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Avec Facebook, la théorie des 6 degrés de séparation devient celle des 4
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En 1967, une étude avait montré que l'on pouvait établir un lien entre deux individus pris au hasard sur la planète en 6 degrés maximum. Avec Facebook, le ratio s'est réduit à 4,74.

La théorie des six degrés ne vaut plus rien… En tous cas, selon une étude de cinq chercheurs (Lars Backstrom, Paolo Bodli, Marco Rosa, Johan Ugander, Sebastiano Vigna) conduite par l’université de Milan avec la collaboration de Facebook. Avec l’avènement du réseau social, le nombre de "degrés de séparation" maximum entre deux individus sur la planète serait maintenant de 4,74.

L’hypothèse des six degrés a vu le jour en 1929, dans un roman hongrois écrit par Frigyes Karinthy. Elle stipulait à l’époque que n’importe quelle personne dans le monde peut être reliée à n’importe quelle autre par une chaîne de relations individuelles ne dépassant pas six personnes. Plus tard, dans les années 1960, deux psychologues, Stanley Milgram et Jeffrey Travers ont voulu prouver cette hypothèse. Ils ont demandé à 296 volontaires du Nebraska de faire parvenir une carte postale à une personne spécifique de Boston par l’intermédiaire de six personnes en relation directe. Ainsi, un ami représentait un degré, l’ami d’un ami deux degrés, etc.

Publiée en 1967, l’étude de Milgram montrait que la carte avait franchi environ 6,2 degrés de séparation. D’où les six degrés. L’étude n’a jamais été considérée comme scientifique, mais a eu beaucoup de succès dans la culture populaire et a inspiré de nombreuses œuvres : film, pièce de théâtre, jeu… Elle a même donné son nom à une association caritative.

La nouvelle recherche, publiée lundi dernier, a été mené sur un échantillon bien plus large : les 721 millions utilisateurs de Facebook. L’étude a été menée en un mois et fait l’objet d’une chronique du New York Times. Elles ont utilisé des algorithmes développés par l’université de Milan pour calculer la distance moyenne entre deux personnes inscrites sur le réseau social et choisies arbitrairement. Réponse : 4,74. Le chiffre descend à 3 si on sélectionne uniquement les gens au sein du même pays (en moyenne, 84% de nos amis Facebook viennent du même pays que nous).

"Le monde est encore plus petit que nous le pensions… », écrivent les cinq chercheurs. « En prenant un utilisateur de Facebook situé dans la toundra sibérienne ou dans la forêt péruvienne, un ami de votre ami connaît probablement un ami de leur ami", peut-on lire sur le blog de Facebook. Ici, le seul lien primaire entre les membres du groupe sélectionné est l’utilisation d’un même site Internet.

Pourtant, la notion d’"ami" a ici son importance. Une même étude de Microsoft en 2008 avait trouvé un ratio de 6,6 au sein d’un groupe de 240 millions de personnes. Le seul lien exigé entre les utilisateurs était d’échanger des messages chat.

Ainsi, certains liens sont plus significatifs que d’autres, comme le souligne Jon Kleinderg, chercheur à l’université de Cornell. « Nous pouvons être proches, en un sens, de gens qui ne sont pas nécessairement comme nous, et sympathiser avec ceux qui n’ont rien en commun avec nous, dit-il. Ce sont les liens faibles qui rendent le monde petit. » Ces relations lointaines sont, sur Internet, mises en valeur, alors qu’elles sont inexistantes dans la vie réelle.

Matthew O. Jackson, économiste à Stanford et spécialiste des réseaux sociaux s’est montré particulièrement dubitatif. Selon lui, cette étude est d’abord une preuve que Facebook « a remporté un grand succès en connectant un aussi grand nombre de personnes ». Une victoire de plus à mettre au crédit de Facebook.

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