changements incessants de la fiscalité sur les plus-values avaient déréglé le marché. La stabilisation du régime devrait également jouer en faveur de l’immobilier.

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